VEVEYSE Hôpital du Sud fribourgeois

Les urgences en observation

Amélioration des urgences, acquisition d’une imagerie par résonance magnétique, entrée dans le Réseau hospitalier fribourgeois: ces trois dossiers occuperont l’Hôpital du Sud fribourgeois, qui tenait son assemblée mardi à Châtel-St-Denis.

 

L’Hôpital du Sud fribourgeois (HSF) radiographie ses urgences. Point névralgique de l’institution, avec 13875 entrées enregistrées en 2005, ce service fait régulièrement l’objet de critiques portant sur les temps d’attente, l’accueil et le sérieux des diagnostics. Autant d’éléments passés au crible depuis juin 2005 par une commission ad hoc, qui a rendu son rapport à la fin de l’année en préconisant quelques modifications.
Première mesure dévoilée mardi devant la presse, au seuil de l’assemblée des délégués de l’HSF à Châtel-St-Denis: l’engagement d’un médecin-chef, poste actuellement soumis à l’approbation de la Direction de la santé. «Les urgences regroupent énormément de technologie et de spécialistes, explique Thierry Monod, directeur de l’HSF et président de cette commission. Ce médecin-chef est la clé d’une bonne coordination de tous ces éléments.» Deuxième suggestion: doter le service de lits d’observation supplémentaires, afin d’assurer une surveillance de courte durée. Enfin, le rapport préconise une formation du personnel infirmier, en matière de tri des patients et de gestion du stress. Un stress (des personnes admises) qui incite d’ailleurs Thierry Monod à relativiser la vigueur des plaintes émises. Un sondage en cours auprès de 800 patients permettra de mesurer avec précision leur degré de satisfaction et de valider le rapport de la commission. Résultats en septembre.
Une Imagerie par résonance magnétique (IRM) à Riaz? Une nécessité selon le conseil de gestion de l’HSF, qui considère que la pérennité du service de radiologie dépend de cet investissement estimé à 6,4 millions de francs. Cantonalisation des hôpitaux oblige, les délégués des communes avaient retiré l’objet du tractanda en février dernier. La fusion de la cafétéria publique et du restaurant du personnel du site riazois (820000 francs) avait subi le même sort. Mais le conseil de gestion ne capitule pas pour autant: les frais financiers de ces deux investissements figureront en effet au budget 2007. Ils font partie, avec la transformation du site de Billens, des gros dossiers auxquels s’attellera le nouveau président du conseil de gestion, le syndic de Bossonnens Jean-Marie Pilloud (photo). Tout en sachant que l’entrée en force du Réseau hospitalier fribourgeois (RHF), début 2007, donnera le dernier mot au Grand Conseil: «Chaque hôpital du RHF proposera ses investissements stratégiques, prédit Olivier Allaman, syndic de Sâles et premier vice-président du conseil de gestion. Et le risque, pour l’IRM, c’est qu’il y ait une centralisation des spécialités du RHF à Fribourg.»
La mise en place du Réseau hospitalier fribourgeois, par ailleurs, «ne chamboulera pas le fonctionnement de l’HSF», explique le président sortant Jean-Claude Rossier. Certes, un conseil d’administration de 9 à 11 membres, composé notamment de représentants du Sud, remplacera au niveau cantonal l’actuel conseil de gestion, appelé à se dissoudre à la fin de l’année. Le cordon de la bourse, lui, sera détenu par le Grand Conseil, et non plus par les délégués des communes. «Cela dit, tout ce qui relève des changements d’orga-nisation au sein même de l’HSF viendra plus tard, selon des échéances assez souples. Le futur conseil d’administration aura certainement besoin d’un temps d’observation», poursuit le président sortant. Et d’estimer que l’HSF, en tant que multisite, pourra servir de modèle au réseau fribourgeois. Quant aux collaborateurs de l’HSF, ils ne devraient subir aucun changement drastique: ils vivent déjà sous un régime «100% compatible» avec la Loi sur le personnel de l’Etat, à laquelle ils seront soumis.
Les Ambulances du Sud fribourgeois ne figurent pas dans le paquet de la cantonalisation. «Le RHF devra donc se déterminer sur la reprise du mandat de gestion des ambulances, jusqu’ici confié par les districts à l’HSF, explique Thierry Monod. Mais ce mandat sera vraisemblablement prolongé en 2007.» Le choix stratégique de la centralisation à Vaulruz, en tout cas, fait ses preuves aux yeux de l’HSF: le service, qui a effectué 2431 interventions en 2005, boucle l’exercice sur un déficit de 1,2 million de francs à charge des communes, ce qui permet de maintenir son coût à 17 francs par habitants. L’avenir? «Nous planchons actuellement sur une collaboration avec l’hôpital de Château-d’Œx, afin d’augmenter notre masse critique et d’introduire une troisième ambulance, de jour, tout en conservant deux am-bulances de nuit», ajoute Thierry Monod. Statu quo, enfin, en ce qui concerne le stationnement actuel du service à l’arsenal de Vaulruz: l’acquisition de ces locaux ou la construction d’un nouveau centre ne sont pas à l’ordre du jour, ceci en dépit du fait qu’Armasuisse ne parle toujours pas d’un bail à long terme.
Quant aux comptes 2005 de l’HSF, approuvés mardi soir, ils bouclent sur un excédent de charges de 35,3 millions de francs, inférieur de 166000 francs au budget.

 

Stéphane Sanchez
29 juin 2006

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