GRUYÈRE Projet commercial à Riaz
Recréer la vie dans le village

Paradoxe: alors que Riaz connaît un important développement en termes démographiques, les commerces y ferment les uns après les autres. Un processus qu’entend faire infléchir un ancien conseiller communal. Son projet: voir naître au centre du village un bâtiment qui abriterait les principaux services.


Agoriaz-Centre devrait prendre place sur cette parcelle de 4300 m2 située devant l’hôpital (N. Repond)

«Nous ne pouvons pas laisser notre village devenir définitivement une cité dortoir.» Fonctionnaire fédéral à la retraite, le Riazois Patrice Gremaud est bien décidé à mettre à profit son temps libre «pour se rendre utile à la société». Et en particulier à son village, dont il constate aujourd’hui avec regret la lente transformation: alors même que Riaz a vu sa population doubler depuis la construction de l’autoroute, ses commerces ferment les uns après les autres.
«Il n’y a pas si longtemps encore, le village abritait 800 habitants, pour quatre épiceries, deux boulangeries et deux laiteries, en plus de la poste et des auberges, rappelle cet ancien conseiller communal. Au-jourd’hui, pour plus de 1700 habitants, il ne reste plus que trois échoppes…» Un processus inéluctable? Peut-être pas: Riaz pourrait en effet bientôt compter en son centre un bâtiment de deux étages qui abriterait aussi bien des commerces qu’un bureau de poste, un établissement public que des cabinets médicaux, voire une salle paroissiale…
C’est en tout cas l’idée qui a germé dans la tête de Patrice Gremaud il y a bientôt deux ans et qui aurait le soutien des autorités communales. Un soutien que nuance toutefois la syndique Catherine Fehlmann: «Un bâtiment d’accord, mais qui embellisse le village et pas qui le détériore! A l’heure actuelle, le projet est sur la bonne voie, mais il est encore trop volumineux à notre goût…» Désireuse d’avoir une emprise sur l’avenir du terrain, la commune s’apprête d’ailleurs elle aussi à faire une offre d’achat à l’Association des communes de la Gruyère, propriétaire des lieux.

Droit d’achat assuré
En attendant, le nom du futur complexe est déjà tout trouvé: ce sera Agoriaz-Centre, en référence à l’antiquité grecque. On désignait alors par le terme «agora» la place bordée d’édifices publics, véritable centre de la vie politique, économique et religieuse de la cité. Or, c’est justement en plein centre du village que Patrice Gremaud s’est assuré un droit d’achat sur un terrain de 4300 m2, situé juste devant l’hôpital.
Le projet prévoit que le bâtiment, qui offrira une surface de plancher de 2500 m2 pour un volume de 14000 m3, soit semi-enterré. Ses concepteurs précisent qu’il ne devrait pas faire d’ombre aux commerçants de la place, s’ils le souhaitent, ceux-ci pourront être accueillis en son sein «prioritairement». Les premiers contacts auraient d’ailleurs démontré que l’intérêt existe bel et bien. La Poste, elle-même, se serait dite «vivement intéressée» à investir les lieux.
Coût estimé du bâtiment: quelque 4 millions de francs, dont 30% auraient déjà été réunis. Pour affiner le travail, son initiateur s’est assuré les services d’un partenaire, Antoine Ackermann, administrateur d’une entreprise bulloise active dans la construction. Les deux compères présenteront leur projet au terme de la prochaine assemblée communale, prévue le 28 avril.

Dès l’an prochain?
Si tout se passe comme les deux hommes le souhaitent, la mise à l’enquête du projet devrait tomber cette année encore. Quant à sa réalisation, elle débuterait dès l’an prochain. «Agoriaz-Centre se voudra un lieu convivial de rencontres, qui proposera un service de proximité moderne, efficace et fonctionnel à la population de Riaz, au personnel et aux visiteurs de l’hôpital ainsi qu’à une partie de la Basse-Gruyère», assurent ses promoteurs. Bref: l’endroit qui manque encore à Riaz.


Marc Valloton
19 avril 2003

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