GRUYÈRE Fonds régional d’investissement

La source d’aide se tarit

Destiné à aider financièrement les projets d’intérêt régional, le Fonds d’investissement de l’ARG s’altère. Les communes appelées à le renflouer de quelques millions de francs.

 

Créé en 1997 et alimenté par les communes du district, le Fonds d’investissement de l’Association régionale de la Gruyère (ARG) s’assèche. Il pèse aujourd’hui moins de deux millions de francs. «Absolument insuffisant pour jouer un rôle moteur et déterminant pour l’avenir de cette région», a soutenu hier soir le préfet Maurice Ropraz, président de l’ARG, devant les délégués. Avant d’annoncer qu’un groupe de travail proposerait cette année encore le moyen de le réapprovisionner.
Le Fonds d’investissement est destiné au financement ou au subventionnement de travaux d’intérêt régional. Etudes des rives du lac, concept touristique régional, Espace Gruyère, salle de spectacle du CO de La Tour, centre thermoludique de Charmey, renouvellement des remontées mécaniques de Charmey et Moléson… Autant de réalisations qui ont bénéficié de son soutien. A ce jour, plus de dix millions de francs ont ainsi été utilisés, soit plus de 80% de la somme totale disponible jusqu’en 2012.

12 millions pour 15 ans
Au moment de la constitution du Fonds régional d’investissement, les statuts limitaient en effet la contribution des communes à douze millions de francs sur une période de quinze ans. Leur participation était fixée à un million par année jusqu’en 2003, puis à 625000 francs de 2004 à 2011. Trop peu pour répondre aux demandes d’aide qui seront déposées ces prochaines années, à commencer par les canons à neige de Charmey et la Berra ou le sentier autour du lac. «D’autres projets pourraient naturellement voir le jour, ce que nous souhaitons d’ailleurs, puisque cela démontrerait une continuité dans le dynamisme de notre région», a expliqué Maurice Ropraz.

Priorités définies
Un dynamisme qui passe notamment par les investissements à consentir dans les diverses stations de ski, estimés par le Conseil régional des remontées mécaniques à 48 millions de francs. «Il n’est pas imaginable pour l’ARG d’être partie prenante sur l’ensemble des ces investissements», a relevé le préfet. Raison pour laquelle des priorités ont été définies dans la réalisation des projets, en partant de ceux qui sont vitaux pour le maintien ou la survie des stations jusqu’à ceux qui permettraient une amélioration de l’offre, une extension du domaine skiable par exemple.
Pour Maurice Ropraz, le Fonds régional pourrait n’intervenir que sur les projets classés en priorité 1 (à hauteur de 25%) et 2 (18%). Soit un montant total de quelque 10 millions de francs. Selon les estimations du conseil des remontées mécaniques, la participation du fonds s’élèverait alors à un peu moins de sept millions, le solde étant à charge des communes intéressées. «Pour chaque investissement, je précise qu’une décision formelle de l’assemblée des délégués sera nécessaire», a rappelé le préfet. Qui n’imagine par ailleurs pas que tous les projets seront réalisés.

Cinq millions ou plus
Une modification des statuts pour le réapprovisionnement du Fonds régional – à hauteur d’au moins cinq millions, mais certainement davantage – devrait être décidée cette année encore. Décision qui sera vraisemblablement prise lors d’une assemblée extraordinaire, avant d’être ratifiée par les législatifs communaux cet automne. La mise en œuvre du nouveau fonds pourrait ainsi démarrer dès l’an prochain.
«Il est prématuré ce soir de dire quel sera le mode de financement retenu. Une piste possible serait par exemple de prolonger la durée du fonds et de repasser à des versements des communes d’un montant total d’un million de francs par année comme c’était le cas jusqu’en 2004», a esquissé Maurice Ropraz.

Surcoût et retard pour les Bains

Le Fonds régional d’investissement a permis à l’ARG de souscrire au capital-actions de la société anonyme Les Bains de Charmey en Gruyère. Président du conseil d’administration, Gilbert Jacquat est venu informer hier soir les délégués de l’avancement des travaux.
«Le projet a subi quelques évolutions depuis 24 mois. Evolutions qui ont nécessité des ajustements», a-t-il indiqué. «Tout d’abord, les conditions géologiques rencontrées devant l’hôtel Cailler nous ont contraints à renforcer le terrain. Puis, en examinant le projet vainqueur du concours, nous nous sommes rendu compte qu’il fallait intensifier les aires de repos et de circulation.» D’où l’agrandissement d’un mètre du diamètre du cylindre qui abritera le centre.
Ces mesures ont des incidences tant sur la durée de la construction que sur le coût des Bains de Charmey. Leur ouver-ture, initialement prévue cet hiver, est ainsi reportée au printemps 2007. Quant à la facture finale, devisée à 20 millions, elle devrait gonfler de 10 à 15%. «Mais nous avons trouvé la compréhension de la Banque cantonale et de notre partenaire Eurothermes», a salué Gilbert Jacquat.


Patrick Pugin
18 mai 2006

Une I Editorial I Gruyere I Veveyse/Glâne I Fribourg

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