Avec ses 26 concerts, soit près de deux fois plus qu’en 2004, la 9e édition des Francomanias de Bulle a pris une ampleur que certains nostalgiques ont regrettée. A l’heure du bilan, marqué notamment par la prestation mémorable de Cali, la réussite artistique et populaire est toutefois indéniable.
Essentielles dans la vie culturelle de la région, les Francomanias figurent désormais parmi les festivals incontournables de Suisse romande. Le rayonnement de la manifestation dépasse largement les frontières du canton et les artistes se réjouissent de son côté familial, sympathique, qui n’empêche pas le sérieux de l’organisation.
Si Bulle et la région peuvent se montrer fières d’abriter un tel festival, on se demande parfois si tout le monde a bien saisi son importance. Les sponsors, par exemple, restent bien timides, accordant un total assez misérable de 50000 francs pour un budget global de 850000 fr. De même pour l’animation: les années précédentes, les organisateurs ont bien tenté de lancer un festival off, des après-midis pétanque, d’animer les bistrots et la ville. Sans grand succès.
Cette année, vu l’ampleur qu’a prise le festival, ils se sont concentrés sur l’organisation des concerts, laissant carte blanche aux cafetiers et commerçants. Résultat: le néant ou presque. Les Francomanias se sont concentrées dans les salles et sous la tente devant l’Hôtel de Ville. Avec près de 10000 spectateurs en cinq soirs, dont la moitié provient de l’extérieur du canton, l’occasion est pourtant belle de montrer le visage festif et accueillant de la ville. Rendez-vous pour la dixième?

Eric Bulliard 30 mai 2006

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