FRIBOURG Ordonnances pénales

Il suffit de quelques excités

Ivres, excités ou caractériels, parfois les trois à la fois, certains Fribourgeois sont en quelque sorte des habitués des procédures judiciaires. Trois «exemples» en guise d’illustration d’un phénomène récurrent.

Les couloirs de la justice sont bien souvent obstrués par des individus à problèmes qui multiplient les infractions. Aussi le dernier lot d’ordonnances pénales fourni aux médias par l’Office des juges d’instruction contient-il plusieurs récits similaires, remontant tous à l’année dernière. On y recense moult actes violents, injures ou menaces à l’encontre des fonctionnaires de police, mais aussi des ports d’armes illégales ou encore des troubles de l’ordre public.
Par exemple, Jean*, 24 ans, a écopé de 40 jours de prison ferme, sous déduction d’un jour de garde à vue, pour divers méfaits. Le juge ne lui a pas accordé le sursis en raison des antécédents judiciaires (vol, drogue). Le jeune homme s’est en particulier illustré, cette fois, en brisant une fenêtre par le jet d’une bière et en ayant par deux fois le même soir causé du scandale au café.
Là, les gendarmes ont dû utiliser la force pour le calmer. Rebelote durant le trajet vers le poste: l’excité a alors tenté à plusieurs reprises d’asséner des coups de pied aux policiers. Chez lui, les pandores ont en outre séquestré une boulette de cocaïne et un couteau de type papillon interdit par la loi.
Double menace de mort
Pour sa part, Pierre* s’est vu infliger 15 jours ferme. Ce quadragénaire, au casier judiciaire long comme un jour sans pain (neuf condamnations entre 1983 et 2002), s’est fait l’auteur de violations de domicile, dans un magasin où il était interdit d’entrée, et de menaces contre fonctionnaires. Lors d’un début d’incendie à Fribourg, lieu où il se trouvait, Pierre a menacé de mort deux agents. Joignant le geste à la parole, il a même dissimulé sa main droite dans sa veste et déclaré disposer d’une arme à feu. Il a fallu de pénibles palabres pour le ramener à la raison.
Enfin, Henri*, 38 ans, a pris dix jours pour des faits du même acabit, l’alcool entrant en jeu dans ce cas. Henri se montra en particulier agressif verbalement envers les agents qui le conduisaient au Centre d’intervention, un jour qu’il titubait dangereusement sur le pont du Lavapesson, à Granges-Paccot.
On dut l’emmener de force. Le mois suivant, toujours aviné, il sema la zizanie dans un établissement public. Il fallut cette fois-ci lui passer les menottes pour l’amener au poste, avec, des menaces de mort proférées en chemin aux policiers. A noter que quatre infractions figuraient déjà à son casier judiciaire, d’où l’absence de sursis à sa peine de prison.

*prénoms fictifs

Abus de confiance au kiosque

Pour avoir détourné entre 15000 et 20000 francs de la caisse du kiosque où elle travaillait, une employée de 37 ans a été condamnée par ordonnance pénale à 60 jours de prison avec un sursis de deux ans. Le juge d’instruction l’a reconnue coupable d’abus de confiance. La gérante agissant au nom du kiosque avait pourtant retiré sa plainte quand la collaboratrice indélicate, surprise en flagrant délit par sa supérieure, eut reconnu les faits, remboursé 10000 fr. et signé une reconnaissance de dettes de 5000 fr. Or, comme l’abus de confiance est poursuivi d’office, le retrait de la plainte est resté sans effet. Le juge d’instruction n’en a pas moins atténué la peine, infligée en septembre dernier, parce que l’intéressée a démontré «un repentir sincère» par ses aveux et son engagement à rembourser la somme détournée.
Pour la kiosquière, l’astuce consistait à encaisser le prix des cartouches de cigarettes ou de revues tout en comptabilisant un prix moins élevé, voire rien du tout. La différence allait bien sûr dans sa poche. Ce petit manège a duré de janvier 2002 à mai 2003.


Sébastien Julan
3 août 2004

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