GRUYÈRE Nicolas Kolly et Valentin Robadey

Une nouvelle vie à Rome

Habillés de la célèbre tenue bariolée, prêts à ne pas bouger durant des heures et à servir le pape, Nicolas Kolly et Valentin Robadey ont décidé d’intégrer la Garde suisse. Si le premier part aujourd’hui pour l’aventure, Valentin Robadey devra attendre le mois de novembre.


Durant au moins deux ans, Valentin Robadey (à g.) et Nicolas Kolly feront partie de la Garde suisse à Rome

 

Dans quelques mois, ils seront les militaires les plus photographiés du monde. Nicolas Kolly et Valentin Robadey vont en effet partir pour Rome, où ils intégreront la petite armée de la Garde suisse. Aujourd’hui, Nicolas Kolly quitte son village de Corbières pour Rome, alors que le Bullois Valentin Robadey s’engagera au mois de novembre.
Pour ces deux jeunes gens de 21 et 20 ans, ce départ pour la ville sainte est un moment attendu depuis plusieurs années: «C’est en 1997 que j’ai vraiment eu envie d’intégrer la garde pontificale, explique Valentin Robadey. Au cours d’un voyage avec les servants de messe, j’ai su que je voulais faire partie de cette armée. J’ai toujours été éduqué dans la foi et je ressentais le désir de servir l’Eglise.»
Pour Nicolas Kolly, la révélation n’est pas venue si rapidement. Mécanicien sur machine agricole, il a commencé à se renseigner sur le sujet durant son école de recrues. «Un copain voulait partir à Rome et il m’a montré plusieurs documentations sur le sujet. En quelques mois seulement, je me suis décidé et maintenant mes valises sont prêtes.»

Pas peur de la discipline
Intégrer la Garde suisse a été une décision plutôt évidente pour les deux Gruériens, malgré la discipline régnant au sein du Vatican. «Je suis en train de payer mes galons à l’armée, donc la discipline ne me fait pas peur», lance Valentin Robadey. Tous deux motivés durant leur école de recrues, ont-ils eu envie de persévérer dans ce domaine en partant pour l’Italie? «Ce n’est pas pareil, souligne Nicolas Kolly. Humainement, je pense que la Garde suisse apporte davantage que l’armée.» «Nous allons quand même servir l’Eglise, reprend Valentin Robadey. C’est totalement différent.»
Croyants, ils ont envie d’intégrer ce symbole national qu’est la garde pontificale, dont le premier rôle consiste à protéger le pape. «Nous devons nous préparer à donner notre vie pour le Saint-Père, reprend Nicolas Kolly. Les risques ne sont heureusement pas énormes et cela ne me décourage pas du tout.» Bien intégrés dans la vie sociale de la région, ces deux Gruériens partent à Rome avec des perspectives de découverte et d’apprentissage. «Nous aurons le privilège de voir beaucoup de personnalités, résume Valentin Robadey. Nous aurons également la chance d’assimiler plusieurs langues. Si l’on est motivé et ouvert, il y a beaucoup de choses à apprendre de ce périple.»

Des heures sans bouger
Des hommes plantés des heures sans bouger, devant des dizaines de touristes armés d’un appareil photo, voilà un peu l’image des Gardes suisses. «Nous ferons bientôt partie de ceux-là, sourit le Bullois. Après un apprentissage d’un mois, nous posséderons les bases nécessaires pour garder quelques-uns des 47 postes du Vatican. Nous devons nous former et je me réjouis déjà.»
Si l’apprentissage dure environ un mois, les volontaires ont un contrat de deux ans. «Nous bénéficierons d’une journée de congé pour deux jours de travail. Bien entendu, si une représentation est prévue pendant ce jour de relâche, il tombe à l’eau.» Motivés, ils n’ont pas d’appréhension particulière: «Ce n’est pas si terrible que ça, rigole Valentin Robadey. Bien sûr, il y a quelques obligations, comme ne pas se marier avant 25 ans par exemple. Les dirigeants se révèlent stricts au niveau de la présentation, mais la vie en caserne semble plutôt décontractée d’après ce que je sais. Il n’est pas rare d’apercevoir par exemple des Playstations à l’intérieur du Vatican. De plus, nous avons la possibilité de sortir parfois le soir.»
Aujourd’hui, Nicolas Kolly rejoint le Vatican. Il ne reviendra pas avant huit mois, date à laquelle il bénéficiera d’un mois de vacances. «Je ne pense pas m’ennuyer. Il y a tellement de choses à découvrir.» Quant à Valentin Robadey, il devra attendre le mois de novembre pour partir en Italie. Les deux vont alors se retrouver et recevoir, comme tous les nouveaux gardes suisses, l’assermentation le 6 mai 2007.

 

Valentin Castella
1er juin 2006

Une I Editorial I Gruyere I Veveyse/Glâne I Fribourg

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