L'équipe part à vau-l'eau

Finaliste du groupe 5 le printemps dernier, le CP La Glâne connaît une deuxième saison en 2e ligue difficile. Après avoir échoué de peu dans la course aux play-off, les hockeyeurs glânois pointent désormais à la dernière place du tour de relégation. Explications de cette chute avec Sébastien Python, homme à tout faire du CPG sur le départ.

Le CP La Glâne a commencé le championnat sans disposer de trois blocs complets. Trop peu pour la 2e ligue

Pour le CP La Glâne, les années se suivent et ne se ressemblent pas. Au printemps dernier, pour sa première saison en 2e ligue, le locataire de la patinoire de Romont parvenait jusqu’en finale du groupe 5. Douze mois plus tard, voilà le capitaine Laurent Vallélian et ses coéquipiers menacés de relégation, après avoir manqué de peu le train des play-off.
Un malheur ne venant jamais seul, Sébastien Python quittera le comité du club glânois au terme de la saison. Vice-président, responsable technique et, surtout, homme à tout faire du CPG, l’habitant de Torny-le-Grand évoque la situation de son club de cœur.

– Dès que l’on évoque le CP La Glâne, le nom de Sébastien Python vient forcément sur les lèvres. Pourquoi avoir décidé de rendre votre tablier?
Je faisais déjà partie du comité qui a créé le club, il y a onze ans, au moment de la construction de la patinoire. Après tout ce temps, je ressens une certaine lassitude. Je souhaitais déjà me retirer le printemps dernier. Mais, faute d’avoir déniché une personne pour reprendre les rênes et à la demande de certains membres, j’ai rempilé. Le gros problème est que nous manquons de personnes prêtes à s’investir. Les membres du comité, essentiellement des joueurs actifs, doivent accumuler les fonctions et en viennent à accomplir les choses par obligation. A force, cela devient lourd.

– Après avoir tutoyé les sommets la saison dernière, le CPG voit aujourd’hui le couperet de la relégation se rapprocher dangereusement. Comment l’expliquer?
Lors de notre première année en 2e ligue, nous avons surpris un peu tout le monde. Et, comme souvent, il est toujours plus difficile de confirmer lors de la saison suivante. Toutes les formations du groupe nous attendaient au tournant. Quelques défaites, deux ou trois tiraillées entre certains joueurs et l’entraîneur – il faut reconnaître que nous avons deux ou trois «sales tronches» au sein de l’équipe – et tout s’est enchaîné.

– Cette spirale de la défaite est aussi la conséquence d’un effectif très limité quantitativement…
La saison précédente, nous avions bâti l’équipe très tôt. Cette année, cela n’a pas été le cas, et on ne monte pas un groupe au mois de juillet! Comme les démarches ont été entreprises plus tard et que certains ne sont pas venus après avoir pourtant donné leur accord, l’effectif était un peu juste avant même le début du championnat.

– Aborder une saison avec moins de trois blocs complets, cela augurait un championnat difficile, non?
Tous nos joueurs paient une cotisation pour pouvoir évoluer en 2e ligue. Dès lors, on ne peut pas prévoir un effectif de 22 éléments. Les remplaçants seraient forcément mécontents, et cela occasionnerait des tensions au sein de l’équipe. L’idée était de démarrer le championnat avec trois blocs complets, plus un ou deux éléments. Mais, avec les quelques désistements d’avant-saison, le contingent n’était plus que de 13 ou 14 joueurs. Quelques blessés, des absences, et voilà comment nous nous retrouvons actuellement à composer avec une dizaine de joueurs.

– Hormis les problèmes d’effectif, des erreurs ont-elles été commises?
Oui et non. A mon sens, nous sommes peut-être montés un peu trop vite de la 4e à la 2e ligue. Par un concours de circonstances, nous avons toujours eu la chance de disposer d’une bonne équipe, sans jamais avoir fait de folies ni rémunéré des joueurs. Cette ascension en 2e ligue n’avait jamais constitué une priorité et était peut-être prématurée.

– Moins d’une centaine de spectateurs recensés la saison dernière lors de la finale face à Uni Neuchâtel: en plus, du côté de Romont, le hockey ne fait pas recette…
La Glâne n’est pas une région de hockey. De plus, comme aucun joueur ne provient de Romont ou des alentours, les gens ont de la peine à s’identifier à cette équipe.

– Le CPG a-t-il encore un avenir en 2e ligue?
A long terme, il n’est pas possible de prétendre évoluer à cet échelon si le club ne dispose pas de juniors derrière, capables d’alimenter l’effectif de la première équipe. Le partenariat que nous avions mis en place avec le HC Bulle il y a quelques années n’a jamais véritablement fonctionné, faute de réelle volonté commune. De notre côté, nous n’avons pas suffisamment cherché à développer ce partenariat. Si la collaboration avait été meilleure, nos soucis d’effectif ne seraient peut-être pas aussi importants aujourd’hui.

– Et si le CPG devait se maintenir au terme de la saison?
Personnellement, je vois mal l’avenir proche du CPG en 2e ligue. En regard du contingent actuel et des bruits de départs ou d’arrêts de la compétition, à ce niveau-là du moins, comment trouver les joueurs pour former une équipe de 2e ligue? Sans parler de la présence de trois autres équipes fribourgeoises à ce niveau, auxquelles il faut encore ajouter Château-d’Œx. Au comité, il est d’ailleurs question de demander une relégation volontaire en 3e ligue (voir-ci-dessous).

– A vos yeux, pour le CPG, ça sent la fin d’un cycle…
Oui. A moins de dénicher quelques personnes motivées, prêtes à tirer le bateau et à assurer un avenir en 2e ligue. Reste que je trouve dommage d’en être arrivé là. Car, sans jamais faire de folies ni connaître de soucis financiers, nous avons réussi à faire notre petit bonhomme de chemin.

CP La Glâne - Gelémont 4-6 (2-2 2-2 0-2)
Dernière période fatale

?Défait 4-6 mardi soir sur sa patinoire par Delémont, le CP La Glâne occupe désormais la dernière place du tour de relégation du groupe 5. Conséquence: les hockeyeurs glânois joueront très gros ce samedi à Fleurier, à l’occasion de leur dernier match de poule. Une défaite serait en effet synonyme de barrage contre le dernier du groupe 6 – Nendaz ou Anniviers – dont le perdant se verrait relégué en 3e ligue.
Face à Delémont, La Glâne a tout perdu en fin de match, alors que le score était de 4-4 (buts pour le CPG de Sudan et de Fabien Vallélian, chacun auteur d’un doublé). Les Jurassiens ont inscrit le 5-4 à la 58e, avant d’enfoncer le clou à trente secondes du terme, dans le but vide. «Depuis un certain temps, rien ne tourne en notre faveur, et ça continue! peste l’entraîneur Olivier Monney. Contrairement à notre dernière sortie, nous avons livré un bon match. Nous avons fait le jeu, mais ça ne voulait pas rentrer. L’équipe a vraiment la poisse du dernier.»

Alain Sansonnens 22 février 2007

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