GRUYÈRE Canons à neige de Charmey

Plus d’infos avant de décider

L’assemblée communale de Charmey a refusé de se prononcer sur l’octroi d’un droit d’eau nécessaire au projet de canons à neige. En cause: un manque d’information. Le dossier, déjà bloqué par deux oppositions écologistes, poursuit son chemin, au ralenti.


A Charmey, le dossier des canons à neige est retardé, mais le projet n’est pas remis en cause

 

Baptême du feu houleux pour le nouvel Exécutif charmeysan. Réunis en assemblée lundi soir, 125 citoyens ont débattu pendant plus d’une heure avant de décider de remettre à plus tard la question de l’octroi d’une servitude et d’un droit de prise d’eau à la société des remontées mécaniques. Le dossier des canons à neige poursuivra néanmoins son chemin dans le dédale des procédures. Reste que l’accord de la commune est indispensable à l’obtention du permis de construire.
«Avec les bains, notre station va connaître un nouvel essor», a sou-ligné Chantal Bugnard. «Peut-être aurons-nous besoin de cette source d’eau. Quelles sont les conditions de l’octroi?» L’ancienne édile n’a pas été la seule à s’inquiéter de l’approvisionnement futur en eau de la commune. Jugée non consommable, l’eau de la source du Vanil-Blanc peut en effet devenir potable moyennant un traitement aux UV.
«Nous voulions d’abord connaître la position de l’assemblée sur ce droit d’eau avant de formuler une convention», leur a répondu la syndique Martine Giner. Un point de vue que ne partageaient pas les citoyens présents: 68 d’entre eux (majorité à 63 voix) se sont prononcés en faveur d’un renvoi de l’octroi à la Société des remontées mécaniques. Et le fait que les conditions de cet octroi n’étaient pas connues semble avoir été l’un des éléments clés de cette décision.
Mais le débat n’a pas tourné uniquement autour des questions liées à l’eau. Le financement des futures installations et de leur fonctionnement a également soulevé de nombreuses interrogations et remarques. Même si le point qui figurait au tractanda ne concernait en rien cet élément, les citoyens ne sont pas dupes: s’ils octroient le droit d’eau et de superficie à la Société des remontées mécaniques, ils prennent déjà position en faveur du projet.
«Pour l’instant, la société ne pose qu’une question purement technique, mais on ne peut pas occulter le coût de la construction, estimé à 3,7 millions de francs», avait averti Jean-Pierre Thürler, membre du comité d’administration au début des débats. L’ancien syndic a néanmoins laissé entendre qu’une aide de la commune devrait néanmoins être sollicitée le moment venu.
Profitant de leur droit à la parole, certains citoyens ont souligné que la commune de Charmey avait d’autres priorités que l’enneigement artificiel des pistes de Vounetz, comme la rénovation de l’école ou la réfection de son réseau routier. Les dangers liés à la retenue d’eau nécessaire au fonctionnement des canons, ainsi que les conséquences écologiques de l’ensemble des installations inquiètent également plus d’un Charmeysan. La prochaine assemblée communale de Charmey ne s’annonce pas moins houleuse…

 

Le dossier suit son chemin

Membre du conseil d’administration de la société des remontées mécaniques, l’ancien syndic Jean-Pierre Thürler a défendu le projet des canons à neige devant l’assemblée. Il revient sur la non décision de lundi soir.

– Le projet de canons à neige va-t-il prendre du retard en raison du renvoi de la question du droit d’eau?
En terme de procédure, le dossier va poursuivre son chemin. Mais il est bien clair que nous avons besoin de l’accord de tous les propriétaires, dont la commune de Charmey, pour obtenir le permis de construire. Nous nous lancerons dans la recherche de financement uniquement quand sa faisabilité sera prouvée, c’est-à-dire que le permis sera entre nos mains. La prise de position de l’assemblée va retarder l’ensemble de ces démarches, mais ne remet pas en cause le projet lui-même.

– A l’assemblée, vous avez évoqué un délai au 31 mai (hier) pour soumettre votre projet à l’ARG si la Société des remontées voulait avoir une chance d’être soutenue. Le dossier va-t-il devoir attendre l’année prochaine comme vous le laissiez entendre?
Non, il a été déposé malgré tout, dans l’espoir qu’une décision de la part de la commune intervienne rapidement.

– On vous a reproché d’avoir précipité les choses…
Nous avons informé le nouveau Conseil communal de notre projet le 10 avril. Quant à la demande d’octroi de superficie et de droit d’eau, il en a pris connaissance le 4 mai. S’il entendait soutenir notre projet, le Conseil devait préparer un projet de convention, pour le droit de superficie comme pour le droit d’eau. Là, on demandait aux citoyens de statuer sans lui dire s

 

Sophie Roulin
1er juin 2006

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