FOOTBALL
1re LIGUE La Tour/Le Pâquier - Bulle 3-1 (2-0)
«On
sest senti investis»
Ce
derby, les joueurs et les fans de foot de la région y pensent depuis
le 10 juin, date de la promotion de La Tour/Le Pâquier en 1re ligue.
«La Gruyère» propose cinq face-à-face auxquels
on pourrait assister demain, entre des joueurs qui, souvent, se côtoient
depuis longtemps. Histoire de faire connaissance avec une partie des acteurs
et, surtout, den savoir un peu plus sur les paroles quils
échangeront entre les vestiaires et le terrain, dimanche sur le
coup de 16 h.
Les acteurs du derby
sont passés par tous les états dâme, pour le
plus grand plaisir des nombreux spectateurs
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«BIEN
SÛR!»
«Bon match, Yves.» Aux encouragements du speaker de La Tour/Le
Pâquier, dimanche au Parc Nestlé, Yves Bussard a répondu
dun assuré «Bien sûr!», avant de prendre
place sur son banc. Il le savait bien, lentraîneur tourain,
que ses troupes nallaient pas le lâcher un jour de derby historique
face à Bulle. Mission réussie pour le nouveau venu en 1re
ligue, magnifique vainqueur dun duel qui a tenu en haleine 1600
spectateurs.
TIGRE
ET CHATON
Consignes dYves Bussard: prendre Bulle à la gorge et ne pas
le laisser respirer. Consigne de Steve Guillod: presser autant que faire
se peut les Tourains. Ce match ouvert pouvait tourner dans un sens comme
dans lautre, mais cest La Tour/Le Pâquier qui sest
montré le plus réaliste.
Une superbe reprise de volée de Grougi (18e, 1-0), puis un tir
au coin des seize mètres de Voelin (23e, 2-0): les Tourains semblaient
irrésistibles. Guillod tentait alors de colmater la brèche
de sa défense à trois en introduisant Olivier Murith, mais
le mal était fait.
Bulle sest montré plus dangereux à la reprise. Et
si Voelin a raté le 3-0 par deux fois, une tête de Meoli
relançait définitivement la rencontre (49e, 2-1). On a ensuite
frisé légalisation sur autogoal, quand un renvoi du
défenseur tourain Martin touchait la transversale de Schwitzguebel.
Mais un dernier coup de poker bullois permettait à La Tour de se
mettre à labri dans les arrêts de jeu. Bally monté
à la rescousse des siens pour lultime coup franc, Schwitzguebel
captait le ballon avant de le relancer sur Belounis au milieu du terrain.
Le Français na pas hésité avant de frapper.
Le long trajet du cuir sest effectué dans un silence de cathédrale,
chacun retenant son souffle. Avant, pour la majorité, de laisser
éclater sa joie quand le ballon sest logé dans les
filets vides.
«On a retrouvé La Tour de la saison dernière, avec
un état desprit de tigre, se félicite Richard Grougi.
Quand on est comme ça, rien ne nous arrête et toutes les
prises de risques nous réussissent.»
En face, la mine dépitée des Bullois relevait plus du chaton
que du tigre. «La différence, cest la concrétisation,
souffle Lucien Dénervaud. Quand Voelin rate le 3-0 et quon
revient au score, jai pensé que ce serait un tournant. Mais
bon, on a la poisse
»
«Même pas eu peur! rétorque pour sa part Grougi. Je
savais quon était costauds. Bulle a peut-être dominé
sur le terrain, mais ne sest pas créé tellement doccasions.
Même la transversale venait dun gars à nous (rires)!
Pendant toute la semaine, la pression est montée gentiment. On
voyait le comité qui sactivait pour ce match, on sest
senti investis.»
On la dit et redit, La Tour/Le Pâquier possède une
capacité folle à se surpasser, ce qui devrait lui permettre
de vivre une belle saison. Reste aux hommes dYves Bussard à
gagner en régularité.
DURES,
LES CRITIQUES
La déception de Dénervaud contrastait avec la joie légitime
des Tourains. Cest que lorsquun attaquant ne marque pas, il
traîne toute la misère du monde sur ses épaules. «Le
staff et léquipe sont vraiment derrière moi. Mais
cest dur dentendre les critiques des gens autour du terrain.
Jessaie de me battre, jaimerais bien remercier mes coéquipiers
de leur confiance. Mais ça ne passe pas. Il faut continuer à
sentraîner pour que ça change.»
Sûr que le grand Lucien finira par faire taire les petites langues
bien intentionnées.
THE
PLACE TO BE
Succès sur toute la ligne pour ce premier derby gruérien.
Deux parachutistes pour apporter le ballon du match, 1600 spectateurs
massés au bord du terrain parmi lesquels tous les politiciens
de la région en campagne et deux équipes qui ont
joué loffensive à fond: dimanche, le Parc Nestlé
était the place to be.
A noter, aussi, que les deux formations ont assuré le spectacle
en privilégiant loffensive, le tout avec un engagement total,
mais dans un état desprit digne de la journée du fair-play
décrétée par lASF. Pour preuve, un seul carton
distribué par larbitre Massimo Santoro, pour une faute de
main qui plus est.
On se pourlèche déjà les babines du match retour,
dimanche 29 avril à Bouleyres.
L'entraîntuer
a dit
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Yves Bussard
était fier des siens: «La première mi-temps
nous appartient totalement. Je savais que la défense bulloise
était remaniée, je voulais mettre de la pression
à outrance pour provoquer ses erreurs. En seconde période,
nous encaissons trop vite, puis nous avons été malmenés.
Mais cela nous a permis de voir la solidarité du groupe.
Ce fut un match magnifique, avec de belles actions, le tout dans
un esprit fair-play.»
Il faut dire quYves Bussard avait bien préparé
son coup dimanche: entraînement léger à 10
h, repas en commun dans le chef-lieu, billard, baby-foot et trajet
retour Bulle-La Tour à pied. «Jai dit à
mes gars que jouer devant 1600 spectateurs, cétait
peut-être quelque chose qui ne leur arriverait quune
fois dans leur vie. Il fallait réussir à se libérer.
Aujourdhui, la meilleure équipe a gagné. Et
cétait La Tour.»
Le technicien est désormais tourné vers Guin, où
il se rend mercredi: «Cest un match que nous devons
aussi gagner pour nous stabiliser.»
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Steve Guillod
a pris un risque. «Comme il me manque une grande partie de
mon arrière-garde, je me suis dit que la meilleure défense
serait lattaque. Jai donc évolué à
trois arrières et trois attaquants. Ce choix nétait
peut-être pas judicieux, jen prends une part de responsabilité.
Le grand paradoxe de notre prestation est que nous avons été
plus dangereux en revenant à notre système en 4-5-1.
Actuellement, notre impuissance devant le but est terrible. Compte
tenu de notre engagement et de notre prise de possession du terrain
en deuxième mi-temps, le nul aurait été mérité.
A relever que La Tour a réalisé une entame de match
impressionnante. Les deux équipes ont démontré
un engagement total, avec beaucoup de respect sur le terrain, mais
aussi entre les bancs.»
Et de préciser: «Nous comptons de nombreux jeunes joueurs
fribourgeois, davantage dailleurs que La Tour. Mais une équipe
est jugée selon son classement, alors nous nous devons de
réagir, samedi à la maison face à Fribourg.»
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