CYCLISME
La Pascal Richard
Une carte postale de choix

Quelque 1800 amoureux de la petite reine, enfants compris, ont répondu ce week-end à l’invitation du champion olympique d’Atlanta. Pour la première fois porteuse du label Golden Bike UCI, la Pascal Richard est entrée dans une ère nouvelle avec la venue de deux cents étrangers. Un pari payant.


Des enfants aux adultes, chacun a trouvé son compte lors de cette 5e édition placée sous le signe de la chaleur(. Haymoz)

Le pari était risqué, mais il a payé. L’intégration de la Pascal Richard à la Golden Bike Classic – sorte de coupe du monde des courses populaires sous l’égide de l’Union cycliste internationale (UCI) – a amené du sang neuf. Quelque 200 étrangers ont en effet pris part ce week-end à la 5e édition de la cyclosportive du champion olympique d’Atlanta. Certes, la participation d’ensemble a subi une légère baisse (environ 1800 inscrits contre 2000 l’an passé). Mais cette ouverture au monde aura des répercussions touristiques importantes. Les conditions météorologiques aidant, la Gruyère a en tous les cas offert sa plus belle carte postale.
Samedi, les organisateurs – Sports Evénements, en collaboration avec la Pédale bulloise et le club cyclosportif Les Gentlemen – ont connu leur seul véritable couac du week-end, sans que quiconque puisse pourtant leur jeter la pierre. La date avancée de la manifestation – afin de répondre aux exigences de calendrier de l’UCI – a eu son principal effet pervers à l’occasion de la randonnée populaire. Seule une cinquantaine de personnes ont relié Châtel-Saint-Denis à Bulle, balade mise sur pied en faveur de Pro Infirmis. «Pour nous, c’est un constat d’échec, relève Jean-Pierre Frossard, le président du comité d’organisation. L’an passé, sans publicité, nous avions accueilli deux cents personnes, dont passablement d’handicapés. Mais, à cette période de l’année, les centres pour handicapés sont fermés et les moniteurs ne sont pas là pour les accompagner. C’est regrettable pour Pro Infirmis, puisque le bénéfice de la randonnée lui sera reversé. Heureusement, des dons ont d’ores et déjà été faits. De notre côté, nous allons faire les comptes et sans doute faire un geste.»
Samedi en fin d’après-midi, quelque 380 enfants âgés entre 3 et 14 ans ont assuré le spectacle sur les pavés de la Grand-Rue bulloise, au guidon de leurs tricycles et vélos. Le tout sous les yeux de Magali Messmer (médaillée de bronze en triathlon lors des JO de Sydney), de l’ancien cycliste italien Claudio Chiapucci et des invités de Pascal Richard. «Les enfants étaient moins nombreux que l’an passé, constate Jean-Pierre Frossard. Là aussi, la date de la manifestation explique cette baisse.» La fête s’est poursuivie avec une soirée salsa assurée par le groupe Pa’latimba. Pour le patron de Sports Evénements, «la meilleure fête en cinq ans, avec une ambiance du tonnerre».

Coup de Troillet
Le lendemain, à l’heure du café, ce sont un peu plus de 1300 cyclistes qui ont envahi à leur tour la Grand-Rue pour l’un des deux parcours proposés (95 km et 145 km). Sous une chaleur déjà étouffante, Jean Troillet, parrain de la manifestation, a donné le coup d’envoi de la cyclosportive. La présence du célèbre alpiniste de La Fouly était là pour rappeler que le tracé comportait des secteurs de montagne. Les coureurs du grand parcours ont dû «avaler» le col des Mosses, le col du Pillon et le col du Jaun. Le tout sous un soleil de plomb.
Fort heureusement, le peloton a plutôt bien supporté la chaleur. «Tout s’est très bien déroulé, explique le responsable de la sécurité Thierry Moret. Seulement deux ou trois cas de coups de chaleur et quelques personnes souffrant de crampes. Et les chutes ont été peu nombreuses et surtout sans gravité. D’une manière générale, les gens qui participent à la Pascal Richard sont relativement bien préparés et connaissent leurs limites. Il faut dire que le parcours est exigeant et nécessite une certaine dose d’entraînements.» Une vérité de La Palice quand on sait que la plupart des coureurs ont atteint l’arrivée avec une moyenne supérieure à 30 km/h!

Confiant pour l’avenir
A l’heure du bilan, Jean-Pierre Frossard affichait un large sourire: «Beaucoup de cyclistes de nationalités différentes sont venus nous rejoindre. L’entrée dans la Golden Bike s’est révélée positive. Avec cette nouvelle orientation, je suis très confiant pour l’avenir. Pour l’an prochain, notre souhait est de promouvoir la Pascal Richard en Suisse allemande. Dans cette optique, nous aimerions finaliser un contrat de marketing avec Swiss cycling, qui prendrait en charge une partie de l’inscription pour les membres de la fédération.»

Alain Sansonnens / 30 juillet 2002

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