Innovation de la
nouvelle Constitution cantonale, les étrangers détenteurs
dun permis C et résidant dans le canton depuis au moins
cinq ans peuvent exercer pour la première fois leurs droits politiques
au plan communal. Exception à cette règle, quelques communes
ayant fusionné au 1er janvier 2006, dont Bulle, ont pu anticiper
ce vote en automne 2005. Le scrutin bullois a servi de galop dessai:
la faiblesse du taux de participation des étrangers, entre 12%
et 15%, a alors frappé. Aucun étranger na été
élu.
Les ressortissants étrangers ne se sont pas bousculés
au portillon des listes qui seront déposées lundi. «Lintérêt
est là, mais cest peut-être encore un peu prématuré
pour certains. Ils ont besoin de se familiariser avec ces nouveaux droits»,
tempère Thomas Zwald, président du PRD de Fribourg-Ville.
«Le manque dengagement nest pas lapanage des
étrangers; il ny a pas plus de difficulté à
les recruter que les Suisses», dit de son côté le
président du PDC de Fribourg, Jean-Pierre Siggen. Certains y
voient un signe de la bonne intégration des étrangers,
dont le comportement électoral est proche des Helvètes
pour le meilleur et pour le pire. Il est aussi vrai que les partis ne
sont pas partis à la chasse du vote étranger. Ce dernier
nest ni un enjeu ni un problème, saccordent à
penser plusieurs responsables politiques. Les formations se sont présentées
lors de soirées dinformation mises sur pied par les préfectures.
Le bouche à oreille a fait le reste.
Dans la capitale, le PDC annonce trois étrangers pour le Conseil
général (Législatif), le PRD et lUDC un chacun.
Le PS fait plus fort, mais ne donne pas le nombre exact des étrangers
sur sa liste. Sans doute 13 sur plus de 65 candidats. Cest que
les socialistes se refusent à faire la différence entre
étrangers, naturalisés de fraîche date et Suisses.
«Ça na vraiment pas dimportance», dit
la secrétaire du PS communal Yolande Stauffacher.
Basculement à
Fribourg?
Le canton de Fribourg nayant pas de registre électoral
centralisé pour ses près de 169300 citoyens, le nombre
des électeurs étrangers nest pas aisé à
connaître pour lensemble du canton. Les 168 communes sont
en revanche au clair: Fribourg annonce 4100 étrangers (17,8%)
et 19000 Suisses; Morat 620 étrangers (14,7%) et 3600 Suisses;
Châtel-St-Denis 450 étrangers (12,8%) et un peu plus de
3000 Suisses.
Indépendamment de cette question du vote étranger, la
majorité va-t-elle basculer au Conseil communal de la ville de
Fribourg? La députée chrétienne-sociale Madeleine
Genoud-Page pourrait peut-être décrocher la timbale grâce
à la vive concurrence à droite. Le raisonnement est le
suivant: lUDC pourrait brouiller les cartes pour lélection
au Conseil communal en présentant Stéphane Peiry, alors
que les cinq sortants se représentent (2 PDC, 2 PS, 1 PRD).
De lavis de certains, le trop-plein à droite pourrait faire
le jeu de la gauche. Et surtout du centre-gauche dont une des représentantes,
Madeleine Genoud-Page, nest pas une néophyte en politique.
Agée de 49 ans, députée au Grand Conseil, juge
au Tribunal de la Sarine, elle est bien décidée à
changer un état desprit. Selon elle, depuis dix ans latmosphère
est au pessimisme. La ville na pas de «grandes ambitions».
Mais pas doptimisme béat: il faudra entrer dans le vif
du sujet financier, dit-elle.
Candidat UDC et secrétaire général du parti cantonal,
Stéphane Peiry ne sous-estime pas le risque de voir la gauche
obtenir la majorité. Mais du moment quil ny pas dalliance
de droite, ce quil regrette, «lUDC na pas vocation
à ne pas se présenter parce que la gauche risque de gagner».
Son parti tient absolument à être présent à
Fribourg, dont il critique une gestion «désastreuse».
Le changement de majorité serait une double défaite pour
la droite, car dans la foulée la syndicature changerait aussi
de bord.
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