GRUYÈRE Moléson

Vingt ans d’amitié fleurie

Chaque été, l’Amicale botanique place et déplace près de 300 étiquettes le long d’un sentier sur le flanc du Moléson. Objectif: amener les curieux à mieux connaître la flore préalpine. A l’occasion de ses 20 ans, rencontre avec son président, Frédy Streit.

Horticulteur, Frédy Streit ne cesse de se passionner pour les fleurs: «On apprend à les regarder différemment que dans le cadre du travail

Il n’y a pas que les petites fleurs qui poussent sur les flancs du Mo-léson. Chaque été, des dizaines d’étiquettes prolifèrent le long du sentier qui relie Plan-Francey au pâturage du Gros-Moléson. Ce travail minutieux permet aux néophytes ou amateurs avertis de mieux connaître la richesse de la flore préalpine. A la base de cet inventaire sans cesse renouvelé, l’Amicale botanique, qui fête ce dimanche son 20e anniversaire.
«La première fois qu’on a fait le tour en 1986, nous avions été épatés par la diversité de plantes rencontrées», se rappelle Frédy Streit, président depuis 1993 et membre fondateur de l’association. L’idée de créer un sentier botanique était née dans la tête d’Armand Giroud, alors qu’il tenait la colonie des Gentianes. L’ancien entrepreneur paysagiste avait réuni un groupe d’initiés et pris les premiers contacts avec la station.
«Nous n’étions pas des spécialistes de la flore alpine, mais nous avons bénéficié de précieux coups de main», relève Frédy Streit, à la tête de l’entreprise horticole Murith Frères. «Le père Aloïs Schmid nous a d’abord donné les lignes à suivre, puis papa (n.d.l.r.: Jakob) Gauch, ancien directeur du Jardin botanique, à Fribourg, nous a longtemps soutenus.» Profitant des fameux «tonneaux» de la Vudalla, le premier tracé empruntait la crête de la Vudalla, avant de redescendre vers le Gros-Moléson. C’était l’un des premiers sentiers thématiques de la région.

Accessible à tous
Lorsque l’exploitation de l’installation s’est arrêtée, le tracé a été modifié et raccourci. «Nous avons pensé à étiqueter le sentier qui mène au sommet du Moléson, mais finalement nous lui avons préféré un parcours plus accessible.» D’une longueur d’environ un kilomètre, la randonnée proposée relie Plan-Francey au pâturage du Gros-Moléson à flanc de côteau. «Et, au fil de la saison, on y rencontre près de 300 espèces différentes.» De quoi occuper les membres du comité de l’Amicale qui se relaient pour mettre à jour l’étiquetage en fonction de l’évolution de la floraison.
Organisées chaque 2e dimanche de juillet et 1er dimanche d’août, les visites guidées s’adressent avant tout aux néophytes: «Il n’est pas toujours évident de savoir à quelle fleur se rapporte l’étiquette.» Elles permettent aussi à la centaine de membres de l’Amicale botanique de se retrouver. «Mais l’objectif reste que les personnes puissent suivre le sentier de manière autonome», note le président. Un guide illustré est d’ailleurs en vente à l’Office du tourisme et à la station du funiculaire.
Frédy Streit a-t-il donc toujours le nez dans les fleurs? «Quand on est passionné…» Horticulteurs, floriculteurs ou paysagistes, tous ont découvert des anecdotes utiles. «En fonction des plantes présentes, on peut aussi connaître la qualité
du sol, son acidité… Et puis, on apprend à les regarder différemment. Pour certaines, comme la saxifrage à feuilles rondes, il faut une loupe pour apprécier leur délicatesse.»