200 ans Police cantonale

«Les tâches ont évolué. L’aspect extérieur de la Gendarmerie s’est modifié. Mais la disponibilité et la volonté de servir notre pays, ces valeurs essentielles dans notre mission, sont restées immuables.» Ainsi parle Pierre Schuwey, chef d’une Gendarmerie qui fête cette année ses 200 ans. Un bicentenaire que la Police cantonale a décidé de célébrer, ne serait-ce que pour «rendre hommage à toutes les personnes qui ont fait l’histoire de ce corps», a déclaré hier le commandant Pierre Nidegger.
C’est dans le somptueux cadre du château de Petit-Vivy, à Barberêche, en présence de deux gendarmes en uniforme d’époque (1910), que les médias ont découvert le programme des manifestations échelonnées tout au long de l’année (lire encadré). Par leur présence à la Corrida bulloise et leur participation à des «cyclotrons», les gendarmes contribueront à sponsoriser le voyage aux jeux Olympiques de personnes souffrant d’un handicap mental.
Le corps fribourgeois de «gendarme à pied» a été institué par la loi du 16 mai 1804. Cette maréchaussée d’une quarantaine d’hommes armés de sabres a été créée sous l’impulsion de l’Acte de Médiation, en 1803, comme nombre d’autres gendarmeries cantonales. Les «gens d’armes», au sens étymologique, devaient déjà si possible comprendre et s’exprimer dans les deux langues…
Affiche spéciale, logo ad hoc, plaquette historique (non disponible pour le grand public): la Gendarmerie a tout fait elle-même en exploitant à fond les compétences de la troupe. C’est pour cette raison que le bicentenaire ne coûtera que 50000 francs, sans compter le soutien apporté par les quatre piliers de l’économie fribourgeoise (BCF, ECAB, EEF, TPF). Clou des festivités: des contrôles de vitesse seront effectués «à l’ancienne», c’est-à-dire à l’aide d’un chronomètre, tels qu’ils furent pratiqués dès 1931. Les contrevenants ne se verront pas infliger d’amende. Mieux: les autres recevront une plaque de chocolat en guise de récompense.

De Carrard à l’OTS
Hier comme aujourd’hui, ces hommes et ces femmes ont embrassé une carrière difficile, écrit Claude Grandjean, dans la préface de la plaquette. «Les faits divers les propulsent un jour au rang de héros et le lendemain déjà au banc des empêcheurs de tourner en rond», poursuit le directeur de la Sécurité.
De faits divers, l’histoire fribourgeoise de ces deux derniers siècles n’en manque pas. Citons, parmi d’autres, les insurrections du Glânois Nicolas Carrard (1850-1853), les émeutes de Fribourg (1932) et de Bulle (1944), l’affaire des bandits de Matran (chasse à l’homme en Gruyère à la suite de l’évasion de trois détenus en 1961) et le massacre de l’Ordre du Temple solaire à Cheiry (1994).
Au nombre des dates marquantes figurent en outre l’arrivée du téléphone dans les postes de gendarmerie (1902), les premiers véhicules de la police (moto en 1926, side-car en 1931 et voiture en 1938). Mentionnons enfin, actualité oblige, la visite pontificale de Jean Paul II à Fribourg (1984).
Un mot encore sur les hommes du commandant Nidegger, pour y noter la présence de… 19 femmes sur un effectif de 350 gendarmes. Les dames y sont incorporées depuis 1999, alors que les hôtesses de police œuvrent depuis 1975. Si bien que les femmes représentent aujourd’hui 10% des effectifs de la Police cantonale (520 personnes).

Le programme 2004

— 16 juin: contrôles de vitesse à l’ancienne (avec un chronomètre) au centre du canton.
— 19 juin: journée portes ouvertes entre 9 h et 16 h au Centre d’intervention de la Gendarmerie (CIG) de Granges-Paccot: visite, animations et démonstrations (groupe d’intervention, conducteurs de chiens, école de police).
— 30 juin: contrôles de vitesse à l’ancienne dans le Nord.
— 3 juillet: portes ouvertes au CIG de Domdidier (programme et horaire: cf. le 19 juin).
— 15 septembre: contrôles de vitesse dans le Sud fribourgeois.
— 18 septembre: portes ouvertes au CIG de Vaulruz (programme et horaire: cf. le
19 juin).
— 1-10 octobre: présence à la Foire de Fribourg, avec une journée officielle de la Gendarmerie le 1er octobre.
— 20 novembre: participation à la Corrida bulloise en partenariat avec la fondation Special Olympics Suisse (course en tandem d’un gendarme avec un handicapé mental).
— 17 décembre: Acte officiel du bicentenaire, avec défilé de l’Uni-Miséricorde à l’Hôtel de Ville (gendarmes, Contingent des grenadiers, Landwehr, Cadre noir et blanc), où sera inaugurée une plaque commémorative à 9 h 30. Cérémonie d’assermentation de l’Ecole de police 2004 à 10 h 30 à la cathédrale Saint-Nicolas.

Sébastien Julan
8 juin 2004

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