Accorder une ristourne
dimpôts avec effet rétroactif plutôt que de
proposer une réduction du taux dimpôt à lassemblée
communale, dans la crainte quil ne soit plus possible de relever
les coefficients dimpôts pour les années suivantes:
loption choisie ces dernières années par de nombreux
conseils communaux, présentant des comptes bénéficiaires,
ne serait pas conforme à la loi. Dans sa réponse à
la députée Antoinette Badoud (Le Pâquier), présidente
du PRD de la Gruyère, qui sinquiétait de la légalité
dune telle pratique, le Conseil dEtat souligne la limite
de la souveraineté fiscale des communes.
Selon lui, la pratique décrite par la députée ne
peut être admise, parce quelle ne correspond pas au partage
des compétences prévues entre lassemblée
communale et le conseil communal. Selon la Loi sur les impôts
communaux, lassemblée communale (ou le conseil général)
dispose de la compétence de décider du coefficient dimpôt
communal. Le conseil communal fixe le terme général déchéance
et le nombre dacomptes. La baisse du coefficient dimpôts
a pour effet de diminuer le montant de créance fiscale dû
par le contribuable à la commune. En loccurrence, une ristourne
ou une baisse dimpôts qui serait décidée par
le conseil communal produit un effet identique. Force est donc de constater
que de telles pratiques ne seraient pas conformes à la loi.
Informées
en 2000 déjà
Les communes fribourgeoises ont été informées
en décembre 2000 des exigences entraînées par lentrée
en vigueur au 1er janvier 2001 de la Loi sur les impôts cantonaux
directs. Ce bulletin rédigé conjointement par le Service
cantonal des contributions (SCC) et le Service des communes réunissait
les éléments concernant la collaboration entre les communes
et le SCC, les tâches des communes, leurs compétences,
leurs devoirs.
Le Service des communes a été sollicité à
plusieurs reprises par des communes souhaitant baisser leurs impôts.
Il a alors recommandé que lassemblée communale soit
saisie dune décision de baisse des impôts limitée
dans le temps, soit en principe une année. Elle déciderait
durant la même séance du coefficient à appliquer
pour les années suivantes.
Quant à la rétroactivité, elle peut être
admise dans le cas dune baisse dimpôts, ce qui se
révèle être une exception au principe de linterdiction
de la rétroactivité. Ladministré ne pouvant
valablement sen plaindre. Mais elle ne peut sappliquer que
pour lannée en cours, au plus tard jusquà
lapprobation des comptes et non pour les années précédentes.
La commune doit être dautre part en mesure de le supporter
financièrement et avoir par conséquent constitué
les provisions nécessaires.
Le Conseil dEtat évoque finalement la possibilité
dun système où le coefficient dimpôts
serait fixé annuellement, en même temps que ladoption
du budget, comme cest le cas pour lEtat. Sans toutefois
prendre linitiative de proposer, dans limmédiat,
une modification légale.