Le 21 mai, les habitants de la capitale cantonale se prononcent sur
le crédit de construction dune salle de spectacle de 670
places aux Grand-Places, au cur de la ville. Outre son aspect
architectural résolument moderne et massif, son éventuelle
sous-utilisation par les sociétés locales est parfois
évoquée dans les débats.
A en croire son futur directeur et programmateur artistique Thierry
Loup, il nen est rien: «La Landwehr, La Concordia, les concerts
dabonnement, le Theater in Freiburg et lOpéra ne
paieront aucune location, juste le personnel technique et laccueil.
Pour La Landwehr, par exemple, deux concerts et une répétition
reviendront à 3000 francs tout compris. Si on y ajoute une partie
des recettes de la buvette, cest plus que correct. Il suffit de
comparer avec les tarifs pratiqués pour ce type despaces
à Neuchâtel ou à Lausanne.»
Quant aux autres sociétés culturelles à but non
lucratif basées dans les cinq communes sarinoises membres de
Coriolis infrastructures, elles paieront une location de 1000 francs,
plus les frais de personnel. Grosso modo, cela correspond aux tarifs
pratiqués à Espace Nuithonie (Villars-sur-Glâne)
où le calcul se fait un peu différemment. Un forfait de
2800 francs pour la grande salle, comprenant les coûts du personnel
technique et la conciergerie, est facturé au départ. Sy
ajoutent les frais horaires de placement des véhicules dans le
parking et 1 fr. 50 de taxe de billetterie sur chaque billet vendu.
Un tarif clair, mais qui ne comprend pas tous les extra facturés
par des professionnels de la location de matériel de congrès.
Les associations culturelles qui se contentent de la salle de 110 places
paient 1450 francs, personnel compris. Par contre, et cela vaut aussi
pour la grande salle, les sociétés locales nont
pas de tarif de faveur et ne touchent rien sur la vente de boissons
puisquelles sont vendues exclusivement par le restaurant de Nuithonie.
Seule concession aux loueurs, des rabais sont accordés pour plusieurs
jours dutilisation daffilée.
Différences
dans le Sud
Les locataires du CO2 à La Tour-de-Trême et du Bicubic
à Romont ont demblée un avantage sur leurs homologues
sarinois: ils peuvent consulter librement les tarifs sur internet. En
Gruyère, cette transparence et un coût de location peu
élevé cachent pourtant une surprise de taille. Le régisseur
et son adjoint sont imposés par le bailleur et leur travail facturé
à lheure. Résultat: des sociétés,
qui pensaient pouvoir sen tirer avec 600 francs en tout, se sont
retrouvées avec le double ou le triple, sans comprendre pourquoi.
Ils ignoraient que le travail de régie effectué en leur
absence pouvait aussi leur être facturé! Jean-Marc Oberson,
président du Corps des cadets de Bulle, estime néanmoins
que les coûts restent acceptables, même sil a été
contraint de remplacer la traditionnelle collecte par une vente de billets
pour rentrer dans ses frais. «Nous aurions préféré
payer un forfait pour le travail de régie plutôt que dêtre
sous la pression du chronomètre. A la deuxième location,
nous avons négocié à lavance avec le régisseur
pour éviter une autre déconvenue.» Un avis dailleurs
entièrement partagé par Fabienne Gremaud et Claude Pasquier,
présidents respectifs de la Société de gym de La
Tour et du Club des accordéonistes bullois. La balle est maintenant
dans le camp du comité de CO2, seule instance à même
de changer la politique de location.
Et
dans la Glâne?
Du côté du Bicubic, tout semble se passer pour le
mieux. «Les tarifs sont clairs et abordables et la direction est
vraiment ouverte au dialogue», explique Sylvie Bramaz dont la
compagnie du Théâtre des Remparts a loué la salle
trois soirs de suite. «Nous avons pu monter gratuitement nos décors
le dimanche soir et le régisseur officiel Marc Boyer a conseillé
gratuitement notre régisseur attitré qui a pu utiliser
les installations à sa guise.»
Quant à Marc Fragnière, président de la Fanfare
de Romont, il abonde dans le même sens: «Le comité
du Bicubic se met en quatre pour offrir aux sociétés des
conditions avantageuses et souples. Il va même jusquà
étudier la possibilité de laisser une partie des projecteurs
en place toute lannée, ce qui serait une jolie économie
pour les locataires.»
Enfin, les sociétés locales ne sont pas les seules à
apprécier les lieux, comme le reconnaît Patrick Messmer,
président de lassociation Evento, qui a fait venir le dernier
spectacle de Jean-Pierre Marielle en Glâne: «Le système
de billetterie novateur permettant lachat et le choix des places
en ligne nous a séduits. En plus, comme laula de lUni
de Fribourg est totalement vétuste, cest la meilleure salle
de cette taille dans le canton.»
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