VEVEYSE-GLÂNE Le Flon

La fusion donne des ailes

Depuis le 1er janvier 2004, Bouloz, Pont et Porsel convolent sous le nom de Le Flon. Le syndic, Raymond Dévaud, fait le point sur ce premier exercice fusionnel, qui va permettre de remanier la commune de 900 âmes.


Baisser l’impôt ou faire des projets: le syndic Raymond Dévaud et son Exécutif ont préféré la deuxième option

 

– Comment cette fusion s’est-elle concrétisée?
Raymond Dévaud: Le travail a été énorme et beaucoup plus important que prévu, même si la Commission de fusion avait fait tout ce qu’elle pouvait. Dans tous les dicastères, il a fallu examiner les pratiques des trois communes et, la plupart du temps, trouver une quatrième voie, celle du Flon, qui est un peu la mienne (rire). C’est un style basé avant tout sur l’égalité de traitement des citoyens – ce n’était pas toujours le cas auparavant – et sur l’ouverture. J’ai multiplié les entretiens avec les habitants, en partie pour expliquer ce style. Mais je crois que le travail de l’Exécutif est bien perçu et je n’ai jamais entendu un citoyen dire que la fusion était une erreur.

– Et financièrement?
On vient de boucler les comptes, mais je réserve la primeur des chiffres à mes collègues. Ce premier exercice est bénéficiaire, après amortissements supplémentaires. Et ceci malgré l’équipement imprévu d’une zone à bâtir et des rentrées d’impôts fonciers en moins. Une des trois commune encaissait cet impôt avec une année d’avance...

– Pensez-vous baisser le taux d’imposition?
Dans la mesure où le budget 2005 est aussi bénéficiaire, nous nous sommes posé cette question. Nous avons préféré opter pour le statu quo et la réalisation de grands projets. Pour une commune de 900 habitants, j’estime qu’un taux de 100% est normal. De plus, les coûts de la santé et du social augmentent de façon inquiétante, notre réseau d’eau est vieillissant et de nouveaux investissements se profilent dans le district, avec la halle de sport de Châtel-St-Denis.

– Quels sont ces «grands projets»?
Il y avait d’abord l’école à Porsel, qui sera terminée à la fin avril, et dont la construction d’un coût de
1,1 million de francs a été financée en partie grâce à l’aide à la fusion (470000 francs). Il y a ensuite le remaniement parcellaire simplifié. Les propriétaires, ainsi que l’assemblée communale, prendront leur décision dans le courant de l’été. C’est un projet estimé à 5 millions de francs, auquel la commune prendrait part à hauteur de 10%. Il concerne tout le territoire communal et devrait démarrer en 2005, pour se poursuivre jusqu’en 2010. Sans la fusion, la préparation d’un tel projet aurait été extrêmement complexe.

– Et du côté du développement du village?
Ce remaniement nous permettra justement de revoir le plan d’aménagement local, de façon à planifier le développement de la commune. Cette année seulement, le village comptera une dizaine de villas en construction. Nous avons énormément de terrain à bâtir. Trop, même, aux yeux du Service des constructions et de l’aménagement, avec lequel nous essayons de trouver une solution. J’ajoute que le remaniement nous permettra aussi d’agrandir, et peut-être de déplacer la déchetterie, pour accroître les prestations. Ensuite, il faudra songer à rénover des bâtiments communaux, comme l’école de Bouloz et l’auberge de la Fleur de Lys.

– Aucune ombre au tableau?
Non. Je suis un convaincu de la fusion! Le personnel administratif n’a pas eu à pâtir de la fusion, puisque le seul départ enregistré était volontaire. Pour l’édilité, nous recourons toujours aux services des mêmes auxiliaires. Mais nous devrons déterminer, à moyen terme, s’il ne serait pas préférable d’engager un employé communal à 100% en lieu et place du «système de milice» actuel. C’est une question de disponibilité et de service permanent.
Cela dit, la fusion nous a donné davantage de poids politique dans le district. Elle a favorisé des économies d’échelles, déjà sensibles au niveau des assurances, et qui devraient s’accentuer. Elle a aussi permis de gagner du temps et de l’efficacité, grâce à la dissolution de certaines associations intercommunales. La seule ombre au tableau, ce pourrait être la charge de travail de l’Exécutif. En moyenne 180 heures de travail pour chaque conseiller en 2004, selon les jetons de présence facturés.

– De quoi décourager les candidats aux prochaines élections?
Nous n’en avons pas parlé, même si deux sièges de conseiller disparaîtront à la prochaine législature – un pour le cercle électoral de Pont, l’autre pour le cercle électoral de Bouloz. En fait, je n’ai autour de moi que des personnes motivées. Depuis la fusion, chacun se sent davantage responsable de ses dossiers. Nous savions que les citoyens se demanderaient si nous serions capables de gérer cette fusion!

Propos recueillis par
Stéphane Sanchez
31 mars 2005

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