La
congrégation des surs enseignantes de Menzingen ont accepté
de céder une partie de leur Institut Sainte-Croix, à Bulle,
à la nouvelle Fondation Emergence. Constituée par trois
Gruériens larchitecte Nicolas Bertherin, le banquier
Franco Zanetti et linfirmière Colette Nobile cette
fondation publiera, vendredi dans la Feuille officielle, lenquête
publique rela-tive aux travaux de rénovation et daménagement
dun centre de géobiologie où un enseignement et
une formation seront prodigués. Cette discipline étudie
le vivant sur terre sous langle des vibrations et des énergies.
Elle tente de supprimer, de neutraliser et dharmoniser les nuisances
telles quondes telluriques, failles, eaux souterraines et électrosmog
dans lenvironnement construit (lire ci-dessous).
«Le bâtiment nest pas encore formellement acquis,
précise Nicolas Bertherin. Il sagit dune promesse
de vente conditionnée par lobtention du permis.»
Sil ny a pas dopposition, ce centre sera inauguré
le 21 décembre prochain à loccasion dune journée
portes ouvertes.
Quelle est lorigine de cette fondation? Nicolas Bertherin: «Il
y a moins de deux ans, une personne a bénéficié
des bienfaits de la géobiologie et a décidé de
léguer un capital important pour créer un centre denseignement
de cette discipline. La fondation a été constituée
en juin 2001. Des séminaires ont déjà été
organisés une quarantaine de personnes les ont suivis
mais la fondation est un peu restée en veilleuse jusquà
ce que lon trouve une structure fixe. Puis, la fondation a contacté
les surs de lInstitut Sainte-Croix afin de les convaincre
de lui céder la partie la plus ancienne de leur bâtisse,
qui abritait dans le passé les salles de classes et la salle
de gymnastique destinées à la formation des institutrices.
Cette partie de linstitut nest en effet plus utilisée
ni entretenue.»
Pérennité
assurée
Larchitecte et ses collègues de la fondation ont dès
lors entrepris les négociations auprès des responsables
de lordre religieux. «Après de nombreuses discussions,
nous les avons persuadées de lintérêt que
notre démarche représentait pour lavenir du bâtiment,
explique Nicolas Bertherin. Pour elles, le fait de vendre à une
fondation forme juridique dont le but est dassurer la pérennité
de ses structures garantissait que le bâtiment ne ferait
pas lobjet de spéculation immobilière et ne changerait
pas de main à moyen terme. De plus, la nature de notre futur
centre, consacré à la santé, leur a plu.»
Travaux
pour 750000 fr.
Si le montant de la vente est gardé secret, les travaux, qui
commenceront dès lobtention du permis, sont devisés
à 750000 francs, dont environ 150000 francs pour la rénovation
des façades. A lintérieur, le rez-de-chaussée,
occupé par la salle de gymnastique, sera divisé en deux
niveaux par la pose dune nouvelle dalle. Le niveau inférieur
accueillera le secrétariat et laccueil, ainsi que les locaux
administratifs. Au 1er étage se trouveront une salle de réunion-conférence
et une cafétéria. Les deux étages supérieurs
seront occupés par des cabinets de thérapies alternatives.
Sous les combles, enfin, prendra place un appartement pour lintendant
de la fondation.
Si le centre denseignement comptera avant tout sur des intervenants
ponctuels géobiologues suisses et français notamment
il sappuiera sur une équipe fixe de cinq personnes,
dont un intendant, un administrateur et une secrétaire. Il sagira
du premier centre de géobiologie de ce type en Suisse romande,
exception faite dun institut axé sur la recherche situé
à Chardonne (VD). Les cours de sensibilisation, les séminaires
et les conférences seront ouverts à tout public.
Létude
du vivant sur terre
«La géobiologie, cest entre autres létude
du vivant sur terre du point de vue des énergies et des vibrations.
Et notre but consiste à harmoniser ces vibrations générées
par lenvironnement construit et non construit par rapport aux
habitants», explique larchitecte Nicolas Bertherin, cofondateur
de la Fondation Emergence. Point de formule magique, de solutions miracles
ou de panacées: «Chaque situation est une situation particulière.
