FRIBOURG Comité de soutien

H189, Poya, même combat!

Appui bilingue, sur l’axe Nord-Sud, pour le projet de pont de la Poya qui sera soumis au vote des Fribourgeois le 24 septembre. Le comité de soutien, déjà à l’œuvre en 2001 pour la H189 à Bulle, incarne cette solidarité cantonale. La campagne est lancée!


Extrait de l’affiche - set de table: «Solidaire avec le pont de Poya: oui le 24 septembre 2006»

 

Remerciements pour services rendus, volonté de rendre la pareille, renvoi d’ascenseur: appelez cela comme vous voulez. Le Sud fribourgeois se range évidemment derrière le pont de la Poya, après avoir bénéficié du soutien du Nord du canton et de tous les districts pour la route de contournement de Bulle en 2001. C’est le message qu’est venu livrer hier l’ancien syndic tourain Yves Menoud, actuel vice-syndic de Bulle, au moment du lancement de la campagne de la votation populaire du 24 septembre prochain.
«La mobilisation va au-delà des réflexes partisans et régionaux quand l’intérêt supérieur du canton est concerné.» Yves Menoud espère même un oui plus net des Fribourgeois que les 67% favorables à la H189. Le pont de la Poya est jugé important pour tout le canton et primordial pour renforcer le pôle éco-nomique de Fribourg. Avec le Gruérien, au Musée Gutenberg, d’autres membres du comité de soutien «Pont de la Poya - H189/évitement de Bulle» ont pris la parole, dont le conseiller national Dominique de Buman.
Ce comité réunissant des personnalités de diverses tendances politiques s’était illustré par son appui en 2001 à la route gruérienne. Il se réactive aujourd’hui en faveur du projet Poya que le Grand Conseil a plébiscité la semaine passée par 103 voix contre deux. Malgré un crédit cantonal comparable, de l’ordre de 60 millions, la Poya semble franchir les étapes avec davantage de facilités que la H189 il y a cinq ans. Cette dernière, jugée luxueuse, avait par exemple affronté une plus grande résistance parlementaire. Rien de tel vendredi dernier.
«Le contexte n’est plus le même», analysent Dominique de Buman et Yves Menoud. D’abord, l’excellent état des finances cantonales facilite les choses. Ensuite, l’enveloppe globale de 215 mio pour Bulle-La-Tour impressionnait bien plus que les 120 mio du franchissement de la Sarine. Enfin, le succès du scrutin populaire de 2001 et l’expérience bulloise ont de quoi rassurer. Le modèle gruérien, retenu pour les mesures d’accompagnement, inspire d’ailleurs un projet de convention sur le point d’être signée entre l’Association transports et environnement, la ville et l’Etat de Fribourg.

Solution incontournable
Cette fois, le comité de soutien, qui cherche des adhérents, répond «préventivement» aux détracteurs potentiels du projet. Notamment sur le financement, dont l’inconnue planera jusqu’au vote populaire, car le Conseil national ne s’en préoccupera qu’à la session d’automne à Flims (GR). Le Conseil des Etats, lui, a déjà placé le pont haubané dans les projets urgents du fonds d’infrastructure fédéral. Reste que la part de 60 mio de la Confédération est en «bonne voie», assure Dominique de Buman.
Revenant sur les mesures d’accompagnement, le député-maire de Fribourg, Pierre-Alain Clément, rassure les sceptiques: la circulation n’augmentera pas dans les quartiers: «Sinon, nous renforcerons les mesures envisagées.» L’ouvrage d’art est à ce titre considéré comme l’un des éléments – la clé de voûte – de la gestion du trafic dans l’agglomération. A ceux qui redoutent un accès plus difficile au centre-ville, Pierre-Alain Clément rétorque que c’est le trafic de transit qui le paralyse par effet de saturation.
Cela n’en sera que plus profitable pour ses magasins, entourés par une ceinture de centre commerciaux, prédit également Jean-Jacques Marti, directeur adjoint de l’Union patronale, qui assure la logistique du comité. Ce dernier dispose d’un budget de 90000 francs environ, financés essentiellement par des privés. La capitale y participe à hauteur de 15000 fr.
Pour sa part, la syndique de Guin, Hildegard Hodel-Bruhin, est venue apporter le soutien de la minorité alémanique à ce projet dont on attend aussi des effets économiques, directs sur la branche du génie civil et induits sur toute l’économie. «Le pont de la Poya contribuera au désenclavement du district de la Singine et le rapprochera de la capitale cantonale.» Des propos assortis du vœu que les projets routiers singinois, dont le contournement de Guin, bénéficient aussi, le moment venu, de l’appui des Fribourgeois…

Sébastien Julan
29 juin 2006

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