VEVEYSE Remaufens

Super Mario entre au musée

Que les fanatiques de Nintendo & Co se réjouissent: Didier Mottaz, forain et ancien informaticien, s’apprête à ouvrir un musée interactif principalement dédié à la marque japonaise. Le collectionneur de Remaufens, spécialiste du «rétro-gaming», entend sauvegarder ce vaste patrimoine technologique et ludique. Inauguration le 11 mars.

Environ 160 consoles et 2000 jeux occupent les 70 m2 du Club Nintendo Collector’s aménagé par Didier Mottaz

Que faire lorsqu’environ 2000 jeux vidéo et près de 160 consoles sont entassés du sol au plafond de son salon? Ouvrir un musée, pardi! Un projet concrétisé par Didier Mottaz, 42 ans. Depuis décembre dernier, cet ancien informaticien travaille dur pour aménager les 70 m2 du rez-de-chaussée de sa maison de Remaufens. Le 11 mars marquera la présentation au public de son bébé, le Club Nintendo Collector’s. Les férus de rétro-gaming y trouveront tous les objets avec lesquels ils ont passé – et passent encore – des heures à faire bouger de grossiers paquets de pixels sur leur télévision.
Toutes les marques seront exposées, mais la firme nippone Nintendo sera particulièrement mise en évidence. «C’est mon fabricant préféré, avoue Didier Mottaz. Ils ont toujours eu une longueur d’avance au niveau technologique.» Le quadragénaire se faufile entre les étagères, les tables et les pianos – son amie est professeure au Conservatoire de Vevey – et exhibe des produits développés par la marque qui a créé Super Mario. Certains datent du début des années 1980, d’autres n’ont même pas vu le jour dans les rayons. Des objets de collection, aux yeux de Didier Mottaz. «Ils ne valent plus grand-chose dans le commerce, mais les fans se les arrachent!»
La passion est palpable chez le Veveysan. Il peut retracer l’histoire de chaque objet, apportant une dimension historique toute particulière à ce patrimoine qu’il essaie de sauvegarder depuis une vingtaine d’années. Ici, la version d’un jeu sorti uniquement au Japon, là, une vieille Famicom, l’ancêtre de la NES européenne, ou encore un Tetris de table… Zelda et consorts forment ici un historique technologique qui permet de constater à quel point les éditeurs tentaient, à l’époque, d’audacieuses percées sur le marché. Des exemples? Le robot Nintendo, développé au milieu des années 1980, qui exécute les ordres émis par l’écran TV afin d’aider le joueur à progresser. Les premier essais de consoles à lecteur CD, ou encore la iQue, une version de la Nintendo 64 japonaise qui exploitait les vertus d’internet, qui n’en était alors qu’à ses balbutiements…

Centaines de passionnés
Les produits actuels sont peu présents dans le musée, situé à l’entrée du village. Didier Mottaz serait-il nostalgique? «Je trouve simplement que les jeux d’aujourd’hui ne sont que des DVD interactifs. L’aspect ludique a disparu. Tout est trop poussé, trop violent. Moi, je veux jouer pour me détendre!» Et il n’est pas le seul. Des clans de passionnés existent dans le monde entier. «Je connais une centaine de joueurs fous comme moi. On se regroupe au sein d’associations.» Comme le Swiss Gamers Network, dont il est membre. Selon lui, certains peuvent payer jusqu’à 1000 francs pour une heure de manette avec une rareté.
Dans ce temple du joypad, qui ouvrira deux après-midi par semaine, les visiteurs pourront discuter de leur passion et, surtout, essayer des jeux. Il n’y aura pas de vente directe, une activité que Didier Mottaz exerce professionnellement depuis dix ans dans les foires du pays avec un autre stock.
L’idée d’un musée est due à l’amie du collectionneur, qui voulait de la place au salon. Hors de question de tout vendre! Didier Mottaz aménage alors lui-même son musée. «J’ai commencé en décembre, cela a pris du temps. Heureusement, il n’y a pas eu beaucoup de complications.» La suite? Il participera en avril à Polymanga, à Lausanne, et au Salon du livre de Genève, à Palexpo, en mai.

Sur internet: www.club-nintendo.ch et www.swissgamers.net