Nous nous attachons à déceler les causes des perturbations
qui peuvent affecter la santé ou le bien-être de personnes
dans un cas précis. Nous ne nous contentons pas déliminer
les symptômes révélateurs dune perturbation.
Ce sont les causes que nous cherchons à éradiquer.»
Pour le grand public, le domaine de la géobiologie reste souvent
rattaché au réseau de courants telluriques tels quil
a été décrit, au milieu du XXe siècle, par
le docteur allemand Ernst Hartmann. Selon lui, les croisements de ces
courants les fameux «nuds telluriques»
seraient générateurs de perturbations propres à
nuire à la santé. «Mais la géobiologie ne
se limite pas à cela», prévient Nicolas Bertherin.
Lune des tâches quelle sassigne étant
lassainissement des lieux de vie (des maisons en particulier),
cette branche sapplique également à détecter
dautres nuisances telles que le smog électromagnétique
quelles soient générées par lenvironnement
extérieur dun bâtiment ou par lhabitat lui-même
(installations électriques, informatique, etc.) pour ne
parler que de la préoccupation la plus actuelle dans lopinion
publique.
Mais la Fondation Emergence se veut plus vaste encore. Dans lesprit
de ses initiateurs, la géobiologie est utilement complétée
par diverses branches de la médecine parallèle, par exemple
lacupuncture, léthiopathie ou lhoméopathie.
Cest cet ensemble de branches qui constituera la structure de
lenseignement dispensé dans les futurs locaux bullois de
la fondation.
Le tout dans un esprit douverture, précise Nicolas Bertherin:
«Nous souhaitons que ce centre soit un lieu déchange
des connaissances. Tant la géobiologie que les médecines
dites parallèles ne sinscrivent pas en rivalité
avec les sciences traditionnelles ou académiques. Nous offrons
une complémentarité.» Il signale à ce titre
que bon nombre de géobiologues (ou géobiologistes) sont
issus du monde scientifique et technique géophysique,
électricité, médecine
et ont voulu
compléter leurs connaissances.
Contre
le charlatanisme
Enfin, le centre bullois entend fonctionner comme laboratoire de test.
Nicolas Bertherin: «Nous souhaitons aussi tester les divers produits
miracle censés neutraliser ou supprimer les nuisances.
Des produits parfois vendus fort cher, et dont lefficacité
est souvent sujette à caution! Il sagit de prévenir
ce genre de charlatanisme. Nous, nous donnons des cours, des séminaires,
mais nous ne vendons rien. La fondation est dailleurs à
but non lucratif.»
Méfiance
scientifique
Le monde scientifique demeure souvent méfiant à légard
de la géobiologie. Sils admettent que divers facteurs peuvent
à lévidence affecter la santé à lintérieur
dhabitations émanations de matériaux toxiques,
présence du gaz radon, pollution due aux appareils électriques
les scientifiques restent prudents sur les liens directs de certains
de ces phénomènes avec des maladies déterminées,
aucune étude médicale nayant par exemple pu mettre
en évidence un lien clair entre des maladies et lexposition
au champ électromagnétique des appareils ménagers.
Ils se montrent en revanche plus sévères à légard
du réseau Hartmann qui pour eux nexiste pas
et dénoncent les libertés que prennent les géobiologues
avec les exigences méthodologiques propres aux sciences: aucune
validation par le monde scientifique (contrôle des pairs), contradictions
avec les connaissances actuelles, en géophysique notamment, ou
encore une certaine confusion dans les unités de valeur utilisées,
énumère par exemple le géologue et géophysicien
Robin Marchant, conservateur au Musée cantonal de géologie
de Lausanne.
Nicolas Bertherin connaît ces objections. «Les chercheurs
nous objectent souvent que nous ne fournissons pas de preuves scientifiques.
Mais ils oublient que les constats que nous faisons sont bien réels.
Nous, nous constatons les pollutions et nous tentons den supprimer
les causes. Ce qui nous conforte, cest que la personne concernée
sent le bienfait de notre intervention.» La Fondation Emergence
se fixe dailleurs aussi comme objectif à long terme de
faire reconnaître la géobiologie comme une science à
part entière.