FOOTBALL 1re LIGUE Avant Bulle - Guin

Gloire passée et futur ambitieux

Les 5 et 6 novembre prochains auront lieu à Wünnewil les championnats de Suisse de gymnastique artistique par équipes. L’occasion d’évoquer un système de formation élitaire, qui a déjà fait ses preuves.


Jean-Claude Waeber (à gauche, du temps où il entraînait Bulle, en 1994), ne ménage pas son club de cœur, tandis que Michel Sauthier veut croire en un avenir ambitieux

 

«A la retraite depuis deux ans, j’ai été le seul entraîneur professionnel de 2e ligue inter, puis de 1re ligue aujourd’hui.» Jean-Claude Waeber a beau avoir quitté la vie «active», il a gardé son sens de la formule et son goût du taquinage. Pour preuve le regard qu’il jette aujourd’hui sur ses «petits enfants singinois» et, surtout, sur le club dont il a connu les années glorieuses, avec deux promotions en LNB (1977 et 1980) et une en LNA (1981).

– Jean-Claude Waeber, comment se porte votre équipe de Guin?
On sort d’un match plein à l’extérieur face au leader. Cette victoire 1-0 à UGS ne peut que nous bonifier et nous donner confiance. Une chose est sûre, nous n’allons pas nous gêner pour taquiner l’adversaire. Car de toute façon nous ne savons pas défendre. Alors autant porter le danger le plus loin possible de notre goal! Malheureusement, je devrai faire sans Wohlhauser, blessé, ni Gerdhardt, suspendu.

– Après un départ tonitruant (3 victoires en 5 matches), Guin est un peu rentré dans le rang avant cette belle victoire chez UGS. Comment jugez-vous votre première partie de saison?
J’en suis très content! Nous visons le maintien, rien d’autre. Jean-Claude Waeber était habitué aux joueurs chevronnés. Notamment quand j’entraînais Bulle. Le président Gobet fixait les objectifs et allait chercher les joueurs qu’il fallait pour les atteindre. Là, je dois faire avec une équipe jeune. Il y a eu cet immense phénomène qu’a été la venue de Thoune en match de Coupe. Nous avons connu un contrecoup après cela, c’est normal. Mes petits enfants en ont eu plein les yeux, plein les oreilles, je suis heureux pour eux. Je ne regrette pas les points perdus après cela.

– Que connaissez-vous du FC Bulle 2005/2006?
Il y a deux ou trois ans que cette équipe se cherche une identité. Est-ce qu’elle en a encore une, ou pas? Le club a regroupé des joueurs de la région, mais peut-on rechercher cette indentification et, en même temps, annoncer des objectifs si élevés? Je ne le crois pas, c’est de la pression inutile. Car il faut se demander si, sur le terrain, on a donné les moyens de ses ambitions à l’entraîneur. Pour l’instant, je n’envie rien à Fribourg, ni à Bulle. Avec Guin, nous nous concentrons sur notre championnat. Je ne connais pas notre budget et, surtout, j’ai toujours refusé de connaître les salaires des joueurs. Les meilleurs sont sur le terrain, le reste m’est égal.

– Que devra faire Guin pour s’imposer?
Mettre un but de plus (rires)! J’espère surtout que nous assisterons à un bon match. Que les gens verront qu’après ce que Jean-Claude Waeber a apporté au FC Bulle, il n’a pas changé. Je veux que mes joueurs montrent leurs qualités et que le premier gagnant sera le football. Bulle joue à domicile, et on connaît ses ambitions. Alors la pression est de son côté. Guin est proche de le devancer au classement, si nous le faisons dimanche soir déjà, tant mieux! Après notre bon résultat à UGS, et sachant que ce match est capital pour Bulle, cela devrait inciter les gens à venir au stade.

– La suprématie cantonale entre clubs de 1re ligue, est-ce important pour vous?
Non, cela nous permet simplement de nous fixer un petit challenge. Un derby doit se vivre dans le bon sens du terme, on ne va pas s’entre-tuer. Après cela, le classement de Fribourg, Guin et Bulle, c’est surtout un sujet de conversation dans les buvettes.

– Qu’est-ce que cela vous fait de revenir à Bouleyres, où vous avez passé quinze ans?
Je l’ai déjà dit à mes joueurs, j’espère qu’ils se comporteront en grands sportifs. Car cette enceinte est celle qui m’a propulsé vers une carrière d’entraîneur. J’y ai connu des gens dévoués, qui s’investissaient énormément. Les joueurs entraient sur le terrain avec un cœur immense, ils aimaient tellement ce FC Bulle. Aujourd’hui, j’ai été choqué de voir les soucis du club, sa relégation. J’entrerai dans le stade de Bouleyres avec beaucoup d’émotion, avec un pincement au cœur en pensant aux absents, ces grands messieurs qu’étaient Jacques Gobet et Jacky Jelk.

