GRUYÈRE Salle CO2

Un même désir d’équilibre

Seize spectacles, de l’humour, de la danse, de l’opéra, du théâtre et de la chanson: la troisième saison de la salle CO2 poursuit avec le même équilibre que les précédentes. Parmi les têtes d’affiche, à signaler les venues de Josiane Balasko, Bruno Wolkowitch, Patrick Chesnais, Bergamote ou encore Thomas Fersen et Vincent Delerm.

Après avoir fait le plein la saison dernière, Bergamote revient avec son nouveau spectacle

 

Dès le 8 septembre, la salle CO2 de La Tour-de-Trême vivra sa troisième saison, dont le programme a été dévoilé hier à la presse. Avec le même équilibre entre chanson, humour, théâtre, danse et opéra. Et entre les têtes d’affiche, les découvertes, les productions romandes et françaises. Au total seize spectacles sont prévus, de septembre à avril, avec 17 représentations, puisque Bergamote jouera deux fois.
Du côté de la danse. «On ne proposait pas de danse contemporaine à l’Hôtel de Ville, mais la salle CO2 s’y prête bien», relève Dominique Rime, programmateur. Jusqu’ici, la danse a toutefois attiré moins de monde, entre 200 et 250 spectateurs par représentation. Alors que, pour des raisons techniques, ce sont souvent des spectacles assez chers. «Dès le départ, nous avons décidé d’en proposer durant trois saisons et de tirer le bilan ensuite.»
Cette année, les amateurs de danse ont à nouveau de quoi se réjouir: la salle CO2 accueillera deux des chorégraphes les plus importants et les plus intéressants de Suisse romande, Gilles Jobin (Steak House, qui ouvrira la saison le 8 septembre) et Philippe Saire (Sang d’encre, le 2 mars).
Un deuxième opéra. Comme les saisons précédentes, l’Opéra de Fribourg sera de la partie, avec Le pauvre matelot de Darius Milhaud et The medium, de Gian-Carlo Menotti (le 1er février). Un deuxième opéra est également programmé: le Théâtre Bienne-Soleure présen-tera Orphée aux enfers, de Jacques Offenbach (le 5 janvier).
L’humour version romande. En ce qui concerne les spectacles d’humour, «nous restons fidèles à nos principes en programmant des artistes romands», souligne Dominique Rime. Le 6 octobre, Cuche et Barbezat présenteront Plouf, spectacle créé pour leurs vingt ans de complicité scénique. Et le couple hilarant Patrick Lapp - Claude-Inga Barbey, sera une fois de plus réuni dans Le Modern (les 9 et 10 mars). Dans cette nouvelle production de Bergamote, on retrouve l’humoriste Marc Donnet-Monay ainsi que les complices habituels, Claude Blanc et Doris Ittig.
Deux grands de la jeune chanson. Comme la saison dernière, deux soirées de chanson française sont à l’affiche. Avec l’un des chefs de file de la nouvelle génération, Vincent Delerm (le 13 octobre). Révélé par deux albums et, surtout, des prestations seul au piano, il sera cette fois-ci accompagné de musiciens. Quant à Thomas Fersen (le 10 février), l’un de ceux qui a influencé les jeunes chanteurs, il se produira dans une formation originale, en duo de ukulélés. L’occasion de découvrir autrement son magnifique répertoire.
Les têtes d’affiche. Du côté des noms célèbres, à signaler surtout la venue de Josiane Balasko, qui a écrit et mis en scène Dernier rappel
(le 18 janvier). Sur scène, Balasko devrait être accompagnée, entre autres, de Marius Colucci, fils de Coluche. Toujours excellent en bourru sympathique, Patrick Chesnais jouera pour sa part un couple de bourgeois au bord de l’explosion en compagnie d’Evelyne Buyle (Une heure et demie de retard, le 11 janvier). Autre couple prometteur: Bruno Wolkowitch (connu notamment pour son rôle télévisé dans P.J.) et Emilie Dequenne (prix d’interprétation féminine à Cannes pour Rosetta) joueront Mademoiselle Julie (le 22 février), l’un des chefs-d’œuvre d’August Strindberg.
Les coups de cœur. Dominique Rime se réjouit en outre de présenter 2191 nuits, par les Québécois du Théâtre Les deux mondes (le 24 octobre). «Un spectacle poignant qui mêle théâtre, vidéo et musique jouée en live», explique le programmateur. Semianyki, par Teatr Licedei s’annonce lui aussi spec-taculaire (le 5 novembre). Cette troupe de clowns russes travaille de manière très visuelle, en mêlant folie poétique et humour corrosif.
Autre coup de cœur: L’Amérique (le 15 février), «sorte de road movie et petit bijou de théâtre», qui a reçu le Molière 2006, catégorie spectacle de théâtre privé. Les ha-bitués des saisons culturelles bulloises y retrouveront Bruno Abraham-Kremer, qui avait interprété Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran à l’Hôtel de ville en 2004.
Des productions romandes. Pour la troisième fois, la salle CO2 accueillera le Théâtre des Osses. Le 1er décembre, la troupe fribourgeoise proposera la nouvelle mise en scène de Gisèle Sallin, Victor ou les enfants au pouvoir, de Roger Vitrac. Dans cette pièce de 1928, Vitrac, proche des surréalistes, y dénonce les tares de la bourgeoisie à travers le regard d’un enfant. Enfin, la saison s’achèvera le 20 avril avec Eloge de la faiblesse, tiré du té-
moignage d’Alexandre Jollien, né infirme moteur cérébral, devenu philosophe et écrivain. Depuis sa création en début d’année, la pièce, qui réunit Robert Bouvier et Julien Mages, est partie en tournée. Elle est notamment jouée, depuis hier, au Festival d’Avignon.

