FRIBOURG Parti démocrate-chrétien

Huit candidats sur orbite

Le Parti démocrate-chrétien cantonal (PDC) a lancé ses huit poulains dans la campagne fédérale en vue de l’élection du 19 octobre prochain. Urs Schwaller brigue un fauteuil aux Etats alors que sept candidats sont en lice pour le National.


Les candidats PDC pour le Conseil national. De gauche à droite: Dominique de Buman, Joseph Eigenmann, Catherine Keller, Georges Godel, Thérèse Meyer-Kaelin, Josef Fasel et Thierry Gachet. Et Urs Schwaller dans la course aux Etats

Une parlementaire fédérale sortante, trois poids lourds de la politique cantonale et trois candidats moins aguerris en lice pour le Conseil national. Ainsi se présente le ticket démocrate-chrétien choisi en assemblée, jeudi soir à Neyruz, par les quelque 350 délégués du plus grand parti fribourgeois. En vue des Etats, ils ont mis sur orbite Urs Schwaller, l’homme qui tient fermement les cordons de la bourse cantonale.
En réalité, la foule a simplement confirmé les candidats présentés par les sections de district. Et elle a entendu le président Georges Bouverat réitérer l’ambition de main-tenir le fauteuil occupé au Sénat par le Gruérien Anton Cottier jusqu’à la fin 2003, et de récupérer à la chambre du peuple le troisième siège perdu en 1999 au profit des socialistes. Reprenons dans l’ordre.

Schwaller plébiscité
Pour la course au Conseil des Etats, le directeur des Finances Urs Schwaller défendra les couleurs PDC. Le conseiller d’Etat, en place depuis 1992, s’est vu plébiscité par acclamation. Mis sur orbite par les siens, le Singinois de Tavel figurera sur une liste commune avec le sénateur radical Jean-Claude Cornu, en raison de l’apparentement entre les deux partis décidé en janvier dernier.
Avocat, docteur en droit, ce père d’une famille de trois enfants s’est fait le champion de la rigueur budgétaire et de l’équilibre des comptes. «Négociateur habile au pouvoir de persuasion redoutable», comme dit de lui son collègue Michel Pittet, il entend défendre les intérêts des cantons financièrement faibles. Fribourg en particulier, qui dépend de la Confédération à hauteur d’un tiers de ses recettes: «Dans le contexte de la concrétisation de la nouvelle péréquation financière intercantonale, il est impératif de se faire entendre à Berne et d’y trouver des alliés.» Celui qui fut propulsé préfet de la Singine à 34 ans annonce son retrait de la scène cantonale, en cas d’élection bien sûr. Elle interviendrait en mai 2004, lui laissant juste le temps de présenter les comptes 2003 au Grand Conseil. Il aura alors 51 ans.

Sept pour le National
Pour le Conseil national, le Parti démocrate-chrétien aligne une liste complète de sept candidats – autant que le nombre de places dévolues au canton, Fribourg obtenant cette année un 7e siège en raison de sa démographie. Y figurent (les étiquettes sont cumulables) deux femmes, deux constituants, quatre députés et un représentant de chaque cercle électoral (sauf la Veveyse), également désignés par acclamation. Le groupe mêle personnalités confirmées et apprentis politiciens.
Locomotive incontestée, Thérèse Meyer-Kaelin, d’Estavayer-le-Lac, se représente à la chambre basse, où elle a hérité en 1999 du siège de Joseph Deiss avant d’être réélue quelques mois plus tard. La Gruérienne d’origine (Cerniat), deux fois grand-mère, ex-députée et ancienne syndique, veut continuer à 55 ans à se battre pour ses thèmes de prédilection: la politique familiale et les assurances sociales. A noter que son collègue Hubert Lauper se retire, lui, à la fin de l’année.
La liste PDC dispose de trois autres personnalités, un rat des villes et deux des champs. Avec la présence de Dominique de Buman, syndic depuis près de dix ans de la ville de Fribourg, édile local depuis dix-sept ans, se concrétise l’ambition fédérale qu’on lui prête depuis fort longtemps. «Marié avec… la politique», selon le bon mot de Charles-Antoine Hartmann, le magistrat est aussi à 47 ans une voix écoutée au Grand Conseil, qu’il a présidé en 2001 et où il a pris la tête du groupe des députés démo-chrétiens.
Cohabitent également sur le ticket deux ténors des milieux agricoles: le Glânois Georges Godel, 51 ans, et le Singinois Josef Fasel, 52 ans, un duo déjà en lice lors de l’élection fédérale de 1999. Le maître agriculteur d’Ecublens, dont il a été syndic, siège au Grand Conseil depuis 1986. Ce père de trois garçons y a repris l’an passé la présidence de la commission des finances et de gestion. Il tient aussi les rênes de Prolait et de la Fédération des sociétés fribourgeoises de laiterie. Son homologue alémanique, installé à Alterswil, le côtoie au Parlement cantonal depuis 1996. Par ailleurs constituant et ancien conseiller communal, Josef Fasel préside aux destinées de l’Union des paysans fribourgeois et siège au comité de l’Union suisse des paysans. Il est marié et père de trois enfants.

Viennent-ensuite
Leurs colistiers disposent de chances moins évidentes au départ. Il y a Catherine Keller, de Cressier, devenue députée en 1999 après avoir goûté aux joies de l’Exécutif communal de son village de 1991 à 1997. Mariée, deux enfants, commerciale de formation et peintre-verrier de profession, la Lacoise francophone de 49 ans a pris la tête l’an passé des femmes PDC fribourgeoises.
On trouve encore un candidat qui n’entre pas dans le moule politique habituel – il est tout de même constituant. Père de trois enfants, Joseph Eigenmann représente la Sarine-Campagne (Corminbœuf), les indépendants (il est urologue) et les Alémaniques (il est zurichois d’origine) ayant réussi leur intégration en terre romande.
Place enfin au cadet de la liste, Thierry Gachet, qui incarne une trajectoire démocrate-chrétienne plus classique: président des JDC suisses jusqu’à l’année passée, avocat, célibataire de 31 ans, pianiste à ses heures, le Bullois répétera ses gammes en vue du lancement de sa carrière d’élu politique.

Sébastien Julan
15 mars 2003

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