GRUYÈRE Projet à Avry-devant-Pont

Vitrine d’un fleuron horloger

L’entreprise horlogère Franck Muller planche sur un projet d’implantation à Avry-devant-Pont. Doté d’une partie musée, le bâtiment, bien visible depuis l’autoroute, comprendrait également deux étages dédiés à la fabrication. A la clé, septante à cent emplois pourraient être créés.


Situé en contrebas du deuxième tunnel de l’A12 à Avry-devant-Pont, à proximité d’un quartier d’habitation et du restoroute, un terrain appartenant au canton pourrait voir s’installer une entreprise horlogère genevoise

 

Opération de charme pour l’entreprise horlogère genevoise Franck Muller. Elle étudie très sérieusement un projet d’implantation à Avry-devant-Pont. Situé à proximité du Restoroute de la Gruyère, bien visible depuis l’autoroute, le bâtiment devrait permettre à la marque de diffuser son image, tout en offrant un cadre de travail et de promotion idyllique. Avec une vue sur le lac et les Préalpes que d’aucuns considèrent comme la plus belle de la Gruyère.
De sources bien informées, l’édifice, de conception très moderne, comporterait trois niveaux. Sa partie supérieure devrait accueillir un musée et une exposition. La situation à proximité de l’autoroute n’a pas que des avantages: certaines normes concernant le bruit doivent être respectéees, autant pour les visiteurs que pour les employés. Les deux étages inférieurs devraient être dédiés à la fabrication. Les camions et les transporteurs devront donc pouvoir accéder au bâtiment. Le projet prévoit un débouché sur la route cantonale, en face du Garage du Lac.
Dans l’idéal, un passage piétonnier devrait permettre de rejoindre le bâtiment depuis le restoroute. Pas moyen en revanche de savoir combien de millions Franck Muller Watchland SA serait prêt à investir. «Il est trop tôt pour que nous communiquions», indique laconiquement la porte-parole Nadine Rieck, confirmant ainsi qu’il existe bel et bien un projet.

Pas de décision définitive
Le terrain, actuellement classé en zone agricole, appartient au canton de Fribourg, plus précisément au Service des bâtiments. «Il devra être mis en zone à bâtir», indique le directeur de l’Economie Beat Vonlanthen. Le dossier est actuellement en consultation auprès des instances cantonales. Une modification du plan d’aménagement local, puis les mises à l’enquête du changement d’affectation de zones et de la construction du bâtiment devraient suivre. «Mais pas avant le printemps», glisse le préfet de la Gruyère Maurice Ropraz. Qui précise que «les décisions définitives n’ont pas été prises ni d’un côté ni de l’autre, mais les démarches et les négociations se poursuivent dans un esprit positif».
Pour l’heure, ni Beat Vonlanthen, ni Maurice Ropraz ne peuvent en dire beaucoup plus. «Mais j’espère que ce projet se concrétise, ajoute le conseiller d’Etat. Il correspond à notre volonté de voir se créer des places de travail à haute valeur ajoutée.» Car, selon nos sources, le projet devrait générer entre 70 et 100 emplois.
Pour sa part – et non sans y mettre toute la prudence nécessaire – le préfet de la Gruyère se réjouirait de pouvoir accueillir une entreprise telle que Franck Muller qu’il qualifie de «fleuron de l’industrie horlogère». «Le district renforcerait ainsi sa diversification sur le plan économique. On ne peut que souhaiter que le projet aboutisse.»

Genevois et jurassien

L’entreprise Franck Muller Watchland SA a été fondée en 1991. Dès l’année suivante, Franck Muller dépose des brevets horlogers en rafale et accumule les ventes. En 1995, la société s’installe à Genthod, près de Genève. Aujourd’hui, le groupe emploie 850 personnes dans le monde, dont 700 dans le canton de Genève (450 sur le site de Genthod). Spécialisée dans le très haut de gamme, sa production avoisine les 50000 pièces par an.
Le groupe compte cinq marques: Franck Muller, Pierre Kunz, European Company Watch, Rodolphe et Alexis Barthelay. Hormis ses sites de production de Genève, il est également présent dans l’arc jurassien avec trois autres sociétés. Une présence qui devrait s’accroître encore puisqu’un projet d’implantation aux Bois est sur le point de se concrétiser. Devisé entre 30 et 50 millions de francs, selon la presse jurassienne, ce complexe mêlant industrie, commerce et habitat «devrait créer entre 240 et 260 emplois», indique le secrétaire communal Claude Gagnebin. «Nous en sommes au stade de la signature de l’acte de vente.» Un projet dont les instances fribourgeoises n’ont jamais entendu parler.

 

 

Sophie Roulin
27 février 2007

Une I Editorial I Gruyere I Veveyse/Glâne I Fribourg

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