GLÂNE Rue

Le Conseil tâte le terrain

Depuis la dissolution du FC Etoile, la commune de Rue s’interroge sur le sort de son terrain de foot. Une pelouse pourtant prisée: par les juniors glânois et, à plus long terme, par quelques nostalgiques du club disparu. L’Exécutif préfère investir pour l’entretenir, et avisera.


Les projets d’un concours d’architecture sont rentrés: l’allure future du Trieur, converti en halle de marché, sera connue avant Pâques

 

Que veut-on faire au juste du terrain de football de Rue? Question lancée hors tractanda sur la table du Conseil général, mercredi soir, par la commission financière. Une commission d’autant plus impatiente que la commune assume la charge de cette pelouse et de la buvette depuis janvier 2004, après la dissolution du FC Etoile. Si l’Exécutif table sur un bénéfice de la buvette en 2005 (3000 francs), il prévoit aussi un déficit d’exploitation des infrastructures (4400 francs) et près de 30000 francs d’investissements et de réparations.
La syndique, Antoinette Piccand, s’est voulue rassurante: «Il serait mal fait de supprimer ces infrastructures. Le Conseil est pour le maintien, mais avisera d’année en année. Même rendu à la nature, c’est un espace qu’il faudra entretenir.» Et le conseiller général Grégoire Bovet d’abonder: «Ce terrain n’est pas rentable, mais c’est un espace de jeu et de divertissement que la commune doit proposer à ses habitants.»

Juniors aux petits soins
D’autant que ce terrain est loin d’être déserté. Une quarantaine de juniors A et C de Rue et d’au-delà s’y entraînent régulièrement, sous la responsabilité du FC Promasens-Chapelle. Le club a d’ailleurs obtenu hier soir du Conseil général une réduction de sa facture annuelle d’utilisation des infrastructures de Rue (de 5000 à 2500 francs) pour la saison 2004-2005. «Pour la saison suivante, il faudra renégocier ce tarif en fonction des effectifs, estime hors assemblée Michel Dénervaud, vice-président du FC Promasens. La poursuite de ces entraînements est une priorité pour nous, tout comme le maintien de ce terrain. Le propre terrain de notre club ne suffirait pas à répondre à nos besoins.»

Tel un phénix
Ajoutons qu’un petit groupe de férus cherche à faire revivre le club de Rue. «Pour l’instant, on réfléchit, explique Joseph Aeby, ancien syndic et porte-parole du groupe. L’idée serait d’inscrire une équipe dans le nouveau championnat de foot sur terrain réduit, à six joueurs. On verra ensuite si l’on peut créer une équipe de joueurs motivés, et finalement un club. Mais ce qui est sûr, c’est que sans le travail bénévole que fournit une société, les infrastructures de Rue vont se dégrader très vite.» Michel Dénervaud, de son côté, dit le FC Promasens prêt à collaborer avec un futur club, en matière de finances, d’organisation et d’échange de joueurs: «Ça ne peut que faire vivre la région. Je pense qu’il y a de la place pour une équipe de 5e ou de 4e ligue. Mais il faudra du temps.»

Trieur à choisir
En attendant, le Législatif de Rue a accepté mercredi soir le budget de fonctionnement 2005, qui prévoit 2,7 millions de francs de charges et un déficit de 26000 francs. Quelque 890000 francs de dépenses (et 75000 francs de recettes) figurent aux investissements. Notamment 55000 francs destinés à la sécurité routière dans le quartier du Riombochet, au centre de Promasens et sur la route cantonale, toujours à Promasens. «Sur cette route cantonale, on a mesuré que 60% des automobilistes dépassent la limite de 80 km/h», explique Brigitte Kaufmann, en charge du dossier.
Dès la mi-mars, des travaux d’aménagements d’un ruisseau (100000 francs) devraient par ailleurs permettre de reprendre l’exploitation de la source de Bioleyre. On construira aussi un abri PC de 50 places à Promasens, en profitant de la construction d’un immeuble (70000 francs).
Quant à la transformation du bâtiment du Trieur, une bâtisse protégée du XIXe siècle qui servit d’ancienne écurie à l’Hôtel de Ville, elle attendra. La commune a en effet dépassé sa capacité d’investissement (730000 francs) et compte sur des réserves pour rectifier le tir, après aval du Service des communes. Pour l’heure, on se contentera de choisir avant mars entre deux projets architecturaux proposés sur concours. «Dans les deux cas, il s’agit de créer une halle de marché, voire des places de parc au rez-de-chaussée, tout en gardant la bibliothèque et la salle de répétition à l’étage», détaille la conseillère communale Brigitte Kaufmann.

 

Stéphane Sanchez
8 janvier 2005

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