UCB Farchim se sent
à létroit sur ses six hectares et demi. Depuis que
lentreprise pharmaceutique a inauguré trois nouveaux bâtiments,
en octobre dernier, ses possibilités dextension future
sont nulles. Président du groupe belge, Roch Doliveux avait pourtant
exprimé le souhait dimplanter à Bulle un centre
de production supplémentaire. Raison pour laquelle la ville de
Bulle met à lenquête, dans la Feuille officielle
dhier, lextension de la zone industrielle (ZI) de Planchy,
au-delà de la H189.
Quelque 60000 m2 pourraient ainsi être débloqués
au lieu-dit Tail-lemau, pour permettre le développement de Farchim.
Une possibilité que les autorités communales seraient
heureuses doffrir à ce nouveau fleuron industriel fribourgeois:
«Roch Doliveux a confirmé lemplacement stratégique
que représente Bulle pour son groupe», a souligné
hier devant la presse Jean-Paul Glasson. Pour le syndic, ne pas étendre
cette zone industrielle pourrait freiner les investissements de lentreprise
sur son site gruérien. «Ce qui, à terme, pourrait
le rendre moins intéressant.»
Optimisme prudent
Sil se veut optimiste quant aux chances de voir un nouveau site
de production sétablir à Bulle, Jean-Paul Glasson
nen demeure pas moins prudent. Car le groupe UCB a dautres
atouts dans sa manche. Aux Etats-Unis ou ailleurs. Il ne sagit
donc, pour le Conseil communal, que de prévoir une éventualité.
«Nous sommes en train de réfléchir à certaines
hypothèses et lune des possibilités est de faire
de Bulle un deuxième site de production pour le Cymzia, un médicament
contre la maladie de Crohn. Auquel cas nous devons pouvoir disposer
de terrain», résume Edgar Theusinger, directeur du site
bullois. Qui en profite pour saluer le soutien affiché par les
autorités, tant communales que cantonales, la Direction de laménagement
ayant donné son feu vert au dézonage.
Dix ans pour
bâtir
Farchim ne pourra pourtant pas trop tarder avant darrêter
sa décision. Car cette modification du plan daménagement
se fait sous certaines conditions: «La mise en zone est valable
pour cinq ans, renouvelable pour cinq autres. Si, au terme de ces dix
années, Farchim na toujours rien construit, le terrain
redeviendra une zone agricole», a précisé Jean-Paul
Glasson. Ce qui lautorise à dire que si travaux il y a,
«tout pourrait être terminé avant 2017».
Cette extension se faisant en direction de lagglomération,
«nous avons été sensibles à la transition
entre la zone industrielle et les zones dhabitation», a
pour sa part souligné Yves Grandjean, conseiller communal délégué
à laménagement du territoire. Cest ainsi quune
zone dintérêt général bordera la ZI
le long du chemin des Crêts. Elle se déclinera en prairie
ou en zone humide. Des arbres seront par ailleurs plantés, dune
manière plutôt clairsemée dans le périmètre
de la chapelle, plus dense du côté de la ferme de Taillemau.
La hauteur maximale des constructions à lintérieur
de la zone industrielle variera entre 12 et 20 mètres. Plus les
bâtiments seront proches de la «zone verte»
par ailleurs inconstructible moins ils seront élevés.
Reste que le terrain nappartient pas à Farchim. Pas encore?
«Nous avons approché les propriétaires pour leur
faire part de notre intérêt», glisse Edgar Theusinger.
Les négociations ne font que commencer.