Le programme en bref

Vendredi 8 septembre: Steak House, par Gilles Jobin, danse.
Vendredi 6 octobre: Plouf, par Cuche et Barbezat, humour.
Vendredi 13 octobre: Vincent Delerm, chanson.
Mardi 24 octobre: 2191 nuits, de Philippe Ducros et Daniel Meilleur, par le Théâtre Les deux mondes, théâtre.
Dimanche 5 novembre (19 h): Semianyki, par Teatr Licedei, théâtre.
Vendredi 1er décembre: Victor ou les enfants au pouvoir, de Roger Vitrac, par le Théâtre des Osses, théâtre.
Vendredi 5 janvier: Orphée aux enfers, de Jacques Offenbach, par le Théâtre Bienne-Soleure, opéra.
Jeudi 11 janvier: Une heure et demie de retard, de Gérard Sibleyras, avec Patrick Chesnais et Eve-lyne Buyle, théâtre.
Jeudi 18 janvier: Dernier rappel, de et avec Josiane Balasko, théâtre.
Jeudi 1er février, 19 h 30: Le pauvre matelot, de Darius Milhaud et The medium, de Gian-Carlo Menotti, par l’Opéra de Fribourg, opéra.
Samedi 10 février: Thomas Fersen, chanson.
Jeudi 15 février: L’Amérique, de Serge Kribus, avec Bruno Abraham-Kreber, théâtre.
Jeudi 22 février: Mademoiselle Julie, d’August Strindberg, avec Emilie Dequenne et Bruno Wolkowitch, théâtre.
Vendredi 2 mars: Sang d’encre, par la Compagnie Philippe Saire, danse.
Vendredi 9 et samedi 10 mars: Le Modern, par Bergamote, humour.
Vendredi 20 avril: Eloge de la faiblesse, d’Alexandre Jollien, théâtre.

Sauf indication contraire, les spectacles débutent à 20 h 30. Les abonnements sont en vente dès aujourd’hui. Sept formules sont possibles: abonnement découverte, huit, dix, douze, quatorze, seize spectacles ou de soutien. La vente des billets commence le samedi 15 juillet Abonnements et billets sont en vente à l’Office du tourisme de Bulle et environs, au 026 913 15 46 ou sur internet www.labilletterie.ch. Renseignements sur www.co2-spectacle.ch

Une deuxième réjouissante

La deuxième saison de la salle CO2 s’est révélée «réjouissante», sur tous les plans, estime Yves Menoud président de l’Association CO2 et conseiller communal en charge de la culture. Seize spectacles (pour 17 représentations) étaient au programme en 2005-2006. Ils ont été suivis par 8706 spectateurs, environ 400 de plus que lors de la première saison. Soit un taux d’occupation (en tenant compte que, pour cinq représentations, la galerie n’a pas été ouverte) de 84% (contre 75% en 2005-2006). Deux spectacles ont dû être annulés.
Pour Yves Menoud, ce bilan indique que «la programmation correspond à ce que souhaite la population.» A noter que 276 abonnements 2005-2006 ont été vendus (contre 222 pour la saison précédente).
Sur le plan financier, les comptes ne sont pas encore bouclés, mais la saison sera bénéficiaire, indique Yves Menoud. Un bénéfice qui servira de provision pour les saisons à venir.
Pour 2006-2007, le budget s’élève à environ 715000 francs, soit une augmentation d’environ 60000 francs. Le financement est assuré par la billetterie, la Loterie Romande, le sponsoring et par 15 communes gruériennes: Bulle verse 14 francs par habitant, les autres 3 francs. Yves Menoud espère d’ailleurs que d’autres communes viennent à leur tour contribuer au fonctionnement de la salle CO2.


Eric Bulliard
8 juillet 2006

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