GRUYÈRE Bellegarde

Skilift Jaun appelle à l’aide

En difficulté financière, Skilift Jaun AG, la société des remontées mécaniques de Bellegarde, demande à la commune de lui accorder un crédit de 50000 francs par année. En difficulté elle aussi, cette dernière affirme ne pouvoir entrer en matière. A moins d’une hausse d’impôts. Décision de l’assemblée communale lundi soir.

Les citoyens de Bellegarde devront décider si leur commune doit aider la société des remontées mécaniques

 

L’assemblée communale promet d’être animée, lundi soir prochain, à Bellegarde. Objet du débat: une demande de soutien du conseil d’administration de Skilift Jaun AG. En difficulté financière, la société des remontées mécaniques locale estime que la collectivité pourrait accorder un montant de 50000 francs, chaque année, pour aider à couvrir les frais d’exploitation. Elle expose ses arguments sur deux pages dans la dernière édition de l’Echo vom Jauntal. La société des remontées mécaniques, est-il rappelé, a consenti à de nombreux investissements depuis deux décennies: rénovation partielle du téléski des Gastlosen, réfection du restaurant du Berghaus, élargissement et éclairage des pistes, pose de canons à neige… «Un gros effort financier des actionnaires et donateurs», souligne Skilift Jaun AG.
Le souci pour la station, aujourd’hui, est de rester «attractive et concurrentielle» par rapport aux autres. C’est ainsi que le téléski des Gastlosen devra, dans un proche avenir, être remplacé par un télésiège. «Non pas qu’il ne fonctionne plus, précise le chef d’exploitation Jean-Marie Buchs. C’est avant tout une question de confort et de sécurité des usagers.» La montée, assez raide, vers les Gastlosen peut effrayer les skieurs les moins expérimentés. «Surtout lorsqu’il y a peu de neige.»
Un télésiège permettrait par ailleurs à d’autres catégories de personnes – du troisième âge par exemple – de rejoindre le restaurant de montagne. «Ce projet existe depuis longtemps, mais nous devons maintenant le concrétiser le plus vite possible», explique Jean-Marie Buchs. Montant à investir: 7 millions de francs, que les recettes ne suffisent pas à financer. Raison pour laquelle Skilift Jaun sollicite l’assistance de la commune, «comme c’est le cas à Charmey ou à La Berra», indique encore le chef d’exploitation.

Pas les moyens
Du côté des autorités, on aimerait bien pouvoir répondre à la demande de la société de remontées mécaniques. «Mais on ne le peut pas», assure le syndic Jean-Claude Schuwey. «Nous affichons déjà un déficit de 100000 francs et nous ne savons plus où couper.» Il demandera donc à ses concitoyens de rejeter cette aide. A moins qu’ils ne soient prêts à revoir le taux d’imposition à la hausse. Ce qui est loin d’être certain, les Jauner versant déjà 1 fr. 10 par franc payé à l’Etat.
Le conseil d’administration de Skilift Jaun se dit bien conscient de la gêne financière de la commune. Il n’en rappelle pas moins «qu’il y a quelques années, la construction de la patinoire de Charmey a chargé la commune à hauteur de 15000 à 25000 francs par année, sans que cela n’apporte rien à Bellegarde». Alors que les remontées mécaniques, elles, font «tourner» nombre de commerces, soutient Jean-Marie Buchs. «Si elles devaient disparaître, les magasins fermeraient les uns après les autres», met-il en garde.
Le dernier mot reviendra aux citoyens, lundi soir.

Patrick Pugin
1er décembre 2005

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