FRIBOURG Bâtiments de Pérolles2

L’Université de demain

Réponse à la hausse constante des effectifs, les nouveaux bâtiments de l’Uni Pérolles2, de part et d’autre du boulevard, sont parcourus d’étudiants depuis lundi. Après quatre ans de travaux et 114 millions de francs investis. Visite des lieux dans l’attente de l’inauguration, demain, et de la journée portes ouvertes, samedi.


Lumière et espace des nouveaux bâtiments de l’Université Pérolles2 sont à découvrir lors des portes ouvertes de samedi

 

L¥C’est fou ce qu’un simple trousseau de clés peut ouvrir de portes. Et des portes, au bout d’un long couloir, au bas d’une cage d’escaliers, ce n’est pas ce qui manque dans le complexe de bâtiments de l’Université Pérolles2 sur le point d’être inauguré. «Il reste des finitions ici ou là, mais nous sommes très contents de cet outil de travail fonctionnel et esthétique», observe Paul Lagast, chef de la section bâtiments de l’Uni et heureux détenteur du trousseau de clés…
Sa silhouette arpente maintenant l’imposant bâtiment principal, dévolu en particulier à la Faculté des sciences économiques et sociales. Malgré ses dimensions, l’ensemble donne l’impression d’une «promenade architecturale», thème cher au Corbusier. Dans une luminosité naturelle abondante – même les marches sont translucides – le regard porte de part en part de ce vaisseau de 180 mètres de long.
Du rez (séjour, cafétérias, etc.), on aperçoit les étages supérieurs, réservés aux auditoires, salles de séminaires et places de travail, où courant et connexions sans fil sont à disposition. Au-dessus, au calme, les bureaux des profs. C’est ainsi que le brouhaha s’estompe lorsque l’utilisateur prend de la hauteur. D’un espace de vie en société, il est passé aux lieux d’études.
Tout de noir vêtu, Paul Lagast ne détonne pas dans cet univers design aux lignes épurées, fait de gris-vert et d’anthracite (béton, métal et verre), teintes relevées par la chaleur du bois, en particulier dans les salles de cours (parquet et sièges). «Pour les teintes, on a passé des heures à les harmoniser.» Alors quand notre guide aperçoit une poubelle vert fluo au détour d’un couloir…
Projet lancé en…1996
Ce Flamand de 48 ans, trahi par son accent, a fait son entrée dans le canton en 1983, via la Gruyère et un stage à la Part-Dieu. Depuis le concours d’architecture en 1996, il a suivi toutes les étapes de ce chantier, le plus grand du canton: 114 millions, dont 49 mio à charge de l’Etat, une enveloppe acceptée par 83,7% des Fribourgeois en novem-bre 1999. Paul Lagast a notamment défendu les intérêts de l’Uni, l’utilisateur des locaux, dans la commission de bâtisse. «L’enveloppe budgétaire sera respectée», assure-t-il sur la base des derniers décomptes.
Quatre ans de travaux, et une année d’avance sur le planning, ponctués par un déménagement d’hommes, de femmes et de matériel qui travaillaient jusque-là à Miséricorde, Beauregard, Regina Mundi, Pérolles-sciences, Tivoli, aux Portes de Fribourg et aux Arsenaux! Que de chemin parcouru entre le premier coup de pioche en novembre 2001 et l’inauguration qui aura lieu demain en fin d’après-midi en présence de Pascal Couchepin. Le public, lui, est attendu à la journée portes ouvertes de samedi entre 10 h et 18 h (animations en continu: voir www.unifr.ch/ses).
Mais Pérolles2, c’est aussi une bibliothèque de 80000 ouvrages en provenance de cinq sites universitaires de la ville. Du sommet du puits central, mais aussi à d’autres endroits, les échappées sur la cathédrale, les falaises de la Sarine et la forêt aux reflets de l’été indien sont saisissantes. De retour au niveau du sol, quelques-uns des 2200 étudiants du site déambulent sur la place urbaine centrale. Animée par les 18 barrières lumineuses en mouvement perpétuel, œuvre d’Anne Blanchet, à Genève, cette promenade relie le grand auditoire (côté Sarine, sous la bibliothèque) à la mensa, par-delà le boulevard de Pérolles.
Un passage pour piétons, réglé par des feux, permet d’atteindre ce troisième et dernier édifice. Il héberge la mensa et deux halles de sport. On se trouve là au cœur de l’ensemble estudiantin du fond de Pérolles, qui comprend en outre la Faculté des sciences, l’Ecole d’ingénieurs et la Haute Ecole de gestion. De la rue, la terrasse du restaurant universitaire est alléchante. Et de la mensa, la vue agréable, rythmée par les allers et venus des véhicules et des passants.
Comme chez eux
Une certitude au sortir de la visite de ces lieux conçus par le BüroB, à Berne: les étudiants ne sont là que depuis lundi et, mis à part ceux qui cherchent leur salle de cours, la plupart se sentent déjà comme chez eux. De quoi susciter des jalousies… «Mais il faut voir cela comme une belle carte de visite, réplique Paul Lagast, car les étudiants comparent les universités entre elles.» C’est notamment pourquoi les tableaux noirs ont disparu des auditoires, en cours de projet, remplacés par le logiciel informatique dernier cri dont dispose aussi le nouveau Gymnase de la Broye, à Payerne.

Uni Pérolles2 en chiffres

— 230 places dans la mensa self-service surplombée par deux salles de sport
— 300 places dans le grand auditoire, complété par 8 auditoires de 150-200 places, 16 auditoires et salles de 30-90 places
— 400 bureaux et places pour professeurs et assistants
— 480 places de travail pour les étudiants
— 590 places de parc et 1000 pour les deux-roues
— 100000 volumes de capacité dans la bibliothèque, avec 150 places d’études.


Sébastien Julan
27 octobre 2005

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