Montrer la diversité
et la richesse des dons reçus. Tel est lobjectif de lexposition
Vitrea dedicata organisée par le Musée du vitrail de Romont.
Celle-ci intervient à un moment charnière, puisque le
musée prévoit de sagrandir (voir ci-dessous). Elle
permet de faire un bilan de vingt-deux ans dexistence et surtout
de rendre hommage à ses généreux mécènes.
«Une quarantaine duvres ont été choisies
dans notre collection», indique le conservateur Stefan Trümpler.
Les deux salles réservées à cette exposition temporaire,
qui se terminera le 14 mars prochain, mettent en lumière six
siècles dart du vitrail: des uvres figuratives du
Moyen Age aux délires de couleurs du XXe siècle. Le premier
panneau présente de délicats feuillages bruns qui appartenaient
aux plus anciens vitraux de la Collégiale de Romont. Ceux-ci
sont datés du XIVe siècle.
Une série de petites uvres suisses et fribourgeoises se
succèdent ensuite, accompagnant le visiteur du XVIIe au XIXe
siècle. Il peut y admirer des vitraux ayant orné une chapelle
en Singine ou encore une uvre commandée par une abbesse
de la Fille-Dieu dans les années 1600. Art-nouveau, Arts and
crafts anglais et panneaux dartistes contemporains attendent ensuite
les curieux.
Pas seulement
des vitraux
Au centre de la pièce, une vitrine abrite une des mille peintures
sous verre cédées par les époux Ryser. Luvre
présentée dans le cadre de Vitrea dedicata est probablement
dorigine flamande et date du XVIe siècle. «Les aménagements
du futur musée permettront daccorder plus de place à
cette collection», note le conservateur.
«Dans la seconde salle, dautres types de donation sont mis
en valeur, ajoute Stefan Trümpler. On y retrouve par exemple de
très grandes pièces, qui avaient été commandées
à loccasion du 700e anniversaire de la Confédération.»
Ainsi, au milieu de la haute pièce, se dresse un étrange
Totem, réalisé par lAllemand Ludwig Schaffrat. Ses
sept carreaux rouges sertis de plomb et entourés de verre incolore
intriguent.
Une place a également été faite pour dautres
réalisations. «On nous cède parfois des fonds datelier,
des outils de verriers ou des témoins de la recherche et du travail
des artistes, explique le conservateur. Ces dons sont très importants
pour lhistoire de lart et pour notre centre de recherche
sur le vitrail.» Enfin, un espace met en évidence le travail
de sauvegarde effectué par le musée. Un peu bringuebalantes,
les uvres sont présentées telles quelles ont
été reçues.
«Ces
vitraux ont été arrachés ou pliés lors de
transformations déglises, observe Stefan Trümpler.
Parfois des paroisses nous appellent pour débarrasser des caisses
qui les encombrent.» Des scènes denfants jouant,
ici en Asie, là dans le Grand Nord, datant des années
1970, ont par exemple été sauvées lors de la destruction
de léglise du Foyer Saint-Etienne à Fribourg.
Romont, Musée
du vitrail (château), jusquau 14 mars 2004. Ouvert de jeudi
à dimanche de 10 h à 13 h et de 14 h à 17 h. Du
20 décembre au 4 janvier, ouvert tous les jours sauf les lundis,
le 25 décembre et le matin du 1er janvier
Lagrandissement
est en vue
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«Lobjectif
que nous nous étions fixé est atteint»,
se réjouit Augustin Macheret, président du conseil
de fondation du musée. Après dix-huit mois, la
collecte de fonds pour lagrandissement et la réfection
du Musée du vitrail a permis de récolter près
de 1,46 million de francs. La rénovation et les transformations
du château se monteront à 4,9 millions de francs,
dont 3,6 millions à la charge de lEtat de Fribourg,
propriétaire du bâtiment.
«Nous devions trouver au minimum 1,3 million pour financer
les installations muséographiques et techniques du château,
explique Augustin Macheret. Largent supplémentaire
servira à couvrir les coûts inévitables
de suppléance durant la réalisation du futur musée.
Le conservateur Stefan Trümpler sera très occupé
par les travaux, mais le musée devra poursuivre ses activités.»
Le but est également de couvrir les frais engendrés
par le lancement et la promotion du futur musée. La recherche
de fonds va donc se poursuivre.
Les travaux prévoient une restauration des salles historiques
de laile fribourgoise construite à la fin XVIe
siècle. «Elles permettront daccueillir une
collection de mille peintures sous verre que le couple Ryser
a léguée au musée», indique le président
du conseil de fondation. Laile savoyarde sera réaménagée
et rendue accessible aux handicapés par la mise en place
de rampes et linstallation dun ascenseur. Quant
aux infrastructures sanitaires et aux installations de sécurité,
elles seront adaptées aux normes actuelles. Grâce
à lauvent qui sera désormais vitré,
un vaste espace dexposition à la lumière
du jour sera créé. Et les deux ailes du musée
seront reliées, afin de navoir plus quun
seul accès au bâtiment.
Reste que le projet doit encore passer la rampe du Grand Conseil.
Une mise à lenquête publique suivra. «Nous
avons déjà les préavis favorables des Services
cantonal et fédéral des biens culturels»,
signale Augustin Macheret. Si tout se passe bien, les travaux
débuteront dans le courant de lannée prochaine.
«Nous espérons pouvoir ouvrir en mai ou juin 2006.»
Une manière de marquer le 25e anniversaire du musée.
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Sophie
Roulin
13
décembre 2003
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