Personnes âgées
Plus de soins à domicile

Les députées socialistes Anne-Claude Demierre et Françoise Morel ont déposé un postulat demandant la réalisation d’une planification cantonale des soins à domicile. Et la mise en place d’un projet pilote dans le Sud du canton.


L’idée est de mettre en pratique le principe
du bon patient au bon endroit
(C. Haymoz)

Les soins à domicile ne sont pas assez développés dans le canton. Résultat: faute de structures intermédiaires suffisantes et en raison de la saturation des EMS, de nombreux patients des Centres de soins et de réadaptation (CSR) des hôpitaux du canton sont hospitalisés plus longtemps que nécessaire dans l’attente de solution. C’est le constat que posent, dans un postulat déposé à la mi-décembre, les députées socialistes Anne-Claude Demierre (La Tour-de-Trême) et Françoise Morel (Romont). «De ce fait, et par effet de cascade, les hospitalisations en soins aigus doivent également être prolongées», poursuivent-elles en signalant que la moyenne d’âge des patients des deux CSR du Sud est de 75 ans et le taux d’occupation de 90%.
Appartements protégés, courts séjours, unités d’accueil temporaire: telles sont quelques variantes de structures intermédiaires dont le canton manque, et dont l’augmentation permettrait de réduire les séjours hospitaliers (et en conséquence leur coût) et de retarder le placement en EMS, analysent les deux députées. Qui constatent également «un certain cloisonnement à l’intérieur et entre toutes les institutions œuvrant pour la prise en charge de la personne âgée».
Une véritable coordination entre tous les acteurs concernés – hôpitaux, y compris l’Hôpital psychiatrique de Marsens, intervenants à domicile – voilà en somme ce qui fait défaut au canton. Et les élues socialistes de citer le cas du canton de Vaud, qui a mis en place des structures intermédiaires, et où la moyenne de séjour dans les EMS est d’une année, contre presque trois sur Fribourg.

Projet pilote dans le Sud
Dès lors, elles demandent au Conseil d’Etat d’étudier la possibilité de mettre sur pied une planification cantonale des soins à domicile et des structures intermédiaires comprenant tous les acteurs concernés. Elles préconisent la création de réseaux régionaux de coordination allant du Centre de soins aigus à l’EMS, «afin de mettre en pratique le principe du bon patient au bon endroit». A cet égard, elles proposent de mettre en place un projet pilote dans le Sud du canton, où la planification hospitalière est en passe d’être terminées. «Les montants économisés par la résolution du problème des hospitalisations inappropriées pourraient servir à soutenir les structures intermédiaires et les réseaux de coordination», con-cluent-elles.

Didier Page / 31 décembre 2002