SKI ET SNOWBOARD-ALPINISME Move and ride’s à Moléson

Raquettes et snow à la carte

Malgré la grisaille, la 2e édition du Move and Ride’s a connu son pesant de succès, samedi à Moléson. Avec un nouveau record de 122 participants. «La Gruyère» s’est glissée dans les traces d’un populaire, le restaurateur bullois Pascal Bonneville. A table, euh non… en piste!


Thierry Conus (en haut à droite) a dominé cette épreuve qui, avec 122 participants, a connu un nouveau record (photos C. Dutoit)

 

Le temps d’une escapade dans les alentours du Moléson qui avait enfilé son capuchon pour la circonstance, Pascal Bonneville a troqué ses casseroles et fourneaux contre une paire de raquettes, deux bâtons et un snowboard. Bien qu’amputé de l’ascension du Moléson via Tremettaz pour cause de dangers d’avalanche, le menu avait néanmoins des allures pantagruéliques au moment de passer la commande, samedi sur le coup de 8 h 30, sous le plafond bas de Plan Francey.
A déguster: descente vers les Clefs, puis montée au Crêt de la Ville en guise d’amuse-gueule, un hors-d’œuvre plutôt pimenté ensuite avec la grimpée (et descente) de la piste rouge de Plan Francey, suivi, en plat de résistance, de la longue ascension vers la Vudalla, via les chalets du Petit et du Gros Moléson. Et le dessert? La plongée de la Vudalla dans la crème glacée immaculée, le restaurateur bullois ne s’en délectera que d’une portion douce-amère: «J’avais deux cailloux à la place des cuisses. Mais, après une première partie gelée, ce n’était que du bonheur quand même!»

«Remise en question»
Pascal Bonneville a 40 ans. La course contre le chronomètre, il ne connaît plus, ou presque, depuis son adolescence, lorsqu’il pratiquait la natation. Seules exceptions: la Black Race des Mosses, dont il prendra le départ pour la 3e fois dans un mois, et le Move and Ride’s de Moléson. Deux exceptions qu’il impute à un de ses amis, Roland Dervey, de Romanens, passé lui aussi snowboardeur à la quarantaine. «Et puis, c’est assez sympa de se remettre en question, entre guillemets, cela dit.»
Cela dit justement: qu’est-ce qui l’a incité à se lancer dans une pareille galère, à trimbaler une planche de sept kilos (sans oublier la prise au vent) dans le dos? «Le fait d’avoir arrêté de fumer, rigole le tenancier du restaurant des Halles à Bulle. Non, disons que c’est plutôt l’envie de me bouger et de chercher mes limites. Mais, attention, on se compare à âge égal.» Et le plaisir, quand le snowboard vous compresse le bas du dos et vous lacère les épaules en jouant les métronomes, à l’image de ce satané Fass 57 qui a martyrisé le dos de milliers de soldats? «Je me dis que nous traînons tous le même handicap. Seuls certains sont avantagés aux changements, grâce à leurs fixations. Pour le reste, les paysages et les conditions de neige étaient fantastiques.»
Le patron gruérien a digéré son menu en moins de trois heures (16e en 2 h 49’21), avalant la ligne enneigée dans un bon état de fraîcheur, garant d’une bonne préparation mitonnée de natation, de raquettes à neige, de course à pied et de vélo. Pas étonnant qu’il compte étoffer sa carte estivale d’un triathlon. «Un petit triathlon», nuance-t-il, tout en appréciant au même moment l’arrivée de ses deux fils Florent et Quentin, lauréats de la catégorie enfants.
Bon appétit, chef!

Thierry contre Thierry

Multiplication des épreuves de ski-alpinisme et collision de dates obligent, les cracks opèrent leur choix. La très large majorité des skieurs a opté pour le championnat de Suisse par équipes des Marécottes, dimanche. Ce n’était pas le cas de deux Thierry, qui comptent parmi les 15 meilleurs spécialistes du pays en ski-alpinisme. Incontesté lauréat de cette 2e édition, Thierry Conus a distancé dès les premiers sévères pourcentages de la «rouge» son homonyme, le vététiste riazois Charrière: «On squatte ces pistes toute la semaine, il est normal de répondre aux organisations dans la région. Cette course mériterait davantage de monde, car le parcours est superbe et très bien préparé. C’est un luxe de bénéficier d’une si belle poudreuse!» Le Veveysan avoue parallèlement qu’il n’avait pas trouvé l’âme sœur pour courir le championnat de Suisse par équipes.
Légèrement grippé, Thierry Charrière a rapidement compris que son statut de leader était éphémère: «Je n’avais pas de jambes. Reste que la hiérarchie est respectée», lâche-t-il, bon prince. Le Gruérien a disputé sa dernière épreuve de ski-alpinisme de l’hiver. Il n’attend plus que le retour des beaux jours pour enfourcher sa bécane.
Pour Christophe Bourdilloud (3e), la saison de ski-alpinisme ne fait, en revanche, que commencer: «C’est maintenant que je me sens bien. Jusqu’alors, j’avais une “tapée” d’activités qui restreignaient mon entraînement.» Contrairement à l’année passée, le Charmeysan a bénéficié d’une nuit presque complète de sommeil (!). La sagesse, sachant qu’il courait le lendemain l’Alpiniski des championnats de Suisse. Avec le Cerniatin Eric Charrière, il a d’ailleurs pris une probante 2e place chez les espoirs.

 

Aller chercher des points

Move and Ride’s à Moléson
Snow dames, grand parcours:
1. Séverine Parisod (S) 2 h 37’49; 2. Yolanda Haari (S) à 11’52; 3. Anne-Marie Nicoud (Pully) à 24’28 – 3 classées.
Snow messieurs, grand parcours: 1. Giancarlo Costa (I) 2 h 05’47; 2. Patrick Griessen (S) à 4’08; 3. Galliano Marco (I) à 5’45; 4. Philippe de Saboulin (F) à 11’57; 5. Damien Schöpfer (S) à 13’19 – 26 classés.
Ski dames, grand parcours: 1. Carole Jaquet (S) 2 h 20’38; 2. Armelle Pharisa (S) à 0’’6; 3. Barbara Clément (S) à 6’33; 4. Fabienne Clément (S) à 11’09; 5. Catherine Müller (S) à 13’54 – 9 classées.
Ski messieurs, grand parcours: 1. Thierry Conus (S) 1 h 33’27; 2. Thierry Charrière (S) à 3’10; 3. Christophe Bourdilloud (S) à 8’37; 4. Bertrand Kessler (S) à 14’15; 5. Damien Brodard (S) à 16’03 – 41 classés.
Résultats complets: www.move-rides.ch

 

Gilles Liard
22 février 2005

Une I Editorial I Gruyere I Veveyse/Glâne I Fribourg

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