Pour la quatrième
fois depuis la création de la Suisse moderne, un Fribourgeois
présidera le Parlement fédéral. Signe des temps,
le président se conjugera au féminin. Et il revient à
Thérèse Meyer-Kaelin de remplir cette haute fonction.
Pour lancienne syndique dEstavayer-le-Lac, cest assurément
le couronnement dune carrière menée avec une discrétion
qui na dégale que sa ténacité.
Il est un mystère Thérèse Meyer. Alors que certaines
carrières politiques se construisent dans la sueur et les larmes,
celle de la future présidente du Conseil national lélection
formelle aura lieu la semaine prochaine semble tenir dun
long fleuve tranquille. Commencé tardivement, son parcours est
placé sous létoile dun heureux hasard et de
propices circonstances.
Elle est toujours là quand il faut, sans succomber au soupçon
de carriérisme. A peine installée sous la Coupole fédérale,
elle trouve son terrain de bataille les affaires sociales et
familiales et simpose médiatiquement. Alors que
cette forte exposition aurait pu lui nuire, cette travailleuse de lombre
réussit au contraire à devenir experte dans le domaine
des questions complexes de la santé et de la sécurité
sociale. Son habileté la place même au cur de la
solution qui offre enfin au pays une assurance maternité.
Ainsi est Thérèse Meyer-Kaelin. Avec cet air de ne pas
y toucher, elle oppose une espèce dauthenticité
naïve au cynisme manuvrier qui fonde souvent les carrières
politiques. Cette franchise séduit: Thérèse Meyer
caracole en tête lors des dernières élections fédérales.
Aidée aussi par son statut de Suisse en miniature: ses origines
tessinoise, gruérienne, châteloise et son implantation
broyarde sont une concurrence pour tous les marketings électoraux
Pour le PDC fribourgeois, lélection de Thérèse
Meyer est bienvenue. Le parti rayonne comme jamais sous les ors fédéraux.
Un ministre de lEconomie, une présidente du Parlement,
un vice-président du parti helvétique, un papable au poste
de chef de groupe des Chambres: le triomphe du PDC fribourgeois! La
réalité cantonale est bien différente. Après
la perte dun quart de son électorat en 2003, le parti,
actuellement sans président, est toujours déboussolé,
paralysé par lhypothèse de la perte de son troisième
siège gouvernemental. A force de servir de réservoir à
lélite démocrate-chrétienne suisse, le parti
cantonal risque de se retrouver fort démuni à lautomne
2006 venu
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