FRIBOURG Avant-projet de Constitution

Les patrons sont critiques

La Chambre patronale du canton de Fribourg réagit à l’avant-projet de Constitution cantonale, soumis à une première lecture dès mardi prochain, car il lui cause de
«multiples inquiétudes». L’ensemble des thèses est jugé trop «socialisant».


L’avant-projet de Constitution ne plaît pas vraiment aux patrons fribourgeois. Et ils le disent!

«Cet avant-projet est trop “socialisant” à notre goût.» Telle est la principale critique émise par Jean-Pierre Siggen, directeur de la Chambre patronale du canton de Fribourg, à l’encontre de l’avant-projet de Constitution fribourgeoise, présenté la semaine dernière (La Gruyère du 11 janvier). Un avis émis hier devant la presse à la suite d’une lecture pointilleuse du document, qui sera soumis à un premier examen dès mardi prochain.
«L’avant-projet ne constitue pas encore le texte définitif et la Chambre patronale en est parfaitement consciente, relève Jean-Pierre Siggen. Toutefois, les propositions énoncées par les constituants représentent déjà un “corpus” juridique, ample et significatif des grandes lignes du projet final.» D’où la volonté d’«intervenir rapidement».

«Grave erreur»
L’objet de ce courroux se résume à trois grands problèmes. «A ce stade, nous observons une grave erreur de conception, poursuit le directeur. Une constitution est un texte juridique essentiel et fondateur, qui doit demeurer concis, clair et précis. Il ne s’agit pas d’élaborer le programme d’action politique de l’Etat!»
Les patrons reprochent également au texte «beaucoup trop de redites par rapport à la Constitution fédérale. «On a l’impression que le canton devient une simple unité administrative.» Enfin, et surtout, les membres de la Chambre n’acceptent pas que l’Etat s’ingère autant dans les affaires économiques.
Ils s’opposent par exemple à l’introduction d’un salaire minimal dans la Constitution cantonale ou au fait que l’Etat ait comme tâche de prévenir l’exclusion professionnelle. «Beaucoup de ces articles sont peu clairs ou ne veulent rien dire, certains sont tout simplement hilarants», relève encore Jean-Pierre Siggen. En regrettant au passage que l’idée même d’une «prospérité commune» ne soit pas assignée comme l’un des buts premiers de l’Etat.

Marc Valloton
18 janvier 2003

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