Commentaire L’après-Arafat

Le Proche-Orient à un tournant

Le lion Yasser Arafat est malade. L’éternel survivant a échappé à une série impressionnante d’accidents d’avion et de circulation et déjoué des dizaines de tentatives d’attentat. Il a souvent eu la baraka, mais depuis hier, il livre à Paris son dernier combat. Contre sa propre mort. Le Vieux, comme l’appellent affectueusement les Palestiniens, porte à bout de bras depuis quarante ans l’aspiration d’une grande partie de la population à avoir un Etat indépendant.
Si la cause palestinienne est aujourd’hui largement reconnue dans le monde, le chemin est semé d’embûches pour poser l’acte fondateur de ce pays. A commencer par le plan de retrait de la bande de Gaza qu’Ariel Sharon est arrivé à imposer cette semaine au Parlement israélien. Ce projet signifie-t-il la volonté de sortir d’une impasse pour tenter de réconcilier Israéliens et Palestiniens? Ou alors un nouveau coup de bluff de Sharon afin d’assurer à long terme la sécurité de ses concitoyens?
Dans cette guerre d’usure, Yasser Arafat porte une lourde responsabilité. Cet autocrate de 75 ans est incapable de désigner son dauphin ou de travailler de manière constructive avec son Premier ministre. Mais il ne faut pas se leurrer: la disparition du raïs – tant souhaitée par Israël – ne constituerait pas la garantie d’un retour rapide au dialogue, faute de leaders rassembleurs. Quoi qu’il arrive, le Proche-Orient est à un tournant de son histoire.

Christophe Schaller
30 octobre 2004

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