Une mère de
famille a tué son fils de 18 mois, dans la nuit de lundi à
mardi, à Grattavache. La femme, une ressortissante thaïlandaise
de quarante ans, a avoué son geste sans être capable de lexpliquer.
Lenquête a permis détablir quelle souffrait
de problèmes psychiques et avait fugué de lHôpital
psychiatrique de Marsens, dimanche soir, avant de rentrer lundi à
son domicile.
Cest un membre de la famille qui a alerté la police mardi
matin à 11 h 50. Les agents ont découvert le corps de lenfant
gisant sur le sol dune chambre à coucher de la maison, domicile
de la femme et de son compagnon, le père du bébé.
Malgré lintervention rapide du personnel de la Rega et des
ambulanciers, le médecin na pu que constater le décès,
a indiqué mardi le juge dinstruction Patrick Genoud dans
un communiqué.
Asphyxie confirmée
La mère a été interpellée près de la
maison, puis placée en garde à vue et auditionnée.
La Police cantonale a par ailleurs mis sur pied une cellule psychologique
pour soutenir la famille. Une enquête pénale pour meurtre
ayant été ouverte, aucune information concernant les auditions
ultérieures de la mère ne seront communiquées dans
limmédiat.
Lautopsie pratiquée hier matin à lInstitut de
médecine légale de Lausanne a permis détablir
les causes de la mort, indique cependant le juge dinstruction. Lenfant
est décédé «des suites dune asphyxie
due à une violence contre le cou». Le moyen utilisé
na pu être précisé, mais lautopsie confirme
que la mort a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi, après
minuit. Lenquête se poursuit pour connaître les circonstances
exactes du décès.
De son côté, lHôpital psychiatrique cantonal
de Marsens a révélé hier à la presse que la
quadragénaire avait été admise «quelques jours»
plus tôt, dans le cadre dune mesure de privation de liberté
à des fins dassistance. «Cette mesure sadresse
à des personnes qui ne veulent pas accepter leur maladie et subir
volontairement un traitement, précise Patrick Perrenoud, médecin
adjoint de lhôpital et remplaçant de la directrice
médicale. En loccurrence, cette patiente avait été
internée sur décision dun médecin extérieur
à lhôpital, sans quaucun risque de violence ait
été invoqué.»
Durant ces derniers jours, la patiente a fait lobjet dune
évaluation et dune surveillance étroite. «Lévaluation
a été menée sur la base de son histoire, de lévolution
de ses symptômes, dentretiens et dobservations de son
comportement, ainsi que des discussions avec son entourage, poursuit Patrick
Perrenoud. Rien nindiquait que cette personne pouvait faire preuve
dagressivité, envers elle-même ou envers dautres
personnes. Tout se passait bien et la patiente pouvait se promener dans
le parc de linstitution, accompagnée.»
«Nous ne
comprenons pas»
Dimanche soir, lhôpital a signalé la fugue à
la police, comme le veut la procédure. «Mais la demande de
recherche a été révoquée quelques heures plus
tard, la patiente ayant été localisée. Nous avons
tout tenté pour la faire revenir, sans toutefois faire appel à
la police», poursuit Patrick Perrenoud. «A ma connaissance,
il ny a eu ni erreur, ni négligence de notre part»,
insiste-t-il, en soulignant la nature exceptionnelle de ce cas: «Rien,
dans notre diagnostic, nexplique ce geste. Nous ne comprenons pas,
maintenant encore.» Lexpertise en dira plus.
Aucun mouvement de solidarité à légard de la
famille ne sest encore clairement formé dans le village veveysan:
«Cest encore trop frais», explique Didier Santschi,
syndic de la commune de La Verrerie, dont Grattavache fait partie. Et
dindiquer que la famille touchée nest «pas du
tout une famille à problème», mais est au contraire
«bien intégrée» et «irréprochable».
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