LES CINQ ANS D'ESPACE-GRUYÈRE Centre polyvalent

Espace sportif en Gruyère?

Espace Gruyère a été conçu pour accueillir toutes sortes de manifestations, y compris des événements sportifs d’envergure. Beat Kunz évoque les perspectives d’avenir du centre polyvalent et un sujet en suspens: l’ouverture estivale de la patinoire.


Pensionnaires d’Espace Gruyère en janvier 2002, les hockeyeurs lausannois étaient formels: vu la qualité des installations, les équipes professionnelles de hockey se battraient pour organiser leurs camps d’été à Bulle. Si la patinoire était ouverte… (arch. C. Haymoz)

 

Le succès remporté en novembre dernier par les championnats de Suisse de judo organisés à Espace Gruyère l’a démontré: le centre polyvalent bullois est bien conçu pour accueillir des manifestations sportives, même en automne quand le sol est recouvert de glace. «Depuis deux ans, la demande en ce sens augmente», reconnaît d’ailleurs Beat Kunz, directeur d’Espace Gruyère. A l’heure où le centre fête ses cinq ans d’exploitation, perspectives d’avenir «sportif» avec son directeur.

– Beat Kunz, Espace Gruyère s’apprête-t-il à accueillir d’autres manifestations sportives d’envergure nationale?
Il faut d’abord rappeler que l’activité sportive principale du centre reste le patinage artistique et le hockey. Les deux clubs de la région sont les principaux utilisateurs de la patinoire. Pendant six mois, 150 matches sont organisés par le HC Bulle-la Gruyère. Mais c’est vrai que depuis deux ans, d’autres disciplines sportives nous approchent. Les championnats de Suisse de judo, par exemple, ont remporté un tel succès que la Fédération suisse envisage de faire homologuer la halle polyvalente pour d’autres compétitions importantes. Et en 2005, nous devrions notamment accueillir une compétition de unihockey et le HCBG désire organiser un grand tournoi national U13.

– Est-ce une opération rentable de transformer la patinoire pour un autre événement?
Oui! Sinon, nous ne le ferions pas. Mais cela nécessite un dialogue avec nos deux principaux utilisateurs. Notre rôle est de permettre ce genre d’événements tout en offrant une compensation au club de patinage et au HCBG. Cet automne, par exemple, la patinoire a ouvert huit jours plus tôt pour compenser sa fermeture pendant les championnats de judo.

– On dit que l’appétit vient en mangeant. Le club de patinage et le HCBG sont-ils satisfaits de leurs heures de glace?
La collaboration est bonne avec l’ensemble de nos utilisateurs. Nous nous arrangeons pour leur offrir la meilleure cohabitation possible. Mais les besoins se font croissants. Au vu de ses bons résultats, c’est notamment le cas du club de hockey.

– L’organisation de manifestations sportives, est-ce un secteur que vous souhaitez développer particulièrement?
Pour nous, il est certain que les expositions et les salons génèrent la marge la plus importante. Par contre, il ne faut négliger aucun créneau et le sport en fait partie. D’autant plus que ce genre d’événements attire des visiteurs dans la région et fait parler dans la presse (voir encadré). Les retombées touristiques sont intéressantes. Sur le plan de la publicité, toutefois, nous n’avons pas ciblé spécialement les milieux sportifs, mais nous nous adressons à tous les utilisateurs potentiels.

Pourquoi pas de la glace en été

Ravis des installations bulloises qu’ils découvraient l’hiver 2002 – Malley était trusté par les patineurs artistiques – les joueurs du Lausanne HC étaient formels: si la patinoire ouvrait en été, et vu le cadre naturel de la Gruyère, bon nombre d’équipes professionnelles se battraient pour y organiser leurs camps de préparation. De quoi donner des idées à Beat Kunz? «D’abord, cela prouve que même des équipes de ce niveau peuvent être confrontées au problème de la patinoire fermée, rigole le directeur d’Espace Gruyère. Mais ce n’est pas à nous de nous prononcer à ce sujet, puisque les frais d’exploitation de la patinoire incombent à la commune de Bulle [n.d.l.r.: budget d’exploitation pour six mois de glace: 400000 francs, dont 300000 francs pris en charge par la ville]. Nous avons fait une proposition au Conseil communal et le dossier est en cours.»
«Il n’y a pas encore eu de réflexion de fond», précise Francis Seydoux, secrétaire central de la commune. «Il est impossible d’envisager une rentabilisation directe de la patinoire. Surtout qu’en été les coûts d’exploitation seraient bien plus élevés et la consommation d’énergie plus importante. Pour se forger une opinion, il faudra analyser les retombées indirectes sur la région. Il y a évidemment plusieurs arguments en faveur de cette possibilité et la question sera étudiée prochainement.»

 

Karine Allemann
29 janvier 2004

Une I Editorial I Gruyere I Veveyse/Glâne I Fribourg

Droits de reproduction et de diffusion réservés © La Gruyère 2003 – Usage strictement personnel