A
peine une demi-heure. Et une poignée de députés,
surpris par la brièveté de la discussion, regagnent leur
place en toute hâte! Résultat du vote: 84 voix pour, 12
contre (radicales pour lessentiel). Le Grand Conseil a approuvé
jeudi, au dernier jour de la session, de soumettre à un audit
externe le Service public de lemploi (SPE). Trompeuse impression
dun Parlement sur la même longueur donde! Détracteurs
et défenseurs du SPE et de son chef de service, Marc Genilloud,
ont en réalité voté pareil pour des raisons différentes.
Pour quéclatent au grand jour «les abus colportés
par la presse» ou, à linverse, pour tordre le cou
à la rumeur. Verdict lors de la remise du rapport: le Conseil
dEtat dispose dun an pour le faire.
Ce dernier soutenait le postulat précisément pour «faire
taire définitivement les rumeurs» qui circulent sur les
méthodes de gestion de son responsable, qualifiées par
certains de «dictatoriales» alors que «son activité
a toujours donné satisfaction». Une attitude qui en a agacé
plus dun. «Inutile de dépenser les deniers publics
si le résultat de laudit est déjà connu»,
peste François Weissbaum (ouv, Fribourg). Soucieux dobtenir
une analyse objective, le député se demande «par
qui lexpert sera désigné?» Nicole Aeby-Egger
(pcs, Belfaux) redoute aussi un «choix dirigé». Bémol
du directeur de lEconomie Michel Pittet, supérieur hiérarchique
du chef de service, qui précise quil se récusera.
Le choix sera fait par le Gouvernement «dans les règles
de lart».
A lorigine du postulat avec Solange Berset (ps, Belfaux), Claire
Peiry-Kolly (udc, Treyvaux) persiste et signe: «Il nest
pas possible de continuer dans un climat de défiance, de critiques
et de peur. Il est temps de tirer les choses au clair.» Tout comme
Jean-Noël Gendre (ps, Neyruz), la Sarinoise dispose de nombreux
témoignages concordants faisant état de griefs demployés
du SPE. Ils parlent de pressions et de répression
Vient ensuite un reproche adressé directement au conseiller dEtat
démocrate-chrétien: son «soutien inconditionnel
au chef du SPE» fait réagir Jean-Noël Gendre, auteur
en 2003 dune question à ce sujet. Le socialiste ose espérer
que cela nest pas dû «à la position au sein
du PDC» du chef de service contesté. Marc Genilloud, syndic
de Barberêche, a notamment orchestré la campagne électorale
du parti du centre lors des cantonales de 2001.
Mais le Service public de lemploi dispose aussi de défenseurs
dans la salle de lHôtel cantonal. Au PDC, cest Jacques
Crausaz (pdc, Rossens) qui sy colle, en louant les «excellents
résultats» dun service qui «remplit à
satisfaction des autorités sa mission difficile». Pour
Claudia Cotting (prd, Senèdes) aussi, la tâche nest
pas facile pour ce service public «géré comme une
entreprise». Le mot (provisoire) de la fin revient à Michel
Pittet: «On verra bien qui est à blâmer: le chef
de service ou ceux qui sacharnent contre lui depuis des mois
»
La
Glâne attend des actes
Toujours au chapitre du chômage, le rapport-bilan pondu sur les
activités de la Promotion économique a tendu la perche
aux Glânois. Plusieurs ont réagi aux licenciements collectifs
annoncés par Tetra Pak, à Romont. Avec le PAA, cela fait
10% des emplois du chef-lieu qui passent à la trappe, calcule
Georges Godel (pdc, Ecublens).
Que faire? Améliorer lattractivité du seul district
fribourgeois à ne pas avoir daccès direct à
une autoroute créatrice demplois. Un projet de 25 millions
prévoit certes daméliorer la liaison avec lA12,
sur laxe Romont-Vaulruz, mais sans contourner Mézières
ni Vuisternens-devant-Romont. Doù le dépôt
dun postulat par Georges Godel afin de mieux désenclaver
cette région. Même son de cloche chez Michel Buchmann (pdc,
Romont), qui a dailleurs retiré son postulat sur les possibilités
de décentraliser ladministration: «Un rapport de
plus ne changera rien. Ce sont des actes quattend la Glâne.»
Echos
du Parlement
«Formation
hors canton. «Une fausse bonne idée!» Lavis
du patron des Finances, Claude Lässer, le Grand Conseil la
fait sien en rejetant la motion de Marc Gobet (prd, Romont) par 50 voix
contre 33. Le Glânois défendait la possibilité de
déduire sur la feuille dimpôt 6000 francs par apprenti
ou étudiant en formation à lintérieur du
canton et 10000 francs pour ceux devant se rendre à lextérieur.
Cela aurait privé lEtat de 10 millions de rentrées
fiscales. Sur recommandation du Gouvernement, du centre et de la gauche,
la majorité a préféré régler ces
cas grâce aux bourses détudes.
Chasse gardée du juge. Antoinette Badoud (prd, Le Pâquier)
se contentera de la recommandation qui sera faite aux juges dinstruction
de fournir une information régulière lors des longues
procédures pénales. Tel est leffet du rapport, dont
les députés ont pris acte jeudi. Un texte consécutif
au postulat déposé avec son ancien collègue Beat
Vonlanthen. Le magistrat instructeur restera donc le seul maître
de linformation. Le postulat à fin 2003 rebondissait sur
des affaires médiatisées (ex-directeur du CO de la Gruyère,
notamment). Lidée était dobliger les juges
à tenir des conférences de presse «à dates
fixes».
Retouche pénale. Il était temps dadapter
le Code de procédure pénale à lévolution
des choses sur les plans fédéral et cantonal. Chose faite
cette semaine au Parlement. Une formalité qui na pas grande
portée et dont la plus concrète de la vingtaine de modifications
concerne la tenue des procès-verbaux. Au pénal, ils seront
dorénavant dictés séance tenante par les présidents
ou les juges dinstruction, et non plus rédigés ultérieurement
sur la base des notes des greffiers. En cela a été concrétisée
la motion de Louis-Marc Perroud (ps, Villars-sur-Glâne) et Charles-Antoine
Hartmann (pdc, Fribourg).
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