EDITORIAL

Loi sur le travail

Dimanche sous les spots

L’enjeu est clair ce week-end: il ne s’agit pas de voter sur la libéralisation des horaires d’ouverture des magasins le dimanche. Il n’empêche que, en suivant le raisonnement de la gauche et des Eglises, l’observateur ne peut que constater que la libéralisation est rampante. L’idée sous-jacente est de mettre le dimanche aux oubliettes, d’en faire un jour non chômé.
Rappel. Le Tribunal fédéral l’a dit sans détour: en cas de refus de la modification de la Loi sur le travail, les 25 grandes gares et les aéroports suisses n’auront le droit de vendre que des produits dont les voyageurs ont besoin. Cent cinquante magasins dans les grandes gares et aéroports devront fermer. Si la révision est acceptée, ce sera la légalisation d’un état de fait. Le voyageur, tout comme les promeneurs désœuvrés du dimanche, pourront continuer à acheter chaussures, costard, caméscope ou téléviseur dernier cri…
Acheter un appareil photo dans une grande gare est possible, mais pas dans le commerce de l’autre côté de la rue! Cette distorsion de la concurrence n’est pas envisageable à long terme. Le conseiller national radical Rolf Hegetschweiler a déjà sonné la charge. Son initiative, acceptée en septembre dernier par le Conseil des Etats, est en suspens devant la Chambre du peuple…
Raison pour laquelle syndicats et Eglises montent aux barricades pour dénoncer la prochaine généralisation de l’ouverture des magasins. Ils craignent que le dimanche devienne un jour ouvrable comme un autre. Pour les Eglises et la gauche, le dimanche appartient à la vie spirituelle, sociale et culturelle, à la famille et à la détente.
Il y a des signes qui ne trompent pas: si le peuple accepte – même du bout des lèvres – la modification de la Loi sur le travail le 27 novembre, les tenants du libéralisme vont exiger très vite une ouverture généralisée des commerces, y compris le septième jour de la semaine. Le dimanche aux oubliettes? Non, il doit rester un jour de repos, où les gens se rassemblent, se ressourcent et se cultivent.

Christophe Schaller
22 novembre 2005

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