COUPE DU MONDE Finale Italie - France

Qui sera champion du monde?

Au bénéfice d’un dispositif tactique impressionnant, l’Italie et la France disputent demain l’ultime duel de cette Coupe du monde. Présentation de la finale par le biais de six face-à-face décortiqués par des footballeurs de la région.

Un groupe articulé autour de Zidane pour la France, une équipe tenue de main de maître par Cannavaro pour l’Italie (photomontage La Gruyère)

 

Marcello Lippi - Raymond Domenech
Yves Bussard (entraîneur de La Tour/Le Pâquier): «Ces deux entraîneurs appliquent une défense de fer. Forcément, pour arriver à ce stade de la compétition, ils sont tactiquement et techniquement au point. Les deux équipes n’étaient pas terribles en préparation, leurs résultats montrent que les deux entraîneurs ont préparé leur coup sur une durée de plusieurs semaines, pour arriver au bout en étant au top le 9 juillet. Je me dis surtout que ce doit être difficile de gérer de tels groupes de 23, avec des joueurs à fortes personnalités, qui gagnent tous des salaires mirobolants. Vu de l’extérieur, il semble qu’ils aient deux personnalités assez similaires, renfermées. Je regrette un peu qu’ils aient tendance à enfermer leurs joueurs, à trop insister sur le replacement défensif plutôt que sur le fait d’aller de l’avant.»

Gianluigi Buffon - Fabien Barthez
Thierry Bally (gardien du FC Bulle): «Cette finale verra à l’œuvre les deux meilleurs gardiens du monde actuels. Etant de la même génération, ils évoluent dans un style assez proche. Buffon est très impressionnant sur sa ligne. Barthez, lui, est redoutable dans les face-à-face. Contre le Portugal, je l’ai trouvé aussi très à l’aise sur les sorties aériennes.» Le grand «Gigi» a les faveurs du portier de Bouleyres. «A l’heure actuelle, Buffon est au-dessus de tous les autres. Les Français devront être très percutants pour trouver la faille et la mettre au fond. Reste que Barthez a montré ses qualités et est revenu à son meilleur niveau lors de ce Mondial. Tout comme les “vieux” de l’équipe de France.»

Fabio Cannavaro - Lilian Thuram
Olivier Murith (défenseur central du FC Bulle): «Ces deux joueurs sont extraordinaires. Ils ne sont jamais battus et ils gagnent la très grande majorité de leurs duels. Cannavaro est mon modèle, il est le meilleur défenseur au monde, supérieur à Thuram. Il est naturellement moins avantagé que le Français de par sa taille, mais il gagne des duels de la tête face à des joueurs qui font 20 cm de plus que lui. Au niveau du placement et de l’anticipation, c’est le meilleur. En plus, chez lui, on a l’impression que tout est facile, un peu comme chez un milieu offensif de talent. Il touche la balle de façon naturelle, il ne tacle quasiment jamais, parce qu’il n’en n’a pas besoin. Chez Thuram, les gestes se font plus à l’arraché. Mon cœur va toujours à l’équipe où joue Zidane, mais je pense que l’Italie va gagner. Car les Français ont terminé leur demi-finale sur les genoux.»

Andrea Pirlo/Genarro Gattuso - Claude Makelele/Patrick Vieira
Yannick Zaugg (milieu défensif du FC Bulle): «Pirlo et Makelele sont à l’heure actuelle les deux meilleurs milieux récupérateurs du monde. Ce sont des pièces essentielles de leur formation. Les statistiques démontrent d’ailleurs qu’ils touchent un maximum de ballons. Ils apparaissent comme les véritables plaques tournantes de leur équipe, dans le rôle qui est le leur, plus discret qu’un Zidane, mais tout aussi important.» Le récupérateur du FC Bulle avoue un faible pour la paire italienne, tant sentimentalement que techniquement. «Gattuso et Vieira sont des battants d’égale valeur, alors que Pirlo et Makelele sont plus créatifs. Et là, je donne un léger avantage à l’Italie. Pirlo est un joueur hyper complet, peut-être le plus complet du moment. Il est redoutable sur les balles arrêtées et il est capable de marquer, plus que tous les autres joueurs évoluant au même poste que lui.»

Francesco Totti - Zinedine Zidane
Sébastien Voelin (milieu offensif de La Tour/Le Pâquier): «Totti a évolué en deçà du niveau de ses coéquipiers, même s’il est monté en puissance au fil du Mondial. Zidane était, lui aussi, bien en dessous au début du tournoi, avant de retrouver un niveau incroyable. Et la France avec un grand Zidane, c’est une France qui va en finale. Je l’ai même rarement vu aussi efficace et important pour son équipe. Contre les Brésiliens, on aurait pu croire qu’il avait un maillot jaune sur les épaules, tant il leur a fait tourner la tête.» Dimanche, avec les deux meilleures défenses de la Coupe du Monde, le demi offensif tourain craint que le match ne soit très fermé. «Mais tant Totti que Zidane sont capables de débloquer cette finale sur un coup de génie.»

Luca Toni - Thierry Henry
Blaise Allemann (attaquant du FC Gumefens/Sorens): «L’Italie possède un plus large réservoir d’attaquants. Luca Toni, meilleur marqueur du championnat, est très grand, athlétique, il garde bien le ballon et possède un excellent jeu de tête. Mais il n’est pas très rapide. Quand Gilardino entre en deuxième mi-temps, il apporte cette vitesse supplémentaire, à un moment où l’adversaire devient fatigué. En général, c’est fatal. Thierry Henry est extrêmement rapide et son atout principal est son démarrage. Mais à mon avis, il serait meilleur avec un deuxième attaquant. On a vu en demi-finale qu’il n’a pas été très bon. A Arsenal, il a davantage de soutien, notamment de la part de Van Persie, qui évolue quasiment comme un deuxième attaquant. Tandis qu’avec la France Zidane joue passablement en retrait. Je pense que les Italiens ont les qualités qu’il faut pour passer au travers de la défense française.»

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