GRUYÈRE Politique

L’UDC gruérienne n’a pas le moral

L’UDC gruérienne a le blues. Après un départ en fanfare qui a vu l’élection au Conseil national de Jean-François Rime, le parti végète. Mais entend bien rebondir à l’occasion des Cantonales.

SUn brin désabusé, le président de l’UDC gruérienne. Daniel Streich ne l’a pas caché à ses troupes réunies jeudi soir à La Tour-de-Trême: «La lassitude guette.» Avant d’exhorter la trentaine de membres présents (sur 125) à s’impliquer davantage dans l’animation de leur section.
Une section fauchée. La campagne électorale bulloise – 8800 francs – a plombé ses finances. Les comptes 2005 se sont ainsi soldés sur un déficit d’un peu plus de 3800 francs, laissant les démocrates du centre sans le moindre sou. «Cherchez des cotisants, cherchez des sponsors, donnez vous-même! a prêché Daniel Streich. La politique devient un sport de luxe, tout coûte.» Souci: le nombre d’adhérents s’érode. Alors qu’en 2004 les cotisations avaient rapporté 3330 fr., elles ne drainaient plus que 2630 fr. en 2005. «L’UDC cantonale a augmenté la cotisation entre 2004 et 2005 et quelques sympathisants s’en sont allés», confiera Daniel Streich en aparté.
La lassitude affichée par le président n’a pas laissé le conseiller national Jean-François Rime insensible. «Je comprends sa fatigue. Il a beaucoup travaillé pour les élections bulloises et n’a pas récolté les résultats espérés (n.d.l.r.: trois élus alors qu’il en escomptait au moins cinq). Nous sommes néanmoins parvenus à entrer au Conseil général et c’est très bien.» L’UDC gruérienne reconnaît avoir péché par excès d’enthousiasme. «Nous sommes partis un peu en fanfare après mon élection, en 2003. Mais les Communales et les Fédérales ne se jouent pas selon les mêmes règles», a commenté Jean-François Rime.
«Ce fut une erreur de dire que nous voulions placer un conseiller communal», a pour sa part déclaré Daniel Streich. «Car encore faut-il trouver l’homme ou la femme capable de se mettre en avant!» Il n’en reste pas moins satisfait d’avoir pu présenter quatorze candidatures au Législatif, dont la sienne: «Merci aux treize courageux qui m’ont accompagné dans cette aventure. Tout le monde est contre nous par le simple fait que nous sommes UDC. Nous sommes pourtant le parti qui fait bouger les choses, qui sort les autres de leur torpeur et de leur arrogance, qui dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Nous ne devons pas avoir peur d’affirmer nos opinions», a-t-il encouragé.

Priorité cantonale
Reste que les Communales ne sont pas la priorité pour l’UDC gruérienne. Daniel Streich avoue même qu’«il est difficile d’être au courant de ce qui se passe dans les villages», où le parti n’est pas organisé en sections. Tout au plus sait-il qu’à Gruyères un candidat pressenti a finalement renoncé. Et qu’à La Roche il n’est pas certain que le conseiller communal John Siffert reparte pour un tour. Seule certitude: Gérald Deschenaux – battu lors d’une complémentaire en 2004 – retourne à l’assaut de l’Exécutif de Vaulruz.
L’UDC gruérienne mise plutôt sur le Grand Conseil. Son but: fêter l’élection, cet automne, de deux ou trois députés. «Pour l’atteindre, nous devons absolument présenter une liste complète de 18 candidats», a souligné Daniel Streich. «Une liste complète est primordiale pour la victoire», a appuyé Jean-François Rime, précisant que toutes les régions du district devraient y être représentées. «Il faut se mettre au travail. Et je suis très confiant.»

Patrick Pugin
21 janvier 2006

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