– Vous allez rencontrer pour la première fois Michel Sauthier, chargé de redorer le blason du FC Bulle. De quoi allez-vous parler avec lui?
Je vais d’abord lui demander s’il se plaît à Bulle, s’il a bien été accueilli. Je connais son nom par le FC Sion. Quand un monsieur comme lui arrive, on ne peut que lui souhaiter de bonnes choses. Bulle reste mon premier club, je serai toujours très intéressé et ému par tout ce qui lui arrive.


Bien malin qui peut pronostiquer un résultat du FC Bulle. Car cette saison, les hommes de Michel Sauthier oscillent entre l’héroïsme (la victoire face à Serrières notamment) et le pathétique (le camouflet de Chênois). Difficile, dans ces conditions, de se montrer à la hauteur de ses ambitions, même si des progrès ont été constatés samedi à Echallens. Le point avec son entraîneur valaisan, dont le mandat est de propulser Bulle vers une nouvelle promotion.

– Michel Sauthier, comment se porte votre équipe?
Par rapport à nos deux matches précédant le dernier face à Echallens, elle va mieux. L’esprit aussi. Jusqu’à présent, nous ne jouions pas si mal, mais nous manquions d’esprit offensif. Il ne s’agit pas de réussite, mais d’animation en attaque. Nous avions besoin d’un vent de folie, il est en train de se déclencher. Kouamé et Rime sont incertains pour dimanche.

– Pour l’heure, le FC Bulle n’est pas à la hauteur de ses ambitions. Comment l’expliquer?
Le comité et moi-même, nous n’avions pas pris conscience de l’effet de la relégation. Il a pesé lourd. Car pendant les six derniers mois de la saison passée, les joueurs ont régressé. Comme nous avons ensuite gardé la même ossature, ils n’étaient pas dans les meilleures conditions pour entourer et tirer en avant les joueurs qui venaient des ligues inférieures.

– Mais la donne était connue en août déjà. Vous êtes-vous donc trompé sur l’objectif annoncé?
Je l’ai dit, le traumatisme de la relégation a été mal analysé. Tant que nous ne serons pas largués, nous allons jouer pour participer à ces finales. Si, ce printemps, nous voyons qu’il n’y a plus aucune chance de les faire, nous commencerons à préparer la saison prochaine. D’ici là, chaque semaine, nous travaillerons pour gagner le match du week-end.

– Que connaissez-vous de Guin?
Pas grand-chose, je ne l’ai jamais vu jouer, mais j’ai quelques renseignements. Je connais son entraîneur de réputation, je n’ai entendu que de bonnes choses à son sujet. Une équipe fraîchement promue qui réussit un championnat aussi intéressant, avec une belle victoire à UGS, mérite largement notre respect.

– Que faire pour battre les Singinois?
Nous allons repartir sur les bases de samedi, en essayant d’imprimer davantage de rythme et de percussion. A Echallens, la tactique en 3-5-2 a bien fonctionné, je pense que c’était le moment de changer quelque chose. Ce dispositif nous permet d’amener plus de frein au milieu, où nous avons des joueurs capables de faire circuler le ballon. Nous amenons plus vite le danger en attaque et nous sommes mieux repositionnés, tout en mettant plus de pression sur l’adversaire. Dimanche, nous allons nous baser sur notre jeu, pas sur celui de l’adversaire.

– La suprématie cantonale entre clubs de 1re ligue, est-ce important pour vous?
J’en entends parler autour de moi, mais étant Valaisan, je suis un peu étranger à tout cela. Personnellement, je ne veux pas que Bulle soit premier du canton, mais du championnat. C’est nettement plus important. Toutefois, un derby reste passionnant. J’espère qu’il y aura des rebondissements, du public et que la fête sera belle dans les tribunes comme sur le terrain.

– Vous allez rencontrer pour la première fois Jean-Claude Waeber, qui a connu les heures glorieuses du FC Bulle. De quoi allez-vous parler avec lui?
Je préférerais le retrouver en tête-à-tête en dehors du contexte de la compétition. Je connais le passé du club par la presse, mais je ne l’ai pas vécu. Cela m’intéresserait beaucoup d’en parler avec lui, et aussi de son parcours, car c’est un entraîneur très expérimenté.

Propos recueillis par
Karine Allemann
5 novembre 2005

Une I Editorial I Gruyere I Veveyse/Glâne I Fribourg

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