GLÂNE-VEVEYSE Région Glâne-Veveyse

Départ d’Eugène Grandjean

Secrétaire régional de la Région Glâne-Veveyse depuis 1995, le Romontois Eugène Grandjean a démissionné, d’entente avec son employeur. Président de la RGV, Michel Chevalley invoque «un avenir fait d’incertitudes», avec la fin programmée de la LIM.

Eugène Grandjean: «Il n’y avait pas d’autre solution, pour moi, que de prendre une nouvelle direction» (C. Rappo / La Liberté)

Une page de l’histoire de la Région Glâne-Veveyse (RGV) s’est tournée mardi, avec l’annonce du départ d’Eugène Grandjean, secrétaire régional, et directeur de l’Association touristique Glâne-Veveyse (ATGV). Engagé en 1995, il a quitté le bateau, «après mûre réflexion et en avoir longuement discuté avec les préfets», dit l’intéressé.
Président de la RGV et préfet de la Veveyse, Michel Chevalley explique, dans un communiqué, que la décision d’Eugène Grandjean est «étroitement liée au contexte général qui préside aux destinées de la RGV et de son Centre de création et d’accompagnement pour PME» (le CCAPP). «Face à un avenir fait d’incertitudes», avec les menaces de désengagement financier de la Confédération, qui se font très sérieuses, Eugène Grandjean «a préféré anticiper et s’orienter vers de nouveaux défis». La nouvelle loi sur le tourisme va péjorer la situation financière, sans compter que la suppression des prêts LIM est annoncée, tandis que la nouvelle politique régionale prétéritera les petites régions, ajoute Michel Chevalley.

Objectifs à la baisse
Du côté de la RGV, «on admet que la révision du programme de développement était très ambitieuse» et que «certains objectifs devront probablement être revus à la baisse». Mais «pas question de baisser les bras» pour autant, ni de «céder à la morosité ambiante» vu les premiers succès du CCAPP, «de bon augure pour l’avenir». «En attendant d’autres précisions sur le cadre financier, qui dictera son action, la RGV peut compter sur un relais assuré par Véronique Schmoutz-Savoy, économiste, et Martine Bard, secrétaire.»
Eugène Grandjean ne fait aucun mystère des motifs de son départ: «Personne ne m’a poussé vers la sortie! Et ce n’est pas un coup de tête. Il n’y avait pas d’autre solution, pour moi, que de prendre une nouvelle direction. Quand j’ai pris mes fonctions, en 1995, comme directeur de l’ATGV, c’était très dynamique, avec des tâches d’animation et de promotion. Aujourd’hui, ces tâches sont plus administratives.» La motivation et l’enthousiasme s’en ressentent, forcément.
Même constat pour le secrétariat régional: «On a accompli un travail de titan avec la révision du programme de développement. La mission était exaltante. Aujourd’hui, l’entité régionale fait souci. Les subventions touristiques vont sauter, les crédits LIM ont peu de chance de subsister. Quant au programme du CCAPP, limité sur trois ans, on aura de la peine à le tirer jusqu’au bout. Avec la nouvelle politique régionale, j’ai des inquiétudes financières pour la RGV, qui s’achemine vers une situation peu confortable.»

Vers l’agroalimentaire
«J’ai 42 ans, j’aurais pu encore tenir un, deux ou trois ans. Mais mon âge est aussi celui des choix», conclut Eugène Grandjean, qui oriente ses recherches vers le secteur de l’agroalimentaire. Fromager de profession, il a une formation commerciale, «pas mal de bagages et d’expérience». Avant d’être engagé par la RGV, il occupait d’ailleurs un poste à responsabilités à la Centrale Vacherin Mont d’Or.

Marie-Paule Angel
3 mars 2005

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