VEVEYSE ITH à Semsales

Centre logistique à l’enquête

Spécialisée dans l’import-export de textiles, la société International Trading House mettra demain à l’enquête la construction d’un centre logistique à Semsales. Montant de l’investissement: 6 millions de francs. Et une vingtaine d’emplois à la clé.


Dès mars 2006, les bulldozers chasseront les vaches

 

Les gabarits sont posés et le projet sera mis à l’enquête demain: la société anonyme suisse ITH, International Trading House, s’installe à Semsales. Son centre logistique sera situé dans la zone industrielle du Clos-Laviaux, juste à côté du bâtiment d’Infré, actuellement en construction. A la clé: «Dix à quinze emplois dans un premier temps, puis 20 à 25 et une quarantaine peut-être, à plus long terme», indique Lars Enström, président du conseil d’administration de la société.
Fondée il y a un peu plus d’un an à Fribourg, et spécialisée dans l’import-export de vêtements, de sous-vêtements et de produits cosmétiques, ITH suisse doit pour l’instant recourir à la sous-traitance. Grâce à son futur centre logistique, elle souhaite être opérationnelle et autonome dès la fin 2006. Coût de cette autonomie: 6 millions pour le bâtiment. Sans compter les équi-pements et le terrain de 13400 m2, promis-vendu par la commune au prix de 35 francs le mètre carré.
La construction de la future halle métallique devrait débuter en mars. D’un volume de 31000 m3 (60 m sur 40, pour 12 m de haut), elle comportera quatre quais de chargement, des équipements de conditionnement, une zone franche facilitant le transit des produits, ainsi que des locaux administratifs, indique le bureau d’architecture bullois Olivier Charrière. Une quarantaine de places de parc sont prévues. La direction opérationnelle et financière, soit deux postes à ce jour, sera transférée dans le bâtiment.
L’activité de l’entreprise – la seule représentante du groupe ITH en Suisse – consistera à importer ses produits du monde entier, plus particulièrement d’Asie et d’Europe, pour les exporter vers l’UE, notamment à l’est et au nord. Le marché suisse n’est pas visé pour l’instant et aucun réseau de détaillant ne porte la marque ITH.

Les atouts de Semsales
Pourquoi s’implanter en Suisse, et en particulier à Semsales? «D’abord parce que le système de logistique helvétique est hors du commun», indique Sten Ödman, autre administrateur de la société. L’entreprise compte en effet recourir aux services de La Poste suisse internationale, jugés efficaces et très concurrentiels. «Le système douanier est également intéressant, poursuit le Suédois d’origine, docteur ès sciences économiques et bachelor en droit. Quant au site de Semsales, il nous a été indiqué par la Promotion économique de Fribourg. C’est un emplacement intéressant, proche de deux entrées d’autoroute et peu éloigné de Genève. Le prix du terrain et la perspective d’allégements fiscaux nous ont aussi attirés», complète Sten Ödman. Secret de fonction oblige, la Promotion économique n’apporte aucune précision chiffrée sur cet allégement, mais explique qu’ITH répond aux critères fédéraux en vigueur, en termes d’investissements consentis, de création d’emplois et de concurrence.
Le groupe ITH Europe, dont la maison mère est enregistrée au Luxembourg, est né officiellement il y a deux ans. Il détient la majorité du capital-actions d’ITH Suisse (250000 francs) et d’une dizaine de sociétés réparties en Europe – les plus vieilles sont actives depuis une vingtaine d’années en Suède. «Rien à voir avec l’ampleur d’un Tetra Pak: ITH Europe totalise quelques centaines d’employés», souligne Lars Enström, qui fut par ailleurs fondateur de Thermoflex, à Lonay, et administrateur de sociétés d’importation de voitures.

Rude concurrence
Le poids financier du groupe? Les administrateurs le tiennent secret, tout comme le chiffre d’affaires et les objectifs de la filiale suisse. «Question de concurrence, explique Sten Ödman. Nous préférons jouer avec les cartes le plus près possible du corps.» Et Lars Enström de compléter: «La société suisse est toute fraîche et nous n’avons pas encore fait le premier bilan. Mais tout va bien.» Un signe trahit les ambitions du groupe: le bâtiment projeté pourra doubler sa capacité.
De quoi réjouir la députée-syndique de Semsales, Raymonde Favre. «Exonération oblige, il n’y aura pas de recettes fiscales supplémentaires, mais nous espérons que le personnel viendra vivre à Semsales. Et la création d’une vingtaine d’emplois, essentiellement pour une main-d’œuvre non qualifiée, est très intéressante.»

Stéphane Sanchez
27 octobre 2005

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