COMMENTAIRE Cent jours au Conseil d’état

Le style Vonlanthen

A nouvel homme, nouveau style. L’arrivée de Beat Vonlanthen fait souffler un vent vivifiant sur le Conseil d’Etat fribourgeois, tant il est vrai que cet ancien haut fonctionnaire n’a rien d’un rond-de-cuir fédéral. D’abord, il n’a pas l’intention de se contenter d’administrer ses services.
Ensuite, son enthousiasme est du genre contagieux. Par exemple, les exigences fixées à ses collaborateurs ont bousculé les habitudes prises aux travaux publics. Un brin impatient, le Singinois a brusqué son monde sans le démotiver, impliqué davantage ses adjoints sans s’effacer devant eux.
Après cent jours passés au Gouvernement, la mayonnaise semble avoir pris. Il n’est qu’à voir la décontraction
générale, le tutoiement réciproque entre chef et subordonnés, et les vannes sympathiques adressées à l’heure de l’apéro. Qu’on ne s’y trompe pas: Beat Vonlanthen, capitaine à l’armée, tient la barre plus fermement qu’il n’y paraît. Il a simplement l’humilité de s’appuyer sur son équipe et l’ambition d’en tirer le meilleur parti.
Mieux: Beat Vonlanthen ignore les conseils de prudence. Et ne s’embarrasse pas de la réputation des chefs de service de faire la pluie et le beau temps, eux qui restent en place parfois durant des décennies et voient les minis-tres défiler. Conscient qu’on le jugera à ses résultats, et surtout au sort du pont de la Poya, le démocrate-chrétien semble s’épanouir à son poste. Il est, à n’en point douter, de ceux que la fonction révèle.

Sébastien Julan
9 octobre 2004

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