FRIBOURG Hôpital Daler

Activité en toute discrétion

Sans tapage ni effet de manche, l’Hôpital Daler va son bonhomme de chemin en toute sérénité. L’établissement de Bertigny n’en est pas moins un sérieux candidat à l’obtention de mandats de prestations médicales que lui dispute la Clinique générale.


Fondé en 1917, l’Hôpital Daler dispose de 52 lits et emploie 200 collaborateurs

 

Un reliquat du passé protestant de la maison? Toujours est-il que l’Hôpital Daler cultive une certaine discrétion qui tranche avec la dynamique politique de communication de son concurrent de la place, la Clinique générale, composée des ex-sites de Sainte-Anne et de Garcia, réunis en une seule entité depuis leur rachat en 2005 par le groupe Genolier (Swiss medical network).
Raison de plus pour un coup de sonde au Daler, établissement fondé en 1917 à Bertigny, non loin de l’actuel Hôpital cantonal. Rudolf Knoblauch, son directeur, qui prendra sa retraite cet automne, se dit serein face aux défis à venir. En particulier la répartition des missions entre les établissements privés fribourgeois attendue pour la fin de l’été au plus tôt, avec entrée en vigueur en 2008 en principe.

Les reins solides
C’est que «son» hôpital a les reins solides. «Nous sommes dans les chiffres noirs depuis trois ou quatre ans», éclaire le directeur. La forme juridique choisie à l’époque, une fondation, est à ce titre un avantage: «Nous n’avons pas à verser de dividendes et pouvons de ce fait constituer des réserves.»
Comme l’explique aussi le président du conseil de fondation et président du comité de direction, Peter Haenni, cet état de fait permet par exemple au Daler d’injecter, et d’autofinancer, environ un million de francs par an pour le renouvellement des installations et des appareils. «Afin de rester à la pointe.»
«Nos liquidités nous permettent de payer nos fournisseurs dans les plus brefs délais», ajoute Philippe Schaller, membre du comité de direction. Et d’avancer que le chiffre d’affaires 2006 a atteint 22,5 millions de francs, en hausse par rapport à 2005 (20 mio), «qui était déjà une bonne année». Le cash flow dépasse les 3 millions. Trouvent ainsi leurs effets les mesures de rationalisation prises par le passé pour éviter les doublons et regrouper les activités. Cette gestion prudente a autorisé l’institution à investir 4 millions au milieu des années nonante dans l’aménagement de l’aile ouest du bâtiment. De même, 5 millions pourraient être affectés, si le besoin s’en fait sentir ces prochaines années, à l’agrandissement de l’aile est. «Nous avons fait les études préliminaires, au cas où», soufflent les dirigeants.
Pour l’heure, l’établissement rénove progressivement toutes ses chambres privées et mi-privées. Il dispose en tout de 52 lits selon la liste des hôpitaux. «C’est une moyenne sur l’année, souligne Rudolf Knoblauch, car notre flexibilité nous permet de répondre en permanence à la demande.»
Autre atout: l’ouverture récente de plusieurs cabinets médicaux au sein de l’hôpital. Avec six nouveaux praticiens – chirurgiens, gynécologues, ORL, angiologue (artères, veines, etc.) – Daler dispose ainsi de 13 cabinets dans ses murs.

Gain de cause sur le nom
Un dynamisme qui est considéré comme un excellent présage pour les responsables de cette maison qui emploie 200 collaborateurs (135 équivalents plein-temps environ). Tout comme le fait que Daler a obtenu gain de cause dans le litige ayant rapport au premier nom choisi par Genolier pour rebaptiser Sainte-Anne et Garcia.
«Clinique de Fribourg laissait croire qu’il n’y avait qu’une seule clinique à Fribourg», commente Rudolf Knoblauch. Un directeur qui nourrit quelques regrets d’avoir dû investir de l’énergie dans cette affaire qui aurait pu facilement être évitée selon lui.

«Nous sommes sereins»

Directeur de l’Hôpital Daler, Rudolf Knoblauch (photo) fête ces jours ses 65 ans. Mais cet Alémanique, de mère fribourgeoise, restera à son poste jusqu’à la fin septembre avant l’arrivée de son successeur (La Gruyère du 23 décembre 2006). Une prolongation qui s’explique par la répartition attendue cette année, de la part du canton, des mandats de prestations entre les cliniques privées. Daler ne souhaite pas se passer de sa connaissance du dossier.
Interview du futur ex-directeur, en place depuis près de six ans. Un homme qui a grandi à Berne et travaillé durant une vingtaine d’années pour le compte de la pharma et de l’industrie agro-chimique avant d’entrer dans le secteur hospitalier.

– «L’excellence dans la discrétion»: telle est la philosophie du Daler. D’où vient cette discrétion?
C’est sans doute lié aux origines protestantes de l’établissement. De plus, la santé n’est pas un marché comparable au marché alimentaire, par exemple. La santé n’est pas un bien de consommation. Dans notre domaine, le marketing compte moins que la qualité des prestations fournies par les médecins et le personnel. Ce n’est pas pour rien que les hôpitaux publics font peu de promotion et que même le groupe de cliniques privées Hirslanden observe à cet égard une certaine retenue.

– Dans quel état d’esprit abordez-vous l’attribution prochaine – la Santé publique y travaille – des mandats de prestations aux cliniques privées?
Nous sommes sereins à cet égard, parce que la Loi sur l’assurance maladie (LAMal) exige que l’établissement hospitalier soit dans une situation financière saine. Il doit aussi pouvoir garantir, à moyen et à long termes, de bonnes prestations, aussi les plus compliquées et les moins rentables économiquement.

– Quels sont les spécialités médicales de pointe du Daler?
La gynécologie-obstétrique, notamment. Nous sommes devenus en 2006 la première maternité du canton, avec 665 accouchements, devant l’Hôpital du Sud fribourgeois, à Riaz, qui comptabilise 645 accouchements. Et puis nous avons des points forts dans le domaine de la chirurgie, y compris plastique et reconstructive, l’orthopédie, qui a fortement augmenté ces trois dernières années, l’urologie et l’ophtalmologie, surtout ambulatoire.


Sébastien Julan
27 février 2007

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