COURSES À PIED

Daniel Weber raccroche


«Ma décision d’arrêter est mûrement réfléchie»

 

Après vingt-deux ans de compétition, Daniel Weber (40 ans) a décidé de mettre un terme à sa carrière. Epargné le plus souvent par les blessures, le coureur du Pâquier a accumulé les pépins physiques ces dernières saisons. Le dernier en date aura eu raison de sa motivation.

– Pour quelles raisons avez-vous décidé d’arrêter la course à pied?
C’est une suite logique. A part une pause forcée d’une saison en 1989 en raison d’une sérieuse pubalgie, j’ai pu courir sans interruption jusqu’en 2000. Mais, depuis, j’ai toujours dû m’arrêter un ou deux mois par année pour des blessures. L’automne dernier, j’ai mis un terme à ma saison à cause d’une blessure récurrente au talon d’achille. Dernièrement, j’ai recommencé l’entraînement et j’ai à nouveau une tendinite sur le talon.

– C’était la blessure de trop…
Cette saison, je m’étais fixé certains objectifs, comme abaisser mon record du marathon
(2 h 27) ou me préparer sérieusement pour le Marathon de la Jungfrau. Or, si l’on veut réaliser des chronos sur cette distance, il faut pouvoir aligner les kilomètres… De plus, cela fait vingt ans que je participe aux courses régionales. Une certaine lassitude est apparue et je n’ai plus la motivation.

– Quels bons souvenirs garderez-vous de vos vingt-deux ans de carrière?
J’en ai plusieurs. Mon premier titre de champion fribourgeois de cross m’a marqué. C’était en 1995, à Farvagny. Il avait neigé, un bourbier d’enfer! Ma 10e place obtenue en 1993 à Berne lors des championnats de Suisse de cross a une grande valeur à mes yeux. Devant moi, il n’y avait que des grands noms, tous des candidats à des places pour les mondiaux. Le titre national de cross par équipe avec la FSG Bulle – avec Jean-François Cuennet et Pierre-André Kolly – en 1997 à Delémont me laisse aussi un excellent souvenir.

– Avez-vous des regrets?
J’ai commencé la course à pied sur un coup de tête, après avoir arrêté le football. A cette époque, si quelqu’un m’avait dit que je gagnerais des courses et que j’obtiendrais de tels temps, je l’aurais traité d’imbécile. Mais avec les années, l’ambition est allée grandissante. Mon principal regret est de ne pas avoir été capable de franchir la barre des 57 minutes à Morat-Fribourg (n.d.l.r.: son record personnel est de 57’07, en 1997) et de n’être pas descendu sous les 2 h 20 sur marathon.

– Pourrez-vous vivre facilement sans la course à pied?
La décision m’a appartenu et a été mûrement réfléchie. Cela m’aidera à faire le deuil de la compétition. Et je vais continuer à faire du sport pour le plaisir. J’aime bien le cyclisme et le ski de fond.


Alain Sansonnens
17 février 2005

Une I Editorial I Gruyere I Veveyse/Glâne I Fribourg

Droits de reproduction et de diffusion réservés © La Gruyère 2003 – Usage strictement personnel