VEVEYSE-GLÂNE Centre médical de la glâne

Objectif presque atteint

La permanence des médecins de garde de la Glâne visait l’objectif de 2000 consultations pour sa première année d’existence. Le fait qu’il soit presque atteint prouve que le centre répondait à un besoin, après la fermeture du service des urgences à Billens.


Les Glânois ont trouvé le chemin de la nouvelle permanence des médecins de garde

Après un peu plus d’une année d’existence, le Centre médical de la Glâne (CMG) a montré toute son utilité. Les médecins de garde y ont effectué près de 2000 consultations en 2002. Ses responsables avaient de quoi se montrer satisfaits devant les médias réunis jeudi à Billens.
Ce centre est né sur les cendres du service des urgences de l’hôpital en novembre 2001. Il en occupe les anciens locaux et remplit en partie le vide laissé par ce départ. Il fait aussi la fierté des Glânois. «C’est une nouveauté et une première dans le système de santé suisse», s’enorgueillit le Dr Nils Gueissaz, responsable de l’Association des médecins de garde de la Glâne.
Le centre est ouvert chaque soir de 18 h à 22 h, ainsi que le week-end de 9h à 22h. Une assistante médicale assure la permanence. Le médecin de garde vient sur appel. La fréquentation est très irrégulière. Mais sur l’ensemble de l’année 2002, près de 1700 personnes se sont rendues à Billens, pour un total de 1955 consultations. L’objectif fixé était de 2000 consultations pour cette première année d’existence. Il n’est donc manqué que d’un cheveu.
Autre objet de satisfaction, la population glânoise a bien compris l’utilité exacte du centre et qu’il ne s’agissait pas d’un service d’urgences. Environ 95% des cas ont pu être traités sur place. Seule une centaine d’hospitalisations immédiates, soit un transfert vers Riaz ou Fribourg, ont été nécessaires.

Sur un coup de fil
En dépis de toutes les satisfactions enregistrées, Nils Gueissaz avoue quelques défauts de jeunesse. Le fonctionnement du centre n’a pas encore été intégré par l’ensemble de la population. Malgré tous les efforts d’information, de nombreuses personnes se rendent directement au centre. Il enregistre quelque 300 venues spontanées l’an dernier. Ses responsables ont profité de la conférence de presse pour le rappeler inlassablement: ce service fonctionne sur appel téléphonique. Avant de se rendre à Billens, il faut composer le 026 652 80 80, sans quoi les patients ne trouveront pas de médecin présent.
Autre problème rencontré: de nombreuses personnes viennent spontanément en journée au centre, alors même qu’il est fermé. Le numéro de téléphone fonctionne, lui, 24h/24. En journée, les appels sont simplement déviés sur le téléphone du médecin de garde qui consulte dans son cabinet. Il en va de même le soir après 22 h.

Budget respecté
Côté finances, les responsables ne sont pas encore en mesure de dévoiler les chiffres pour 2002. Mais comme les objectifs ont été quasiment atteints, le budget devrait être respecté. Il prévoyait environ 230000 francs de charges pour un déficit de 20000 francs, qui sera essuyé par les communes. La moitié de la consultation facturée est destinée aux honoraires des médecins. Le reste sert à couvrir les frais de fonctionnement, en particulier le poste et demi que se partagent quatre assistantes médicales.
«On espère à terme équilibrer les comptes», indique Jean-Claude Cornu. Le préfet de la Glâne parle de «réussite» au vu des chiffres présentés. «Le caractère novateur de ce centre montre que la Glâne sait faire œuvre de pionnier», s’est-il félicité.

La Gruyère y pense

La réussite glânoise donne des idées au district voisin de la Gruyère. Présent lors de la conférence de presse, Thierry Monod, directeur de l’Hôpital du Sud fribourgeois (HSF), l’a confirmé. A son initiative, un projet similaire germe au pied du Moléson. Pour l’HSF, l’objectif avoué est de désengorger le service des urgences (environ 10000 consultations par année). Les cas bénins pourraient ainsi être traités par les médecins de garde.
«L’intérêt est réciproque, confie Thierry Monod. Pour les médecins de la place, il réside dans le fait qu’un tel centre éviterait que l’HSF développe un service de polyclinique pour désengorger les urgences». Cet intérêt est confirmé par le Dr Jacques Zimmermann, l’un des responsables du dossier chez les médecins de garde. «Pour le moment, il n’y a encore rien de concret. Nous attendons les propositions de l’HSF.» Les premiers contacts remontent à l’an dernier. Un projet de convention est en cours d’élaboration. «Le premier jet devrait être terminé d’ici la fin du mois», assure Thierry Monod. Aucun calendrier n’a été fixé pour l’ouverture du centre.
La Veveyse, elle, n’a pas l’intention de suivre la même voie. La question s’était posée au moment de la fermeture du service des urgences à Châtel-St-Denis. «Mais le nombre de nos interventions est si petit qu’il n’est pas possible de rentabiliser la mise en place d’une telle infrastructure», affirme le Dr Jean Fontannaz, responsable des médecins de garde du district.
«Entre 10 et 15 personnes par semaine recourent aux services du médecin de garde.» Un service qui, apparemment, fonctionne à la satisfaction des médecins et de la population veveysanne.

 

Philippe Castella
18 janvier 2003

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