GRUYÈRE Roland Fragnière

Lessoc en 120 événements

Lessocois d’origine, Roland Fragnière, 77 ans, vient de publier un ouvrage consacré à l’histoire du village. De la première mention connue, au XIIe siècle, à la fusion qui a donné naissance à la commune de Haut- Intyamon, en 2001.


Roland Fragnière met en lumière les faits marquants de l’histoire de Lessoc

 

«Ça aurait été dommage qu’il ne reste rien de ces dix ans de recherches!» Assis sur le bord d’un fauteuil de son salon, Roland Fragnière, 77 printemps en avril prochain, serre fièrement un exemplaire de son bouquin entre ses mains. Ce natif de Lausanne et habitant de Fribourg depuis presque quarante ans vient de sortir à compte d’auteur Lessoc, au pied des Millets, chronique villageoise. Un livre de cent pages consacré à l’histoire de son village d’origine.
«Mon père a quitté l’Intyamon en 1923, raconte-t-il. Je n’y ai jamais vécu, mais j’ai toujours gardé des liens. Plus jeune, j’y venais notamment en vacances, chez mes oncles et tantes.» Ami des lettres – «J’ai lu tout Balzac» – friand d’ouvrages historiques et philosophiques, Roland Fragnière n’a suivi aucune formation en histoire. Sa vie professionnelle, il la passe aux Télécom. Apprenti mécanicien électricien, il devient monteur, agent de méthode, puis chef de service technique à la direction générale, à Berne.
Quand l’heure de la retraite sonne, au début des années 1990, l’envie lui prend de s’intéresser à la généalogie familiale. C’est également à cette période que son épouse décède. «A l’époque, les archives se trouvaient encore à Lessoc, se souvient-il. Certaines manquaient: en quittant le village, un curé les avait emportées avec lui.» Qu’importe, le disciple de Thucydide recherche des traces de ses aïeux dans les documents disponibles. Son projet l’amène rapidement à pousser la porte des Archives de l’Etat, alors aux Augustins, à Fribourg. Où il se rend en moyenne une fois par semaine.

Même la guerre de Sécession
Là-bas, il épluche – «pas in extenso», tient-il à préciser – des centaines d’actes notariés. Les plus anciens en latin – «Je parle un latin de cuisine» – la plupart en français. Ils reflètent la vie de Lessoc, bien sûr, mais aussi des autres villages de l’Intyamon, de Bulle, de Broc… «En lisant, j’ai commencé à dévier de ma famille à l’histoire de Lessoc en général.» Il relève alors les faits qui lui semblent marquants, de manière chronologique. De la première mention du village, qui apparaît dans la Pancarte de Rougemont, en 1115. A la fusion avec les communes d’Albeuve, de Montbovon et de Neirivue, qui a donné naissance à Haut-Intyamon en 2001…
Cette méthode basée sur la chronologie, Roland Fragnière l’a conservée quand il s’est attelé à la partie rédactionnelle. Un travail qui lui a pris un an. Préfacée par Jean-Pierre Galley, ancien député et syndic de la commune, la Chronique villageoise rapporte – sans souci d’exhaustivité, ni prétention scientifique quelconque de la part de son auteur – quelque 120 événements liés à Lessoc, du XIIe siècle à nos jours. Dont deux ou trois perles. Comme l’aventure de ce Joseph Robadey, un Lessocois qui participe (côté sudiste) et meurt à la guerre de Sécession, aux Etats-Unis en 1861. Ou lorsqu’un ours est tué au-dessus du village en 1709. Ou, encore, le tollé que provoque l’ouverture d’un cabaret en 1756.
Publié à 300 exemplaires (pour un coût d’un peu plus de 6000 francs), l’ouvrage de Roland Fragnière comporte bon nombre d’illustrations glanées aux Archives, dans des revues, sur internet… «J’ai même fait quelques photos moi-même.» Et maintenant que le bébé est né, quel projet pour cet arrière-grand-père, remarié – à Lessoc! – voilà douze ans? «J’aimerais bien me consacrer à l’histoire de ma famille, glisse-t-il. Mais je ne sais pas trop comment emmancher tout ça…»?

Pour se procurer le livre: 026 466 26 50
ou roland.fragniere@bluewin.ch

 

 

Alexandre Brodard
27 février 2007

Une I Editorial I Gruyere I Veveyse/Glâne I Fribourg

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