Le WWF Fribourg
fait opposition au projet dextension de la décharge contrôlée
de matériaux inertes, à Montet. Un projet mis à
lenquête à la fin novembre, et qui doit porter la
capacité de stockage de la décharge existante de 150000
à 800000 m3 (La Gruyère du 13 novembre).
«Jai consulté les plans et je me suis rendue sur
la décharge actuelle», explique Catherine Martinson, secrétaire
régionale du WWF Fribourg et spécialiste des décharges,
commentant un communiqué envoyé mardi. «Nous ne
sommes pas opposés au fond même du projet: limpact
paysager sera bien sûr fort, mais si les choses sont bien faites,
il ne devrait pas y avoir de problème. Nous voulons cependant
des garanties sur la décharge actuelle et un approfondissement
du projet.»
Concrètement, lécologiste souhaite «que le
canton évalue la conformité de la décharge actuelle».
Autrement dit: quil vérifie que les déchets entreposés
correspondent bien à lautorisation dexploiter, quant
à leur type et à leur volume. «On entend toutes
sortes de rumeurs, explique la secrétaire régionale. Si
la gestion actuelle est correcte, ce serait un bon point pour le projet
futur.» Et de demander que la décharge existante soit remise
en état avant toute extension, «ce qui na manifestement
pas été fait».
«En effet, cette remise en état na pas été
réalisée, concède Robert Magnin, à Ursy,
exploitant actuel et initiateur du projet. Mais cest parce que
lextension comporte aussi un rehaussement du niveau de la décharge.
Je ne voulais pas couvrir, puis découvrir et recouvrir ces matériaux»,
explique-t-il. Le Glânois souligne en outre avec vigueur «que
lexploitation na à ce jour suscité aucun problème».
Lacunes signalées
Côté extension, le WWF remarque que «le projet a
été mis à lenquête avant même
que tous les services cantonaux ne se soient prononcés».
Lorganisation estime que «létude dimpact
sur lenvironnement est très lacunaire et na pas été
réalisée par un bureau spécialisé».
Quant à lanalyse de risque, elle «est inexistante».
Il manque aussi un cahier des charges complet et précis, ainsi
quun calendrier des étapes dexploitation et de remise
en état de lextension, relève encore Catherine Martinson.
Lécologiste sinterroge par ailleurs sur la stabilité
du sous-sol de la zone dextension: «La présence danciens
remblais et dun système de drainage qui sera modifié
pose des problèmes de portance, explique-t-elle. Une étude
menée par un bureau de géologue jette aussi le doute sur
limperméabilité de certains secteurs de la décharge
à venir.» Autant déléments techniques
que Robert Magnin na pas souhaité aborder, en renvoyant
à lingénieur Yves Bosson, en charge du dossier et
inatteignable depuis vendredi. «Lorsque le WWF aura une connaissance
approfondie du dossier, vision locale commentée à lappui,
ses objections disparaîtront», espère cependant lexploitant.
Une séance de coordination organisée par la Direction
de laménagement, de lenvironnement et des constructions
aura lieu en février, afin de déterminer létat
du dossier. De son côté, Pro Natura na pas pris position
sur ce projet, mais sen remet au travail du WWF.
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