FRIBOURG
Jeux dalcool au bistrot
LEtat
entend serrer la vis
Prévenir
lalcoolisme, en interdisant les jeux dalcool; rehausser les
exigences pour gérer les commerces dalimentation ayant un
petit coin à manger. Deux des nouveautés que le Conseil
dEtat propose au Grand Conseil pour mieux prendre en compte la réalité
du terrain.
Les jeux dalcool
dans le collimateur du projet de loi que le Grand Conseil examinera en
février 2006
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Le
Conseil dEtat propose au Grand Conseil une série de garde-fous
pour combler les lacunes rencontrées dans le contrôle des
établissements publics. Chef du service de la police du commerce,
Alain Maeder explique: «Avec le projet modifiant la Loi sur les
établissements publics et la danse, lEtat essaie de se
donner des moyens pour intervenir où cest nécessaire.»
Le Parlement étudiera ces propositions lors de sa session de
février.
Les propositions de modification législative répondent
partiel-lement aux préoccupations du député Christian
Ducotterd (pdc/Grolley). Dans une motion de novembre 2002, le Sarinois
sest inquiété de lutilisation du nom ou de
la marque dune boisson alcoolisée pour organiser des fêtes,
comme celle de la bière. Autre manifestation dans son collimateur:
les jeux liés à la consommation dalcool dans les
établissements publics.
Concours
à Bulle
Le message que le Gouvernement adresse aux députés
parle expressément du concours dalcool fort qui sest
déroulé le 17 décembre 2004, dans un café
bullois: «Une compétition inadmissible, au terme de laquelle
plusieurs clients ont dû être hospitalisés à
la suite dune consommation excessive.»
Si les députés acceptent les propositions du Conseil dEtat,
ce genre de compétition destinée à favoriser la
consommation dalcool sera strictement interdit dans les établissements
publics. Autre nouveauté: le préfet, qui doit contrôler
la bonne gestion des établissements publics, pourra fixer un
âge plus restrictif aux jeunes fréquentant certaines manifestations.
Le magistrat sera habilité à élever la limite dâge
suivant le genre dévénements présentés.
Le projet de modification de Loi sur les établissements publics
prévoit également de serrer la vis aux détenteurs
de patente G. Celle-ci permet lexploitation dun espace de
consommation restreint, associé à un commerce de vente
à lemporter. Le canton de Fribourg recense une centaine
de ces magasins, dont le responsable na pas à justifier
dune formation achevée de cafetier-restaurateur.
Selon le projet, les exploitants de ces petits commerces devront sastreindre
à une formation de base, sans examen, destinée à
garantir le respect de prescriptions considérées comme
indispensables au déploiement de leurs activités. Il y
a par exemple la réglementation sur lhygiène et
les denrées alimentaires, ainsi que des dispositions désormais
contraignantes portant sur la sécurité au travail. Le
Conseil dEtat espère ainsi combler «des lacunes importantes».
Cette obligation va à lencontre de la pratique de bon nombre
de cantons suisses. Lévolution est libérale aujourdhui,
avec notamment la révision de la Loi fédérale sur
le marché intérieur. La révision législative
prévoit encore de déterminer une limite claire de capacité
daccueil pour ces commerces dalimentation avec un coin à
manger. Un permis de construire sera aussi exigé lors dun
changement daffectation des locaux, afin de sauvegarder les droits
du voisinage.
Terrasses
sur le gril
La tranquillité des habitants proches dun restaurant
est aussi à lorigine dune nouveauté: lexploitation
des terrasses de restaurants aménagées sur le domaine
public ou privé sera soumise à une procédure dautorisation
uniformisée. Explication du Conseil dEtat: «Depuis
quelques années, lexploitation de terrasses détablissements
publics est devenue une source de conflits que les diverses autorités
en charge de la question ont parfois de la peine à maîtriser.»
Le canton de Fribourg compte 1400 terrasses de cafés susceptibles
dêtre concernées par les nouvelles procédures
et dont le dossier devra faire lobjet dun réexamen.
Elèves
en difficulté: création de classes relais
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Le
canton veut mettre en place trois classes relais pour prendre
en charge 45 élèves «à problèmes».
Selon le projet de décret soumis au Grand Conseil, une
classe devrait souvrir dans le Sud fribourgeois.
Attitude agressive, démotivation, mauvais état
de santé avec signes évidents de dépression:
les élèves «à problèmes»
préoccupent Isabelle Chassot, patronne de la Direction
de linstruction publique, de la culture et du sport (DICS),
qui avait présenté en mai 2004 déjà
un plan daction. Elle passe la vitesse supérieure
et demande au Grand Conseil daccepter en décembre
un décret créant de nouvelles structures pour
ces jeunes adolescents paumés.
Dès 2006, la DICS veut créer trois classes relais,
dont un des centres de jour sera ouvert dans le Sud fribourgeois.
Objectif: mettre à disposition des élèves
présentant de graves difficultés comportementales
un cadre scolaire, éducatif et social mieux adapté
à leurs besoins, tout en assurant une approche socio-éducative
ciblée sur une période déterminée.
Dans un deuxième temps, la DICS souhaite créer
une «unité mobile», dont une cellule fonctionne
déjà par le biais du Centre des jeunes Release,
à Fribourg. Cette unité fonctionnera en concertation
avec des structures déjà existantes, propres au
milieu social ou médico-social. Au début de 2007,
il est envisagé dinstaurer un organe de coordination
pour piloter les mesures prévues.
Le message soumis au Grand Conseil livre le nombre demplois
créés chaque année pour faire fonctionner
les nouvelles structures. Lan prochain, six équivalents
plein temps (une dépense de 480000 francs) sont prévus,
puis plus de neuf en 2007 (920000 francs). Jusquen 2010,
plus de 25 emplois seront ainsi créés. Pour les
classes relais, lEtat assumera 70% des dépenses,
conformément à la loi scolaire, le reste étant
pris en charge par les communes.
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