Une première:
le cercle scolaire de Rue, la plus petite ville dEurope, organisait
jeudi le plus petit meeting du continent. Une fête de clôture
dédiée au pionnier de laviation et châtelain
local, le capitaine français Ferdinand Ferber, qui effectua ses
premiers essais de planeur à Rue, en août 1898. A loccasion
dun concours, les 170 enfants du cercle ont dailleurs lancé
leur propre modèle réduit de planeur, parfois à
plus de cent mètres: «Ferber, lui, avait mis quatre ans
pour effectuer un vol de 50 mètres», sourit lhistorien
genevois Jean-Claude Caillez, instigateur de lévénement.
Installés derrière les barrières du terrain de
foot, les élèves et quelques curieux ont passé
le reste de la journée le nez collé au ciel, au bord du
torticolis. Tonneaux, piqués, loopings, remontées en chandelle,
vol à facette, sur le dos ou sur la tranche: modèles réduits
et avions bien réels trois F/A-18 et un biplan Bucker
Jungmeister notamment ont enchaîné les passages
acrobatiques. Parfois avec poésie, comme ce petit Butterfly,
sorte de libellule télécommandée aussi mobile et
silencieuse quune feuille morte: «Normal, le Butterfly pèse
tout juste 160 grammes, dont lessentiel tient dans sa pile!»
commente le pilote Urs Szymanski. Membre du groupe daéromodélisme
de Romont (club également représenté par Jean-Claude
Buchs et son Giles 202), le Lausannois avait aussi amené un avion
de son cru: une aile en écusson de 78 grammes, en sagex, transformée
en petit missile nerveux par un moteur... de lecteur CD!
Rêve dapesanteur
Le clou du meeting? Peut-être latterrissage de deux parachutistes,
pile sur la cible, au mépris des pylônes tout proches.
«Trente secondes de chute, la routine, commente Guy-Philippe Ayer,
membre du Para Club Fribourg et directeur de lécole fribourgeoise
de parachutisme. Nous avons mis une combinaison-aile, qui permet de
se déplacer horizontalement, à 100 km/h environ, et de
ralentir la chute à
85 km/h. Cest un vieux système dont lancêtre
remonte aux années 1930 et revenu en force dans les années
1990. Notre façon de rendre hommage à Ferber et à
tous ces pionniers au courage magnifique, à qui nous devons tout»,
sincline le parachutiste qui, avec 8150 sauts à son actif,
nest pourtant pas tombé de la dernière pluie.
Mais le moment le plus attendu, aux dires de deux institutrices du cercle,
était sans doute la conférence donnée dans la matinée
par lastronaute Claude Nicollier. Retraçant ses missions,
dont la maintenance du télescope Hubble en 1999, le capitaine
daviation a forcément suscité des vocations. Pensez
donc: goûter à lapesanteur, jouer avec des liquides
roulés en boule, manger des brocolis au gratin lyophilisés
et dormir au plafond, le tout en contemplant 16 couchers et 16 levers
de soleil quotidien...
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