COMMENTAIRE

Comptes 2006 de la Confédération
Une récompense méritée

Hans-Rudolf Merz est parvenu, avec une année d’avance sur le programme, à assainir les finances fédérales. Le succès est tel qu’après l’excédent du compte financier 2006 (2,5 milliards auxquels il faut ajouter 3,2 milliards de recettes extraordinaires provenant de la vente d’actions Swisscom), le plan financier peut prévoir de nouveaux excédents pour les années 2008-2010.
L’exploit a été possible grâce aux programmes d’allégement budgétaire 2003 et 2004 qui ont permis de soulager durablement les dépenses de 5 milliards de francs. Sans ces efforts, le compte 2006 côtoierait toujours le rouge. Il a fallu aussi de la ténacité dans les mesures d’économie, abandon des tâches et coupes ciblées en tête. En clair, ce résultat est bien mérité! Autre élément majeur, une politique gouvernementale de croissance économique. On relèvera notamment le succès de la première réforme de la fiscalité des entreprises. Contrairement aux craintes de la gauche, cette politique rapporte. On en veut pour preuve que la hausse du produit de l’impôt fédéral direct (+16,5% ou 2 milliards de plus qu’en 2005) est avant tout due aux personnes morales. Difficile dès lors de prétendre que le grand argentier mène une politique fiscale erronée.
La politique financière de la Confédération permet de réduire la dette de 130 à 125 milliards de francs. Cette démarche se révèle particulièrement payante en ces temps où les intérêts sont à la hausse. Le service de la dette mange aujourd’hui déjà quelque 4 milliards de francs. L’alourdir éliminerait toute marge de manœuvre budgétaire. Il faut insister sur un point. Malgré cette politique de rigueur, les dépenses restent en hausse, heureusement inférieure à celle du PIB. Cela a permis de miser sur la formation, en hausse de 2,8% et de maintenir la prévoyance sociale à un très haut niveau avec 27,1% des dépenses, en hausse de 0,2%. Notamment.
Il s’agit de ne pas gâcher cet acquis en croyant la caisse fédérale sans fond. H.-R. Merz a raison d’insister sur la nécessité de conserver de la rigueur. Caisse Publica, nouvelle péréquation financière et fonds d’infrastructure routière avaleront 5 milliards supplémentaires. Sans compter entre autres le coût du vieillissement de la population ou l’endettement de l’AI. La vigilance demeure de mise.

Raymond Gremaud
1er février 2007

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